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Histoires vraies
L'assassin platonique (4e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 02 - 07 - 2006

Résumé de la 3e partie n Des notables de la région témoignent en faveur de l'assassin. Lucien, à présent, est face à son juge.
Noëlle T., grave et digne, arrive à la barre. Lucien R., qui était resté jusque-là inerte dans son box et presque indifférent aux débats, manifeste brusquement la plus vive émotion. Il faut dire que, malgré le drame, les sentiments qui les unissent n'ont pas faibli, bien au contraire. Depuis qu'il est en prison, Noëlle écrit deux fois par jour à Lucien : «Promets-moi que tu ne me laisseras pas. Je te jure sur mes deux enfants, sur Catherine et sur David, que je te serai fidèle. Je sais que tu n'es pas responsable de ce décès. La mort dans l'âme, je t'embrasse tendrement.» Et Lucien, de son côté, lui promet de vivre avec elle à sa sortie... Noëlle T. évoque le soir du drame et la métamorphose soudaine de son fils David : «Il était dans un état que je ne lui connaissais pas. Pour moi, on a joué avec ses sentiments.»
Elle en vient ensuite au rendez-vous fatal dans la clairière : «Je suis consciente que Lucien est responsable des coups de feu. Mon fils et l'assassin se sont trouvés pris dans un engrenage fatal.»
L'avocat général, Mme Renée Morin, l'interroge sur sa responsabilité à elle dans cette affaire. Elle ne la récuse pas. «Je suis peut-être responsable. Pour certaines choses, du moins...»
Après elle, c'est son ex-mari, Antoine T., qui vient à la barre. Il s'exprime avec modération : «David voulait faire la même chose que moi. Il n'admettait pas cette liaison. R. était jeune et j'estimais qu'il ne pouvait pas se charger de ma fille...»
Les témoins en ont fini. C'est l'heure des plaidoiries qui vont clore ce court procès... L'avocat général Renée Morin prend la défense de la victime, pour laquelle personne ne s'est porté partie civile : «Je considère comme révoltant et inacceptable de voir mourir un jeune à l'aube, froidement abattu par un homme qui était autrefois un ami et qui, pour des raisons de déviations sentimentales avec sa mère, est devenu son assassin.»
Elle insiste sur les faits matériels, s'attachant à démontrer la préméditation : l'achat de l'arme et des munitions, le fait que le fusil était en permanence dans la voiture, le choix du lieu de rendez-vous «un lieu sinistre et isolé, idéal pour un guet-apens». Elle conteste que ce soit la peur qui ait fait tirer Lucien R. : «Qui vous dit qu'il n'a pas voulu faire cesser la tension qu'il ne supportait plus, raison pour laquelle il a voulu supprimer les deux hommes ?»
Parlant le dernier, l'avocat de l'accusé, l'ancien bâtonnier Régis Berland, insiste, ainsi qu'on pouvait l'attendre, sur les aspects passionnels de cette affaire : «Les sentiments de R. pour cette femme sont assez inhabituels, mais d'une exceptionnelle qualité. Il se présente comme son amant, mais par respect pour elle, il n'a jamais eu de relations sexuelles avec elle».
Maître Berland poursuit : «Le plus grand bonheur pour cet homme et cette femme, c'est d'aimer et d'être aimé. R. lui a apporté la douceur, la réserve, les égards et la protection qu'elle n'avait plus depuis longtemps avec son mari...»
Il argumente sur le climat de peur qui régnait autour de Lucien R. au moment des faits et met en cause le père de la victime : «Pour moi, il y a une évidente responsabilité morale du père, qui a voulu mêler à ses problèmes d'homme un garçon de dix-sept ans et qui a réussi à l'emmener dans la clairière. A aucun moment, il n'a tenté de l'en empêcher véritablement.»
En conclusion, maître Régis Berland non seulement refuse la préméditation mais réclame, au contraire, la légitime défense : «Lucien R. n'a pas voulu assassiner le père de David et il n'a pas voulu la mort de son ancien camarade. Face à deux personnes qu'il pouvait croire légitimement armées, il a pris peur et les coups sont partis de manière instinctive et non volontaire...»
Il ne sera pas entendu. A l'issue de leur délibération, les jurés de la cour de Dijon retiennent la préméditation pour le meurtre de David T. Mais contrairement à ce qu'avait demandé l'accusation, ils refusent la tentative de meurtre contre Antoine T. et le guet-apens. En conséquence, Lucien R. est condamné à seize ans de détention.


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