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France : En Corse, le choix nationaliste
Publié dans Info Soir le 23 - 12 - 2015

Choix n Réclamer l'indépendance d'avec la France, exiger une plus grande autonomie ? Après la victoire des nationalistes en Corse, les insulaires transigent sur leurs réelles aspirations, sous l'œil inquiet de Paris voulant à tout prix préserver l'unité nationale.
«Evidemment je suis content, c'est l'aboutissement de quarante ans de lutte. Je prône l'indépendance depuis toujours, mais après 200 ans de colonialisme (français) et un développement par l'assistanat, il faut d'abord faire un état des lieux avant de lancer la réflexion», juge Jean-Pierre Susini, vieille figure d'un mouvement armé.
«La Corse, en travaillant, peut arriver à l'autosuffisance, mais les nationalistes ont énormément de boulot. Il faut repenser l'agriculture, les transports...», énumère cet homme de 67 ans chez lui, à Luri, village perdu dans le maquis du Cap corse dans le nord de l'île, là où il trouva trois fois refuge pour échapper à la prison après ses «nuits bleues» d'attentats. Cet exploitant agricole a milité au sein du Front de libération national de la Corse (FLNC). Ce mouvement radical créé en 1976 et responsable d'assassinats politiques et de plastiquages contre des bâtiments publics, a déposé les armes en juin 2014, contribuant à une victoire historique des nationalistes lors d'un scrutin régional le 13 décembre.
Après la Catalogne en Espagne et l'Ecosse au Royaume-Uni, l'île méditerranéenne rattachée à la France depuis 1768 est le troisième territoire en Europe à avoir porté au pouvoir des dirigeants nationalistes. L'autonomiste Gilles Simeoni et l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni ont été élus à la tête d'une sorte de mini-gouvernement local. Jean-Pierre Susini, compagnon de lutte du père de Gilles Simeoni, Edmond, appelle les nationalistes à agir vite : «On n'a que deux ans devant nous. Il ne faut pas décevoir, sinon les valets du colonialisme (les partis classiques) vont reprendre le dessus». De nouvelles élections doivent être organisées en 2018, avec l'instauration d'une collectivité unique en Corse. La spécificité de la Corse dans la République française s'est traduite par plusieurs statuts successifs avec des réformes administratives en 1982, 1991 et 2002, dotant l'île de compétences élargies. Dans ses premières déclarations, le nouveau tandem a savamment entretenu le flou sur ses intentions, donnant des sueurs froides à l'Exécutif socialiste français, déjà à la peine pour contrer le repli identitaire prôné par le parti d'extrême droite Front national. «Ce dont il est question, c'est d'installer le premier gouvernement national corse depuis le 18e siècle (...) et de négocier une réforme audacieuse avec Paris», a affirmé Guy Talamoni dans une tribune au quotidien Le Monde. Pour Gilles Simeoni, cité dans le journal Corse-matin, «ce sont les Corses qui trancheront. S'ils veulent l'indépendance, personne ne les empêchera de la prendre. Inversement, s'ils n'en veulent pas, personne ne pourra avoir la prétention de la leur imposer». Selon le quotidien Le Parisien, une majorité de Corses serait en faveur d'un référendum.
R. I. / Agences
En finir avec le «mépris» de la France !
l Ardents défenseurs de leur langue, excédés par le «racisme» de Paris, les électeurs en Corse ont pris de court le pouvoir central. «La France n'aime pas la Corse ! On en a marre d'être dirigés par des gens qui sont racistes pour les subventions, les décisions de justice, même au foot ! Quand des Corses jouent, l'arbitrage n'est pas équitable», s'insurge Karine Pellegrini, 35 ans, à Bastia, capitale économique et deuxième ville dans le nord de l'île, derrière Ajaccio située au sud. Cette fonctionnaire à la mairie a voté «natio» parce qu'«on est fiers, on n'est pas comme les autres (Français): nous, on est solidaires, on est une famille», résume la jeune femme qui attend des mesures identitaires du nouveau tandem qui vient de prendre ses fonctions. Il faut que «l'argent entre en Corse» et qu'il y ait un «vrai développement économique» pour cette île qui dépend surtout du tourisme, souligne Damiana Murgia, 38 ans, sur la place Saint-Nicolas, principal lieu de rencontres à Bastia. «Moi, je veux défendre ma langue, apprise avec mon grand-père. On a des traditions, un savoir-faire agricole. La Corse est à part, c'est différent de la France», abonde dans une terrasse de café Antoine Caitucoli, 20 ans, étudiant à l'université de Corte. Comme d'autres, il témoigne d'être «nustrale», à savoir ancré dans sa terre.


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