"Colère" Le vieux maquisard n?admet pas que l?on tourne autour de sa fille. Un ancien moudjahid est inculpé dans une grave histoire de menaces à arme à feu à l?encontre d?un jeune auquel il est reproché de trop tourner autour de sa fille mineure. Me Saâda Messous, la juge de Chéraga, invite le vieux maquisard à s?expliquer : «J?ai pris les armes contre l?occupant pas aujourd?hui contre nos enfants...», récite avec passion le prévenu vite interrompu par le magistrat qui a deviné une bévue dans la salle. C?est au tour de la victime et de son père de donner leur version : «Il m?a pris et donné une raclée, le PA à la main avec lequel il m?a même asséné des coups sur le crâne en criant, en hurlant qu?il allait m?abattre», a expliqué le jeunot qui laisse le papa aller plus loin : «Moi aussi j?ai une arme et je sais contre qui la brandir», dit-il. La salle retient son souffle. L?avocat de la partie civile parle d?animosité entre les deux familles «une vieille affaire». Boutaba, le procureur, montre du doigt le fils en pleurs. «Mais le prévenu n?avait pas à se servir de son arme», marmonne le parquetier, qui demande une peine de prison ferme de six mois. Me Aïcha Laichi, l?avocate de la défense, était dans une mauvaise passe car elle allait plaider l?inattendu : «Madame la présidente, c?est nous qui avons vu la violation de domicile. C?est nous qui avons été atteints dans notre honneur», lance le défenseur qui apprend au tribunal que le PA ne fonctionnait pas et qu?il était en réparation à Chlef. Et puis, la pseudovictime peut s?estimer heureuse, car en s?attaquant à la fille mineure chez ses parents, elle a pris un sérieux risque si effectivement, le PA était fonctionnel, conclut l?avocat qui a réclamé avec force la relaxe. Après un court débat, le prévenu est condamné à une peine de prison de six mois assortie de sursis.