Opération n L'urgence de dresser l'inventaire du patrimoine culturel (mobilier, immobilier et immatériel) s'impose aujourd'hui. D'où l‘action pilote du processus d'inventaire général du patrimoine culturel lancée jeudi au palais de la culture d'Alger Moufdi Zakaria. Cette action s'inscrit dans le programme d'appui à la protection et la valorisation du patrimoine culturel en Algérie, engagé depuis quelques mois, par le ministère de la Culture en partenariat avec l'Union européenne. En effet, ce programme vise à la prise en compte du patrimoine culturel comme outil de développement économique et humain à travers une stratégie visant à contribuer de manière significative et efficace aux actions prioritaires de son identification, de sa connaissance (inventaire), de sa protection, de sa mise en valeur. Par ailleurs, cette action concerne douze wilayas, à savoir Alger, Aïn Témouchent, Annaba, Batna, Béjaïa, Chlef, Khenchela, Mila, M'sila, Saïda, Skikda et Tlemcen. Le but est d'établir un inventaire exhaustif des biens culturels recensés à leur niveau. Pour ce faire, douze jeunes archéologues, issus de ces départements, ont été recrutés en tant qu'«experts juniors» pour conduire cette vaste opération sur le terrain. Ainsi, leur mission consiste en la mise en œuvre d'une action pilote pour renforcer la méthodologie de l'inventaire du patrimoine culturel. Ces douze «experts juniors», actuellement en formation, seront censés expérimenter sur le terrain la rédaction des fiches et la collecte de documents et de travailler, en étroite collaboration et implication de l'ensemble des acteurs locaux, sur l'inventaire dans chacune de leur wilaya d'affection. «L'objectif est de mettre en place une méthode et de tester des outils (fiches) pour l'inventaire général du patrimoine culturel en faisant intervenir tous les acteurs du territoire», selon le directeur du programme, Zoheir Balalou. Et de souligner : «L'objectif final est de constituer le premier noyau du ‘'service inventaire'' des wilayas et de renforcer ainsi le processus d'élaboration de l'inventaire général des biens cultures.» Notons que les travaux engagés auparavant seront prochainement présentés à la tutelle.De son côté, la représentante du ministère de la Culture, Mme Bourouis, a assuré que l'inventaire escompté aiderait à mieux protéger et mettre en valeur les richesses culturelles dont le pays regorge. Dans ce cadre, elle a appelé le directeur de la culture des wilayas concernées à appliquer le programme d'appui et mettre à la disposition de ces jeunes experts tous les moyens pour la réussite de leur mission. «On pourrait même aller vers la création d'un service local spécialisé, qui aura pour charge la gestion de l'inventaire», suggère-t-elle en formant le vœu que ces nouvelles recrues mettent à profit, à leur tour, le personnel œuvrant sur le plan local. La représentante européenne du programme, Silvia Cravero, s'est dite, quant à elle, satisfaite des premiers résultats obtenus de la mise en œuvre de cette entreprise, à savoir le souci scientifique rigoureux avec lequel est conduit le travail, la formation des cadres de différentes institutions, entre autres, l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH)… ainsi que le renforcement des cadres des directions de la culture des wilayas.