Le Bassin méditerranéen est quotidiennement agressé par les rejets de déchets polluant et tout pays possédant une ouverture sur cette espace a sa part de responsabilité, indiquent les experts du Programme d'action pour la Méditerranée (PAM). Ainsi, sur l'ensemble de la région, un quart des villes côtières de plus de 100 000 habitants n'ont pas de station d'épuration des eaux usées, le pourcentage dépassant 30% pour les petites villes. Industries pétrochimiques, raffineries côtières et installations off-shore déversent, de leur côté des milliers de tonnes de résidus pétroliers en Méditerranée chaque année. Ajouter à cela le fait que 200 pétroliers empruntent cette mer chaque jour et 400 millions de tonnes de brut y transitent chaque année. Mais les principaux facteurs de la pollution d'origine terrestre sont la croissance démographique, l'urbanisation et le tourisme. Résultat : les matières organiques non traitées ou insuffisamment traitées dans les stations d'épuration atterrissent souvent en mer (60 000 t annuelles charriées par les trois grands fleuves de la région, Ebre, Rhône et Po). Les décharges côtières constituent un problème particulièrement aigu. Beaucoup de municipalités considèrent la mer comme un site d'évacuation parfaitement approprié pour leurs ordures ménagères. Nitrates et phosphates de l'agriculture intensive, transportés par les cours d'eau ou les masses d'air, favorisent l'apparition d'algues marines. La situation ne pourra aller qu'en s'aggravant car le transport de brut devrait doubler de volume en dix ans. A lui seul, l'un des huit projets de pipelines de la région devrait amener 150 pétroliers supplémentaires par an.