Cocaïne sniffée dans les toilettes de clubs à la mode, alcool, sexe blasé avec des jeunes beautés intéressées uniquement par les fringues et l'argent, et, bien entendu, conversations désespérées sur le sens de la vie et le sort de la Russie : tel est le cocktail du best-seller russe de cette année Doukhhless ou En panne de spirituel. Le titre du roman, dont la première partie apparaît en lettres cyrilliques et la seconde en caractères latins, résume parfaitement son idée-force : la nouvelle caste de cadres supérieurs russes, surtout commerciaux, est pourrie, snob, droguée et, pour finir, malheureuse, car elle a perdu tout sens des valeurs. Vendu en quatre mois à plus de 200 000 exemplaires, le livre est lu dans les wagons de métro et des trains de banlieues par ceux qui n'auront ni l'argent ni l'audace de pénétrer dans le monde des nouveaux Russes qui s'habillent chez Gucci, boivent du Dom Pérignon et parlent un langage à eux, mélangeant anglicismes et gros mots.