Rétrospective n Pour les connaisseurs et autres historiens de l'art, dès la moitié du XXe siècle à nos jours, l'art algérien a subi un renouvellement primordial. Cinq artistes à savoir Mohamed Aksouh, Abdelkader Guermaz, Habib Hasnaoui, Mustapha Sedjal et Kamel Yahyaoui sont, depuis le 15 février et ce, jusqu'au 2 avril prochain, les représentants en France de la diversité du paysage artistique algérien. Intitulée «L'art algérien entre les deux rives», l'exposition, qui se déroule à la maison des arts en région parisienne, se définit, selon l'espace d'accueil, comme une recherche artistique esthétique de chacun des artistes à travers leur propre sensibilité créative. Leurs œuvres font référence à des techniques plastiques notamment la photo, les vidéos, les installations et la couture. Imprégné dès le départ de ces rapports qui existaient entre la métropole et colonie, l'art algérien moderne est perçu comme un art «entre deux rives» et entre deux mondes. L'histoire de l'art moderne algérien, d'après le dossier de presse, serait apparue «à l'époque coloniale». Ainsi, les artistes algériens de la première génération 1910-1950 tournés vers une créativité artistique plus symbolique et sans représentations figuratives auraient été influencés par la technique de peintres réalistes français. Ce qui a disposé Mohamed Racim, un pionnier, en optant pour le mouvement artistique figuratif. Il deviendra le père de l'art moderne algérien. Abdelkader Guermaz et Mohamed Aksouh, appartenant à la deuxième génération, ont par leurs créations, bousculé les concepts artistiques traditionnels. Leurs œuvres se distinguent par le métissage d'une technique audacieuse et une vision autre, combinant l'art abstrait européen à la dominance de l'âme algérienne dans sa quintessence. Pour les connaisseurs et autres historiens de l'art, dès la moitié du XXe siècle à nos jours, l'art algérien a subi un renouvellement primordial. Les cinq artistes en seraient les porte-parole. Cependant, sans nier le talent de nos cinq artistes, il apparaît que l'on place l'art algérien dans un contexte culturel et artistique particulier ne se référant qu'à un certain genre dominant. A noter que la nouvelle création de Mustapha Sedjal s'articule d'un trio de dessins (La question ! I, II, III), deux installations composées d'enveloppes de crânes (Prenez soin de vous) et de cœurs modelés (Prenez soin de nous), ainsi que deux vidéos (Être et Temps et Cartographie de l'oubli). Le point premier de cette innovation renvoie à la restitution des crânes de résistants algériens enfermés dans des cartons au musée de l'Homme à Paris. Dans cette trame créative apparaît également une approche personnelle interpelant la portée de la mémoire en fonction de l'Histoire. En outre, des ateliers seront animés par Sedjal et Yahyaoui autour de la thématique pour le premier «A l'encre de Chine» , pour le second «Fragments d'histoire familiale». Par ailleurs, Fanny Gillet, doctorante en histoire de l'art arabe animera une conférence et il y aura une projection du film documentaire «Algérie du possible» de Viviane Candas.