Un coup d'Etat a été déjoué en Guinée-Bissau et le chef d'état-major de la marine, le contre-amiral Jose Americo Bubo Na Tchute, a été arrêté, a indiqué hier vendredi, le porte-parole de l'armée bissau-guinéenne, le colonel Arsene Balde. «Nous avons déjoué un coup d'Etat qui devait être perpétré dans la nuit de mercredi à jeudi par un groupe d'officiers dirigé par le chef d'état-major de la marine nationale», a-t-il indiqué. Aucune raison n'a été avancée pour expliquer ce coup de force contre le président Joao Bernardo Vieira. Arrivé au pouvoir par un putsch en 1980 puis lui-même renversé par une rébellion militaire en 1999, il a finalement été élu à la présidence en juillet 2005. «En ce moment, Bubo est en résidence surveillée en attendant que les enquêtes révèlent les circonstances et les éventuels complices», a ajouté le porte-parole. La situation était calme vendredi dans la capitale de ce petit pays d'Afrique de l'ouest, classé parmi les plus pauvres du monde et fragilisé par le trafic de cocaïne sud-américaine en transit vers les marchés européens. Cette tentative de coup d'Etat accroît encore un peu plus la tension dans ce pays miné depuis une décennie par l'instabilité politique. Le président bissau-guinéen avait prononcé mardi la dissolution de l'Assemblée nationale, qui avait été suivie de la chute du gouvernement. Il avait rapidement nommé un nouveau Premier ministre, Carlos Correia, 72 ans, qui avait occupé les mêmes fonctions de 1991 à 1997, et qui doit former un gouvernement menant le pays aux élections législatives du 16 novembre.