Résumé de la 2e partie - Il fallut deux bonnes heures pour que les policiers réussissent à sortir Helena de la citerne. Mmm, fit Lorna. Dans un accès de désespoir et de jalousie à cause de son amour non partagé pour Tom. Elle a briqué ses bottes et ses éperons et, voyant qu'elle n'attirait toujours pas son regard, elle est montée sur l'escabeau et s'est jetée la tête la première dans la citerne. — Oui, dis-je ; en tout cas, c'est une théorie. Ce l'était effectivement, mais, comme nous le vîmes par la suite,. elle n'était pas très bonne. Car, lorsqu'une heure plus tard, les policiers réussirent finalement à sortir Helena de sa citerne, il était relativement clair, même pour un profane, qu'elle n'était pas morte noyée. Je dois avouer qu'elle navait pas très bonne allure. Outre le fait qu'elle était dégoulinante d'eau, elle avait les cheveux souillés de la vase gluante du fond de la citerne. Sa peau avait, pris une affreuse teinte gris-bleu. Et elle avait les yeux et la bouche grands ouverts, figés dans une expression de surprise inquiète. Mais le plus déplaisant de tout, c' étaient, juste au-dessus du col de son T-shirt United Colors of Benetton, des marques sur son cou. Même : moi, qui suis loin d'être versée dans la médecine légale, je peux vous dire que c'était clair comme le nez au milieu de la figure. Helena Moore avait été proprement, étranglée. Au cours de l'après-midi, le corps d'Helena fut évacué. On déroula partout des bandes de plastique jaune qui donnèrent à l'endroit un air de vaste parking improvisé. On nous demanda de ne pas quitter le village tant que l'inspecteur Todd, ou l'un de ses sbires, aurait recueilli notre déposition. A ce stade, nous étions tous suspects dans une affaire de meurtre ; sous prétexte que dans quatre-vingts pour cent des cas, la basse besogne a toujours été exécutée par celui ou celle qui prétend avoir découvert le corps ou une ânerie de ce genre. J'imagine que nous avions tous le profil. Malgré tout, on nous conseilla de continuer nos activités habituelles. Et c'est ce que je faisais, en essayant de me comporter le plus normalement possible. C'est-à-dire que je rédigeais une série de factures tout à fait incompréhensibles — incompréhensibles, parce que la moitié du temps, c'est sur des enveloppes que je marque ce que je vends, et je les perds constamment. Le téléphone sonna. — Sellerie, dis-je d'un ton distrait en me demandant combien j'avais effectivement vendu d'étrilles à Alan Taylor et combien je pouvais raisonnablement lui facturer. — Claire, c'est Anne. Anne Harris fait partie des gens que je préfère. Non que je la connaisse si bien que ça. Eh oui, je sais que les deux ne sont pas incompatibles. Elle a ses chevaux à l'écurie et prend des leçons avec Tom. Selon toute apparence, elle est intelligente et d'un tempérament trop préoccupé de soi-même. Comme moi, elle a trente-sept ans et elle est divorcée. Dans son cas, c'est de quelqu'un qu'elle appelle d'un ton méprisant «le Willard». A suivre