Calme ■ La marche républicaine à Paris, qui a rassemblé hier entre 1,2 et 1,6 million de personnes, s'est dispersée peu après 20h GMT et «aucun incident» n'a été rapporté, a annoncé la police. Au moins 3,7 millions de personnes, dont plus de 2,5 millions en province, ont manifesté en France contre le terrorisme au terme d'une semaine marquée par des attentats meurtriers ayant fait 17 morts, lors de la plus grande mobilisation jamais recensée dans le pays. La presse française est unanime ce lundi pour qualifier de «journée historique», le dimanche 11 janvier 2015 avec la marche républicaine contre le terrorisme, et appelle «la classe politique à faire fructifier» cet élan. «C'est la plus grande manifestation depuis la Libération ! Quelque chose d'inouï s'est passé dans les rues de France», se réjouit Libération (gauche). «Le 11 janvier restera dans notre histoire», assure L'Humanité (communiste). «Dans l'imaginaire national, la journée historique du 11 janvier 2015 aura aussi sa place», reconnaît Le Figaro (droite) qui avoue «comment ne pas être ému par ce spectacle d'une nation enfin réunie ?» «Maintenant, il nous faudrait aller un peu plus loin, réfléchir», souligne le grand quotidien de province Ouest-France. Le Parisien/Aujourd'hui en France (généraliste) abonde dans ce sens en écrivant : «Une fois passé le temps du deuil et de l'émotion, notre pays va se tourner vers l'avenir avec un autre regard. Et attendre, de tous ceux qui détiennent des responsabilités ou y prétendent, des réponses vraies et justes.» «Ce n'est pas un message de soutien, c'est un message d'exigence. Il s'adresse à nos dirigeants. Il les oblige», affirme L'Opinion (conservateur). Ce lundi matin, les forces de sécurité françaises poursuivaient une «traque» pour retrouver au moins «un complice» des djihadistes auteurs des attentats de Paris la semaine dernière, a affirmé le Premier ministre, Manuel Valls, en refusant de livrer plus de détails. «Nous considérons qu'il y a effectivement probablement d'éventuels complices», a-t-il seulement ajouté sur les médias RMC et BFMTV. Une «réunion ministérielle sur la sécurité intérieure» s'est ouverte, ce lundi, vers 8h GMT autour du président François Hollande pour «faire le point sur les dispositifs de prévention et de protection» des Français, selon l'Elysée. Le Parlement français doit donner son feu vert demain à la poursuite des frappes en Irak dans un contexte lourd de tensions et de gravité après les attaques djihadistes qui ont frappé au cœur de Paris. Cette autorisation, imposée par la Constitution, près de quatre mois après le début de l'intervention française le 19 septembre, s'annonce acquise dans un pays globalement favorable à l'opération Chammal. Le vote prend un relief particulier alors qu'un des auteurs du carnage le 7 janvier à la rédaction du magazine satirique Charlie Hebdo, Chérif Kouachi, avait participé à une filière de recrutement pour l'Irak et qu'Amedy Coulibaly, le preneur d'otages d'un magasin casher à Paris qui a fait quatre morts, se réclamait du groupe Etat islamique (EI) et demandait l'arrêt des frappes françaises en Irak. R. I. Agences Les écoles et lieux de culte juifs hyper protégés ♦ Près de 5 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés ce lundi pour protéger toutes les écoles et les lieux de culte juifs de France, alors que «la traque se poursuit» pour retrouver au moins un complice des auteurs des attentats de Paris, a annoncé le gouvernement. Les 717 écoles et lieux de culte juifs seront protégés, «dès aujourd'hui, par 4 700 policiers et gendarmes», et «des militaires seront envoyés en renfort dans les 48 heures», a déclaré le ministre de l'Intérieur français. M. Cazeneuve a fait cette annonce devant des parents d'élèves d'une école juive de Montrouge, dans la banlieue sud de Paris. C'est près de cet établissement qu'Amedy Coulibaly, l'un des djihadistes auteurs des attentats de la semaine dernière, avait abattu jeudi une policière avant d'attaquer le lendemain un supermarché casher de l'est de Paris.