Résumé de la 4e partie n Papillon est agacée par sa dernière robe et elle en veut à Werner qui n'a pas gardé l'habilleuse et la maquilleuse qui auraient pu l'aider. C'est samedi, je ne voulais pas les priver de leur weekend. Et puis je voulais être seul avec toi. — Pourquoi faire ? — Comme ça... Tu t'en vas pour longtemps ! Qui sait si je te reverrai ? — Je n'ai jamais dit que j'allais arrêter de travailler ! — On dit ça, on dit ça, mais tu épouses ce type, en attendant. — Werner ! Tu ne vas pas recommencer. Je l'aime! — On n'aime pas une gravure de mode ! — Merci pour moi ! — C'est pas la même chose, tu le sais bien. Ce type, c'est du papier. Du papier fric, je te l'accorde, mais du papier quand même. II est inconsistant. — Tu dis ça par jalousie ! — Absolument pas. Mais l'idée de te voir finir ta vie dans les bras de ce dandy m'horripile. — On en a parlé cent fois ! Je croyais t'avoir demandé de ne plus me parler de lui ! Werner, tu m'écoutes ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne vas pas recommencer, dis ? — Oh non. Je sais. Nous deux c'est fini. On s'est bien amusé, c'était pas mal, n'en parlons plus.C'est ce que tu veux ! — Ne joue pas les amants malheureux ! — Je ne joue pas. Je suis malheureux... Allez en place !» La onzième robe, la blanche, montrera Papillon perchée sur un tabouret de bar, ses longues jambes croisées dans une attitude sophistiquée. La dernière robe est noire et brillante.Werner donne ses ultimes conseils. Il semble que sa voix soit plus basse, un peu rauque. Fatiguée ou triste... «C'est du lamé élastique. Rien dessous s'il te plaît, tout marque et c'est transparent. — Attends-moi une seconde. Je vais enfiler un collant.» La seconde dure bien cinq minutes. Cinq minutes de silence. Papillon revient. «Tu vois, c'est un collant complet, du cou aux pieds comme les danseurs, et on ne voit rien. — C'est joli, j'ai envie de faire une série de photos comme ça. C'est même plus joli que la robe. Attends, j'ai une idée... Mets-toi de dos, prends la robe, d'une main, et laisse-la traîner sur les marches. C'est fantastique ! Le corps et la robe, tu comprends ? C'est la beauté pure. On devine que la robe laissera le corps libre. Surtout tu ne bouges pas. Ne tourne pas la tête, redresse le cou, dégage les épaules, secoue tes cheveux. Voilà, ne bouge plus maintenant,surtout ne bouge plus !» Werner cette fois ne fait qu'une photo. Une seule. On entend le bruit de ses pas. Puis un coup de feu. Et un autre. Le bruit d'un corps qui tombe sans un cri, un grand silence, encore des pas, puis la voix de Werner, basse : «Maman, tu es là ? Voilà, c'est fini. Elle est morte. Dans quelques instants je vais mourir ici. Tu embrasseras les enfants, maman. Tu ne raccroches pas, hein ? Tu m'as promis ! Tu restes là, s'il te plaît, maman. Voilà pourquoi on sait tout jusqu'au moindre mot. Au début de la séance Werner a appelé sa mère et n'a pas raccroché. Et sa mère, paralysée dans son fauteuil, a suivi pendant trois heures et demie la lente progression de Werner vers l'assassinat ; elle va suivre maintenant la propre mort de son fils. A suivre