L'empreinte «indélébile»des beyliks, entre le 16e et le début du 19e siècle en Algérie, a été mise en relief, mercredi à Constantine, lors de journées nationales sur «les aspects civilisationnels des beyliks de Constantine, du Titteri et d'Oran». Mlle Chadia Khalfallah, directrice du musée public national des arts et expressions culturelles traditionnelles de Constantine, organisateur de cette rencontre, en collaboration avec les musées de Médéa, de Chlef et d'Oran, a mis en exergue, dans son intervention, la richesse du patrimoine matériel et immatériel de l'Algérie avant l'époque coloniale. Elle a notamment évoqué, dans ce contexte, le legs architectural, à l'exemple des mosquées, des édifices et de la Casbah d'Alger, inscrite au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco depuis 1992, ainsi que la culture et l'art ottomans. De son côté, le directeur du musée public national de Chlef, Djamel Hasnaoui, a rappelé le contexte historique de Mazouna, une cité qui relève actuellement de la wilaya de Relizane et qui fut la première capitale du beylik de l'Ouest. Il a notamment rappelé que le bey Mohamed ben Osman El-Kebir, a libéré la ville d'Oran du joug espagnol, en 1792. Le président de l'association «Bel horizon pour la préservation du patrimoine oranais», Kouider Metayar, a précisé, à ce propos, qu'Oran et son port, Mers El-Kebir, furent occupés par les espagnols durant près de 3 siècles (1505-1792) pour devenir des places fortifiées espagnoles bien avant l'arrivée des Ottomans. Le beylik de l'Ouest fut installé après 1516 à Mazouna, puis à Mascara et à Oran, ensuite, après la 2e occupation de cette ville, à Mostaganem et, finalement, une seconde fois à Oran après sa libération définitive des conquistadors espagnols, en 1792 par le bey Mohamed ben Osman, auréolé de cette grande victoire qui lui valut le surnom d'El-Kebir (le grand). Après sa mort, en 1797, huit beys lui succédèrent mais le nom de Mohamed El-Kebir a marqué l'histoire de la région, lui qui fut un grand urbaniste doublé d'un bâtisseur qui a laissé une empreinte indélébile, visible de nos jours, a soutenu M. Metayar. Le conférencier a ajouté que ce même bey avait fait renaître la ville de ses ruines, conséquence du terrible tremblement de terre de 1790, et commencé à la repeupler et à la rebâtir sur des bases modernes en imposant l'alignement et en construisant des palais, des mosquées et bien d'autres bâtiments remarquables pour en faire la capitale du beylik de l'Ouest.