Objectif - L'Equipe nationale algérienne vit le même scénario d'il y a trois ans en Angola lors de la CAN-2010. On se rappelle que les Verts ont débuté le tournoi par une lourde défaite face au Malawi (0-3), mais cela ne les a pas empêchés de se qualifier en quarts de finale. En effet, les camarades de Mansouri avaient gagné le match qu'il fallait face au Mali avant de faire match nul face au pays organisateur, l'Angola. Pour cette édition, les Fennecs vivent la même situation après le revers amer face aux voisins tunisiens. Outre la défaite, qui n'a toujours pas été digérée par les Verts, le calendrier proposé aux Fennecs, avec de grosses affiches face au Togo, ce soir, et à la Côte d'Ivoire, mercredi prochain, hypothèque sérieusement les chances des camarades de Lacen de passer ce premier tour. Et pour espérer se qualifier en quarts de finale, il faudra absolument faire le plein face à deux très bonnes équipes lors des deux prochains matches face au Togo et au grand favori de l'édition, l'Angola. C'est dire la difficulté de la mission pour les Verts, voire qu'elle devient presque impossible. Il est vrai que les joueurs algériens ont affiché beaucoup de sérénité et d'optimisme au lendemain de la défaite face aux Tunisiens, mais cela devra se traduire sur le terrain avec une prestation meilleure que celle de leur première sortie, notamment sur le plan offensif. Hier, lors de la séance d'entraînement qui s'est déroulée au Royal Bafokeng stadium, les camarades du gardien de but, Ouahab Raïs M'Bolhi étaient plus ou moins détendus. Une excellente ambiance régnait au sein du groupe, qui ne décrit pas la véritable situation très difficile dans laquelle se trouve l'équipe. «Nous avons eu une discussion, entre joueurs. Nous avons conscience que la situation ne nous permettra aucun faux pas lors de nos deux prochains matches. Nous nous sommes donné un mot d'ordre qui consiste à gagner les deux matches, même si nous reconnaissons que notre mission ne sera pas une sinécure. Tout le monde attend de nous un meilleur rendement, il ne faut plus décevoir les supporters», ont indiqué les joueurs. Il faut dire que le sélectionneur national veut absolument protéger ses joueurs. Il ne cesse de répéter que la faute incombe à lui seul. Mais au fond de lui, il veut revoir ce groupe qui a été solidaire et volontaire lors des éliminatoires de la CAN et du Mondial. Ce groupe, qui a réussi à gagner ses matches avec aisance et avec énormément d'efficacité. En plus simple, Vahid Halilhodzic veut retrouver cette équipe d'Algérie qui est portée vers l'offensive, mais avec plus d'efficacité pour concrétiser le grand nombre d'occasions qu'elle se crée. Avec zéro point au compteur et un goal-average négatif d'un but, les Algériens n'ont plus le droit à l'erreur. Il reste deux matches à jouer, il faut tout simplement les gagner peu importe la manière. Mais la tâche sera certainement très difficile devant les camarades d'Adebayor, ce soir, revigorés par leur énorme prestation face à la Côte d'Ivoire. Les Eperviers ont pris conscience qu'ils peuvent rivaliser avec n'importe quel adversaire et aspirent à battre l'Algérie pour éliminer l'un des principaux favoris du groupe. Et même si l'Algérie gagne face au Togo, elle n'aura fait que la moitié du parcours. Il lui faudra aussi gagner face à la Côte d'Ivoire si elle veut continuer l'aventure et ne pas revenir bredouille au pays. Ce sera une mission presque impossible, selon les plus optimistes dans le camp des Algériens. L'optimisme Lacen : «Nous savons ce qui nous attend» La capitaine des Verts, Medhi Lacen, affirme que ses camarades et lui savent pertinemment que leur mission consiste à gagner les deux derniers matches pour se qualifier. Tout en reconnaissant la difficulté de la mission, il indique que l'équipe n'est pas prête à lâcher prise. «La défaite face à la Tunisie est dure à encaisser. Nous avons fait le maximum pour remporter les trois points et maintenant nous nous retrouvons dans une situation délicate. Cette défaite complique notre situation dans le groupe car il faudra absolument remporter les deux matches qui nous restent à jouer. Il ne faut surtout pas baisser les bras et aborder nos prochaines sorties avec une énorme détermination. Face au Togo, nous devons sortir le grand jeu pour gagner et continuer l'aventure dans cette compétition», nous a-t-il déclaré. L'ambition Feghouli : «Rien n'est encore perdu» Le meneur de jeu de l'équipe nationale nous a vraiment laissés sur notre faim, lors du premier match. Après une première période assez honorable, le joueur du CF Valence était transparent en seconde période même s'il aurait pu bénéficier d'un penalty suite à une grossière faute d'Aymen Abdenour sur lui dans la surface de réparation. Pour cette deuxième sortie, les Algériens attendent beaucoup de ce joueur, capable de faire la différence à lui seul. «Je pense que face à la Tunisie, nous n'avons pas été réalistes. Même si nous avons montré de belles choses, nous avons péché par manque d'efficacité devant les buts. Il nous reste encore deux matches pour nous racheter, rien n'est encore perdu. Il faut s'accrocher et rester unis dans la défaite. Lors de la prochaine rencontre, nous allons essayer de mettre le Togo en difficulté pour gagner et espérer continuer l'aventure dans cette CAN», nous a-t-il indiqué. L'appel Mesbah : «Ni le Togo ni la Côte d'Ivoire ne nous font peur» Malgré son manque de compétition, Djamel Mesbah a réussi un match honorable face à la Tunisie. Défensivement bon, il a énormément aidé ses coéquipiers en attaque. Il a même failli trouver le cadre suite à un tir hors de la surface de réparation. Malheureusement pour lui, son ballon a effleuré le montant droit du gardien de but tunisien. Le désormais ancien Milanais, qui devra poursuivre la saison à l'AC Parme, a indiqué que les chances des Verts dans cette Coupe d'Afrique restent intactes. «La défaite que nous avons concédée face à la Tunisie était cruelle. Le match s'est joué sur de petits détails et ce n'est pas la meilleure équipe qui s'est imposée. Une défaite en début de tournoi fait très mal, ce qui nous pousse à redoubler d'efforts pour relever la tête. Il est vrai que nous nous sommes bien battus, mais ce n'est pas suffisant car à la fin, nous sommes sortis les mains vides. Maintenant, il ne faut surtout pas lâcher. Il reste 6 points en jeu, et ce n'est pas le Togo ou la Côte d'Ivoire qui vont nous faire peur», nous a-t-il indiqué. La réaction Raouraoua remobilise les joueurs Comme il fallait s'y attendre, la défaite face à la Tunisie a fait réagir le président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Ce dernier a rejoint, hier, le lieu d'hébergement des Verts à Kwa-Maritane à Rustenburg et dîné avec les joueurs. Il a tenu à avoir des explications après la défaite de mardi dernier, puis a tout simplement exigé les six points des deux prochaines sorties des Verts, contre le Togo et la Côte d'Ivoire. Un objectif que même les plus optimistes estiment qu'il sera difficilement réalisable. Selon nos sources, Raouraoua aurait demandé aux joueurs d'oublier cette défaite face à la Tunisie. Pour lui, aujourd'hui l'heure est à la sensibilisation et le groupe devra se racheter après cet accident de parcours face au voisin tunisien. Il a essayé d'évacuer la pression qui pèse sur les épaules des joueurs. Il exhortera les camarades de Mesbah à remporter les deux prochaines rencontres afin de se qualifier au prochain tour, car un tout autre résultat renverrait l'équipe nationale à la maison. Autant dire que la mission des Verts s'annonce difficile, même si Raouraoua s'attend à une réaction positive de la part des joueurs. Il a même donné l'exemple de l'édition 2010 en Angola où l'Equipe nationale avait lourdement chuté face au Malawi lors du premier match avant de se ressaisir et se qualifier pour le second tour. Une chose est sûre, les supporters algériens, partout où ils sont, n'arrivent toujours pas à digérer cette première sortie ratée en CAN, eux qui s'attendaient à un meilleur visage des Verts après leur qualification au Mondial.
