Ras-le-bol - Lorsque les jeunes en particulier, ou les populations en général sortent dans la rue, c'est pour exprimer un mal-être. «Nous voulons attirer l'attention des pouvoirs publics quant à une situation qui n'a pas de raison d'exister. Il est temps de se rendre à l'évidence que la force de n'importe quel Etat réside dans sa jeunesse. Mais, à cette jeunesse, il faut offrir le minimum pour qu'elle s'épanouisse et contribue à l'édification de cette Algérie». Ces mots résument «le malaise que vivent les jeunes de Laghouat». «Les solutions existent. La volonté de changer cette réalité amère aussi, il suffit de traduire le discours en des actes», a estimé Abdelmalek. Ce dernier, que nous avons rencontré en ce dimanche 21 avril dans un café maure de Laghouat sis au boulevard des Martyrs, n'était pas le seul à décrier cette «marginalisation dont sont victimes» les populations du Sud et des Hauts Plateaux. «Je ne sais pas pourquoi il faut que nous sortions dans la rue pour qu'enfin on nous prête une oreille attentive. Nous n'avons jamais été des fauteurs de troubles comme ne cessent de le dire les autorités locales. nous ne demandons pas la lune mais juste nos droits, pourtant garantis par la Constitution aux Algériens», a-t-il déploré avant d'être interrompu par Sid Ali qui s'est rendu compte que nous étions de la presse. «Me concernant, j'ai juste un petit message à adresser à ces ministres qui ne cessent de faire des promesses qu'ils ne tiennent pas et sans que leurs discours soient traduits par des actions concrètes. Le malaise des jeunes de la wilaya n'est pas une invention. Il vaut mieux qu'ils soient à l'écoute de nos doléances avant qu'il ne soit trop tard », a-t-il souligné. Trop tard ? « Avec la prise de conscience des citoyens, il n'est plus question de supporter plus longtemps une situation intolérable qui n'a que trop duré», s'est-il contenté de dire. «J'ai fait mes études à Alger et je suis en mesure de dire que nous sommes totalement lésés, nous les gens dits de l'Intérieur. L'Algérie est indivisible. Après près de cinq longues années passées à l'Institut vétérinaire d'El-Harrach, voilà que je me retrouve sans emploi. Je ne suis pas le seul à connaître ce sort. Ils sont des milliers à courir derrière un poste de travail. Pour ce faire : les agences locales de lutte contre le chômage que vante à chaque fois Tayeb Louh (ministre du Travail) sont tout bonnement hors zone d'atteinte. Il est illogique qu'on sensibilise pour nous rapprocher de ces agences pour que le rêve s'évapore au bout de quelques jours. A mon avis, il faudrait d'abord lutter contre la bureaucratie et les passe-droits qui sont monnaie courante», a-t-il conclu.