Décor Des scènes de pugilat et de vol font malheureusement perdre au ramadan sa charge hautement symbolique. Les Algériens ont-ils un comportement spécifique durant le mois sacré de ramadan ? Devrons-nous jeûner au gré des humeurs où plutôt sommes-nous forcés de gérer les ardeurs des autres pendant un mois censé être, dans la plus pure tradition musulmane, une période de rahma et de compassion à l?unisson ? En tout état de cause, beaucoup d?entre nous auront sans doute remarqué qu?un grand nombre de nos concitoyens ont tendance, chaque jour, quelques heures, voire quelques minutes seulement avant le adhan du Maghreb, annonciateur de la rupture du jeûne, à devenir de plus en plus agressifs dans leurs actes et dans leurs paroles. Automobiliste, piéton, vendeur, consommateur? personne n?est à l?abri de ce changement brutal et parfois difficilement explicable dans le comportement quotidien de tout un chacun. Ceux qu?on qualifie d?âmes faibles ont souvent tendance à chercher des proies faciles pour leurs griffes acérées. S?ensuivent dès lors d?interminables séances de pugilat qui font monter à tout le monde une forte dose d?adrénaline. Mais le ramadan ce ne sont pas uniquement les chamailleries. Plusieurs personnes se découvrent, durant ces trente jours de galère, d?autres manies comme le fait de déambuler, de faire des allers et retours, grignotant des kilomètres rien que pour tuer le temps et atteindre sans grande peine la seconde «S». D?autres, en revanche, restent à la maison et plus précisément dans la cuisine, territoire privé de l?épouse, de la s?ur et de la maman, pour mettre impétueusement leur grain de sel non sans gêne pour la gent féminine qui n?omet pas de tenter de faire régner l?ordre. Evoquer les manies ramadanesques sans citer les vols à l?étalage et toutes sortes de choses malveillantes, serait une façon peu commode de cacher le soleil avec un tamis. Profitant du «marasme psychologique» et du peu de vigilance en raison des ventres vides et des nerfs qui fléchissent à tout-va, beaucoup de voleurs saisissent l?occasion inouïe qui leur est offerte pour mettre à exécution leurs viles besognes, même si parfois, nombre d?entre eux sont attrapés la main dans le sac et emmenés en meute au poste de police du coin. L?essence en éternelle déperdition, le ramadan est connu ainsi pour ses avatars et sa déraison, somme toute diabolique? qu?à cela ne tienne. Saha F?tourkoum.