Résumé de la 30e partie n Sabrina découvre qu'elle a toujours aimé Mohammed. Si c'est l'argent de son père que son cousin veut, elle est prête à le lui abandonner ! Mohammed, lui aussi, est bouleversé. Il a osé, dans la pénombre du jardin, lui prendre la main et lui dire : «je t'aime !» Et quand, dans son désarroi de petite fille perdue, il lui a demandé si elle l'aimait, elle a répondu : «oui !» Il est resté quelques instants à la maison, et il est sorti. C'est la nuit. Il s'enfonce dans le jardin et va jusqu'au bosquet où, tout à l'heure, il a fait sa déclaration. «ô arbre, dit-il !» Il entoure l'arbre de ses mains et l'embrasse fraternellement. Il caresse le feuillage, puis s'affaisse sur le sol et se met à pleurer. Comme pour Sabrina, ce ne sont pas des larmes de douleur, mais de joie ! Mais maintenant qu'il est sûr qu'elle l'aime, il est soudain pris d'une frayeur : comment va réagir sa famille ? Sa mère ne voudra pas, bien sûr, qu'elle l'épouse, à cause de la différence de classes, mais il sait qu'elle ne sera pas un gros obstacle pour lui. Il suffit de lui montrer où se trouve le bonheur de sa fille, pour qu'elle donne son consentement. De toute façon, à plusieurs reprises, elle lui a dit qu'elle le considérait comme son fils… Mais les mots de Rafik, le cousin maudit, retentissent encore à ses oreilles : «fils de domestiques ! Tu seras toujours un fils de domestique !» Mais Mohammed n'est pas un homme à se laisser abattre par des propos insultants. Il est mieux que ce Rafik, et sabrina le lui a dit. Sont-ce seulement l'argent et les propriétés qui font les nobles hommes ? Certes, il n'a pas d'argent et son père a dû travailler toute sa vie pour assurer aux siens leur subsistance, mais il a été élevé dans la dignité et l'honneur. Il n'a pas eu la vie des enfants riches, mais à force d'abnégation, il a pu faire des études supérieures et décrocher un diplôme d'avocat. Bientôt, il sera docteur en droit. Même Rafik ne peut se prévaloir de cela… Il promet à Sabrina une vie digne. Il saura, lui aussi, se faire une renommée et le nom de «fils de domestique» disparaîtra à jamais… Il se lève et quitte le bosquet. Il va jusqu'à la villa et regarde du côté de la chambre de Sabrina. La lumière est allumée, ce qui veut dire qu'elle ne dort pas encore. «je t'en prie, dit-il, viens à la fenêtre !» Il reste là un long moment, mais Sabrina ne vient pas. Et si, en escaladant le mur, il parvenait à la fenêtre ? Mais il ne veut pas l'effrayer… Il reste là jusqu'à ce que la lumière s'éteigne, puis décide de rentrer. «Dors bien, mon amour…», dit-il. (à suivre...)