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Dualisme entre bureaux de change et change parallèle
Publié dans Info Soir le 29 - 10 - 2016

Pratique n Vu qu'en Algérie le change de dinars / devises (achat / vente) n'est pas proposé par les banques et les institutions financières étatiques, un marché parallèle nommé «marché noir» s'est développé dans toutes les wilayas du pays.
Les prestataires y proposent leurs services pour le change du dinar algérien avec l'euro, le dollar (US, canadien, ...), le riyal saoudien ainsi que d'autres monnaies étrangères. Il est vrai qu'avec une allocation devises insignifiante, les citoyens-voyageurs algériens se rabattent, la mort dans l'âme, sur le marché parallèle pour faire le change afin de voyager, étudier ou se soigner à l'étranger.
Ce besoin a permis la prolifération des opérations sur le marché noir à un taux qui ne répond à aucune règle monétique.
Bien qu'interdit en Algérie, le marché parallèle des devises est très prospère. L'achat et la vente de devises se font souvent au grand jour.
A en croire les spécialistes de la finance, il ne faut pas confondre marché interbancaire de change et marché parallèle des changes : pendant que le premier est réglementé et soumis au contrôle de la Banque d'Algérie et au contrôle a posteriori des banques commerciales, le deu-xième est illégal et interdit par la réglementation en vigueur,
D'après des experts, un fort pourcentage de la devise provient des banques algériennes. Il s'agit des pensions en devises versées pour les retraités algériens ayant travaillé à l'étranger, notamment en France. Le reste proviendrait des émigrés qui rentrent au pays pour un séjour familial, des retraités qui retirent légalement, de nos banques leur retraite en devises et la changent clandestinement, et aussi des importateurs. Cette devise est ensuite achetée soit par des voyageurs qui veulent voyager, étudier ou se soigner à l'étranger, soit par des importateurs lorsqu'il s'agit de grosses sommes destinées à acheter de l'immobilier ou à effectuer d'autres transactions à l'étranger.
Le prix d'achat de l'euro et du dollar augmente directement à chaque événement en Algérie. Une psychose collective gagne la population détentrice de richesse à chaque actualité politique (élection présidentielle, législatives...), les périodes du Hadj, l'été, ... ou dès que le prix du dinar chute un peu dans le marché bancaire, le taux de vente de l'euro ou du dollar grimpe directement avec un pourcentage important, au marché noir.
Devant être ouverts, après la promulgation de l'instruction de la Banque d'Algérie (n°03-97 du 16 avril 1997), les bureaux de change, agréés depuis 1997, sont restés lettre morte.
Mais pour les spécialistes de la finance, l'existence en parallèle et du change informel et des bureaux de change n'est pas possible et il est antinomique avec les us et coutumes de ces deux principes. D'un côté, les «parrains» du marché parallèle sont considérés comme des «sangsues» à l'affut du moindre prétexte conjoncturel pour augmenter le taux au détriment du client aux mains liées.
De l'autre, les bureaux de change officiels sont respectueux de la légalité, car ils sont des
«appendices» des structures bancaires. A partir de cette donne, l'écart entre le taux de change officiel et celui du marché informel ou marché noir s'est creusé et a atteint jusqu'à 40%, voire 45%. Aussi, bien malin celui ou celle qui prédirait d'assister, un jour, à un équilibre entre ces deux pôles «financiers».
H. C.
Déclaration de devises
En l'absence d'un relèvement de l'augmentation des plafonds fixés pour l'allocation voyage pour le tourisme, études ou soins à l'étranger et pour un contrôle sur le mouvement des devises à l'exportation et à l'importation, la Banque d'Algérie stipule, dans son règlement publié au Journal officiel (N° 25 règlement 16-02), que les voyageurs résidents et non-résidents doivent déclarer, aux services douaniers à l'entrée ou à la sortie du pays, les devises en leur possession lorsque le montant est égal ou supérieur à 1 000 (mille) euros. Cela concerne les billets de banque, les instruments négociables, libellés en monnaies étrangères librement convertibles. Ainsi, l'importation de billets de banque et / ou de tout instrument négociable en devises librement convertibles reste «autorisée sans limitation de montant» sous réserve de satisfaire à l'obligation de déclaration pour les montants d'une valeur égale ou supérieure à 1 000 euros, précise le règlement. Un exemplaire du formulaire de déclaration visé par le bureau des Douanes est conservé par le voyageur. Cependant, ce document, visé par un guichet de la Banque d'Algérie, un guichet d'une banque, un intermédiaire agréé ou un bureau de change constatant les opérations de change effectuées durant le séjour en Algérie, n'est toutefois valable que pour un seul séjour.
Pour ce qui est du seuil maximal des devises à exporter de l'Algérie par voyage, le même règlement le fixe à 7 500 euros prélevés d'un compte devises ouvert en Algérie.
H.C
Exportation de billets algériens
l Constatant la grogne qui prévaut chez la masse des citoyens-voyageurs, l'Etat algérien réagit enfin pour «rectifier» le tir. Ainsi, la Banque d'Algérie a relevé à 10 000 DA la limite maximale à toute exportation ou importation de billets de banque algériens par les voyageurs résidents. Cette limite était de 3 000 DA depuis 2007. Les responsables financiers justifient cette mesure par l'exportation et l'importation des voyageurs résidents de la monnaie de leur pays de résidence lors de leur voyage à l'étranger afin de faire face à certaines dépenses lors de leur retour en Algérie.
Cet argent leur permet de couvrir, généralement, les frais de transport à partir de l'aéroport d'arrivée vers leur résidence algérienne (taxi, bus, métro, lignes aériennes domestiques), la restauration et l'hébergement pour la première nuit, notamment lorsque l'arrivée à l'aéroport est prévue pour une heure tardive ou pour toute autre raison majeure.
H. C
Des textes et des contradictions
Appréciations n Si l'Etat algérien s'est manifesté par des mesures que les voyageurs ont qualifiées «d'embellie», ces mêmes citoyens candidats à des déplacements à l'étranger qualifient de contradictoires d'autres décisions dans le même contexte.
D'abord, il y a cette instruction publiée sur le Journal officiel du 26 avril 2016 sous le N° 25, sti-pulant dans son article 5 que «Nonobstant les dispositions de l'article 4 ci-dessus, les voyageurs résidents ou non-résidents sortant d'Algérie sont autorisés à exporter par voyage :
Un montant maximum équivalent à 7500 (sept mille cinq cents) euros prélevés d'un compte devises ouvert en Algérie». Cette instruction est quelque peu contradictoire par rapport à la mesure de déclaration de devises dès le seuil de 1 000 euros. Pour beaucoup de citoyens, la sortie du territoire national est assujettie à la présentation à l'aéroport d'un justificatif de change de devises (en banque bien sûr). Mais comme les banques n'effectuent le change que pour environ 140 euros, les voyageurs ayant une grosse somme en devises retirée de leur «compte devi-ses» se retrouvent désarmés devant le douanier. Ils ne savent pas comment justifier la provenance de ces devises échangées au marché informel.
Sur un autre plan, alors que les responsables financiers algériens crient sur tous les toits que la manne financière ne permet pas de «folies», voilà que des supporters ayant séjourné au Brésil, lors du Championnat du monde de football messieurs, où ils ont accompagné notre équipe nationale, ont eu droit, chacun d'eux, à une allocation touristique de 2 500 euros (qui dit mieux !) Pendant ce temps, les voyageurs désirant se rendre aux lieux saints de l'islam vivent deux situations contradictoires. D'un côté, ceux qui vont effectuer une omra ne bénéficient d'aucune allocation touristique spéciale, se contentant de celle attribuée annuellement (130 euros). Et ils doivent donc se débrouiller pour trouver les moyens en devises, afin de satisfaire leurs besoins en hébergement et restauration. De leur côté, ceux partant pour faire le Hadj sont plus chanceux, car, tout en bénéficiant de leur allocation touristique annuelle, ils sont assurés d'un pécule spécial évalué à 600 euros. Les citoyens se demandent pourquoi cette restriction, alors qu'ils constatent que la dette extérieure de l'Algérie a été remboursée de manière anticipée et que les réserves de change restent importantes (200 Mds de dollars). Par ailleurs, de plus en plus, les citoyens perdent confiance dans le dinar algérien, du fait d'un euro structurellement trop fort et continu, générant une inflation qui fait craindre aux gens de perdre leur pouvoir d'achat et toutes leurs économies. Avec cette perte de confiance et si l'incertitude sur la devise algérienne augmente, les épargnants ont tendance à garder leur argent en euros ou en dollars plutôt qu'en dinars, ce qui se répercute sur le cours. La démission de l'Etat dans son rôle de régulateur du marché de la devise demeure, cependant, la principale raison à cette situation. N'encourage-t il pas la fraude ainsi ? H.C
Il faudra encore attendre
l Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, écarte une révision à la hausse de l'allocation touristique et juge non prioritaire la création de bureaux de change. Les Algériens allant à l'étranger devront se contenter de l'allocation devise en vigueur depuis 21 ans et fixé à un montant annuel de 15 000 DA. Lors de son audition par la commission des finances et du budget de l'APN dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2017, M. Loukal a fait savoir que l'augmentation de l'allocation devises pour les touristes algériens allant à l'étranger, «n'était pas à l'ordre du jour», notamment dans ce contexte de crise financière marquée par une baisse des réserves de change du pays. Mais il n'a pas écarté une possible révision à la hausse de cette allocation en 2017 en cas d'amélioration de la situation financière du pays.
Entre illusion et réalité
Anomalie n Le marché noir de la devise prospère au vu et au su de tous, alors que les bureaux de change officiels censés remplacer ce cadre informel n'ont toujours pas vu le jour.
Habitués aux promesses de nos dirigeants et échaudés par les sorties médiatiques du tandem «Laksaci-Benkhelfa» sur une éventuelle augmentation de l'allocation touristique, rares sont les citoyens qui croient encore à un geste de bonne volonté de l'Etat algérien. Rageant devant les avantages pécuniaires des voisins tunisiens et marocains pour se déplacer hors frontières, les Algériens ne trouvent plus les mots pour dénoncer le change avantageux lors des sorties «es-qualité» des exceptions que sont les hauts fonctionnaires de l'Etat, les voyageurs vers les lieux saints de l'islam, les membres de l'équipe nationale de football et leurs supporters, au Mondial du Brésil 2014, notamment. Ils ne savent pas à quel saint se vouer, car n'espérant rien dans ce domaine. Pendant que les uns se demandent pourquoi les pouvoirs publics ne semblent pas inquiets par rapport à «la dérive du dinar», d'autres rétorquent que les pouvoirs publics ne s'inquiètent nullement d'un marché qui n'a pas d'existence officielle et légale. Mieux, ils n'affichent qu'un seul taux et feignent d'ignorer officiellement l'autre. Certains se demandent pourquoi agréer des bureaux de change s'ils ne peuvent pas vendre librement des devises.
En outre, ils savent que la question de la convertibilité totale du dinar n'est pas d'actualité vu que les autorités craignent que cela n'entraîne un transfert massif de capitaux vers l'étranger.
Pendant ce temps-là, le marché noir de la devise prospère au vu et au su de tous, alors que les bureaux de change officiels censés remplacer ce cadre informel n'ont toujours pas vu le jour. Une bonne partie des transferts de nos émigrés finissent sur le marché parallèle. Comment pourrait-on les canaliser au profit de l'économie nationale ?
Les autorités financières algériennes ont peu de chance de remettre le projet de la convertibilité du dinar ou l'augmentation du change devise à l'ordre du jour dans un avenir proche vu la dégradation des marges de manœuvre financières du pays semblant inscrites dans la durée. Cette situation poussera encore et encore le citoyen candidat à un voyage à l'étranger, à se rabattre sur le marché «noir» et subir le diktat des cambistes. Mais les rumeurs d'une possible réorganisation des bureaux de change officiels, les tensions sur le marché informel et l'érosion continue de la valeur du dinar poussent les spécialistes à s'attendre à des changements profonds dans la politique de change observée jusque-là par les pouvoirs publics. Wait and see .


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