Résumé de la 3e partie - Après avoir anéanti le clan ennemi – Ida et toute sa famille –, Francesco sait à présent qui l'a dénoncé à la police... Il a le nom de celui qui l'a dénoncé aux carabiniers. Car le carnage ne lui a pas suffi. Abattre le clan ennemi est une chose. Connaître le nom du traître en est une autre. Un ami l'a renseigné : «Celui que tu cherches, c'est Guido. II devait épouser Ida avant que tu la marques. Quant tu es venu au village, il n'était pas là. Les carabiniers l'ont mis en prison, mais c'est une feinte. C'est pour le protéger. Ils ont peur que tu le tues. Ils le relâcheront dès qu'ils t'auront jugé, le gardien me l'a dit !» Francesco décide alors de se rendre. Pour atteindre Guido en prison, il doit y aller lui-même ! Sans arme et la tête haute, Francesco Acciardi se rend à ses juges : «Je suis venu de moi-même. Je refuse les menottes, je suis un homme libre, je veux être jugé librement !» Ce qu'il espère, les carabiniers s'en doutent, le juge s'en doute. Il espère atteindre Guido dans sa cellule, c'est pour cela qu'il veut garder les mains libres. Sa misérable astuce ne fonctionnera pas. L'indicateur est libéré et Francesco devra ronger son frein, condamné à vie pour l'assassinat prémédité d'une famille entière. De 1932 à 1944, Francesco tourne en rond dans une cellule minuscule, sans contact avec l'extérieur, visites interdites. La guerre est au-delà des murs, les avions au-dessus, c'est une bombe qui va le libérer. Dans un fracas de poussière et les cris des prisonniers, les murs de la vieille prison s'effondrent, ouvrant d'énormes brèches, et Francesco, avec d'autres, s'enfuit dans la campagne. Il tente de gagner le nord du pays et se fait prendre, comble de malchance, par les Alle-mands. Le voilà dans un camp de concentration, ahuri, découvrant d'un seul coup la triste épopée mussolinienne et le désastre italien. Libéré à la fin de la guerre, de retour dans son village, il croit à l'oubli. Mais d'autres n'ont pas oublié. La guerre n'a pas effacé les vieilles querelles tribales. Francesco n'est qu'un évadé, en somme, il n'a pas fini de payer ses crimes. A nouveau dénoncé, il retourne en prison en 1945. C'est une autre prison, une autre cellule, d'autres gardiens, mais l'histoire continue malgré les changements de décor. Un détenu reconnaît Francesco à la promenade dans la cour. «C'est toi qui cherchais un certain Guido ? — Je le cherche toujours. — N'y pense plus, c'est moi qui l'ai eu. Ce salaud a dénoncé mon frère pour une histoire de contrebande. Il a gardé mon couteau dans le dos, il est mort avec. J'en ai pris pour dix ans.» Paix dans les cellules, pour les hommes de bonne volonté. Francesco Acciardi vivra cette paix forcée plus de vingt ans encore. Durant ces vingt années, il a reçu régulièrement les visites d'une femme, une fois par mois, et des lettres chaque semaine. Elle s'appelle Emilia Schiaro, elle est la sœur de l'homme qui a vengé Francesco. Le jour de sa grâce, elle l'attend devant la porte. Elle a cinquante-quatre ans, il en a soixante-treize. Ils se marient, et ils retournent ensemble au village d'Aprigliano, vivre sur la terre ancestrale des Acciardi. Dans ce village où l'on n'a pas oublié les morts, et où la chaîne infernale de la vengeance n'est jamais bouclée, tant qu'il reste un héritier vivant de cette vengeance. Apparemment, les héritiers dormaient dans les entrailles de la terre de Calabre, puisque Francesco Acciardi a vécu sereinement le dernier temps de sa vie assis sur un banc, au soleil, racontant sagement aux petits enfants et à quelques journalistes la longue histoire de ses crimes.