Panoplie n Le cinéma se révèle un véhicule de la mémoire collective et un moyen permettant de récupérer et de promouvoir le patrimoine populaire. Ainsi, de nombreuses productions – films et documentaires – sont à relever, cette année, consistant à faire connaître l'histoire et la culture amazighes, notamment kabyle. La dernière production en vue est Mimezrane. Réalisé par Ali Mouzaoui, le film, qui a été récemment projeté, s'est inspiré d'une légende kabyle. C'est l'histoire d'une jeune femme, Mimezrane, qui, admirée pour sa beauté et surtout ses belles tresses, avait les yeux étrangement tristes. Orpheline, elle a comme seul ami et confident Hennouche. Tous deux ont vécu une belle enfance, heureuse et insoucieuse. Plus tard, et au fil des années, Mimezrane et Hennouche, devenant adulte, finissent par s'aimer. Il se trouve que cet amour est menacé : toute petite, Mimezrane a été frappée de malédiction et condamnée à être stérile tant qu'elle ne porterait pas les deux bracelets de la fécondité. Or, l'un est enfoui dans les neiges du Djurdjura, sous la vigilance d'un terrible ogre ; l'autre est pendu au cou d'une gazelle plus rapide qu'une flèche, dans un désert lointain. Nennouche, fou amoureux de Mimezrane, décide d'aller à la quête des bijoux au risque de perdre la vue, car toute personne qui verrait les bracelets avant même de les toucher deviendrait aveugle. D'un conte à l'autre est un autre long-métrage qui met en exergue la tradition orale et les contes kabyles comme les fameuses péripéties de M'qidèche, un malicieux petit garçon aux yeux noirs, ou encore le légendaire récit de Avava Aynouva, histoire rendue célèbre par Idir, en la reprenant en chanson. Produites dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», ces œuvres ont la caractéristique commune d'illustrer les traditions et les rites kabyles dans la vie quotidienne ; chargés de couleurs locales et de poésie, ces films se veulent un enseignement sur l'une des facettes de notre culture ancestrale. Par ailleurs, Arezki, l'indigène, une fresque historique, est un long-métrage de Djamel Bendedouche. C'est «l'histoire d'une révolte indigène». C'est une saga de ce célèbre «bandit d'honneur» qui, au fil du temps, entre dans l'Histoire et devient même une légende. Le réalisateur vise à travers ce film à faire connaître ce personnage méconnu de la mémoire collective. Syphax est un documentaire réalisé par Mokran Aït Saâda. Il raconte l'histoire d'un roi berbère, père de Massinissa. Ce film réhabilite la mémoire les grandes figures ayant marqué notre histoire. Enfin, Ath Yeni, paroles d'argent de Arezki Metref est un autre documentaire qui raconte la vie et les traditions kabyles. Toutes ces productions filmiques viennent enrichir le paysage cinématographique et audiovisuel algérien en vue faire voir et connaître une culture, une histoire.