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Théâtre / «En remontant le Niger»
L'Afrique fantasmée par l'Occident
Publié dans Info Soir le 18 - 11 - 2008

Scène n En remontant le Niger est l'intitulé de la pièce, présentée hier, au Centre culturel français d'Alger.
La pièce, adaptée du roman du même titre de Arezki Mellal, est mise en scène par Maria Zachenska et présentée par la compagnie Parallèles (France). Elle raconte l'histoire de deux touristes français, Isabelle (Chantal Trichet) et son fils, Desiré (Jacques Allaire). Tous deux sont venus en Afrique avec leur regard, leur attitude, leur imaginaire et leur jugement portés sur l'Afrique, le tout engendre des stéréotypes réducteurs.
L'Afrique est ramenée à des clichés, des images colorées, pittoresques, et parfois annihilantes : une Afrique colorée et chatoyante, une Afrique exotique, primitive, peuplée de sauvages et de guerriers aux masques et aux plumes.
Les deux touristes sont riches, mais pauvres moralement, pauvres parce qu'ils ne possèdent pas une connaissance juste et objective du continent noir, de l'Africain, de sa culture, de son histoire et de ses mœurs. Tout se résume à des représentations mentales préconçues, représentations résultant d'un sentiment de supériorité que nourrit l'Européen et par lequel Isabelle et Desiré s'entretiennent avec la population locale qui, elle, est représentée par Moussa.
Ainsi, la pièce met en scène, outre Isabelle et Desiré, Moussa (Criss Niangouna), un troisième protagoniste, qui a pour rôle de servir de guide aux deux touristes français. Ici, la pièce traite du racisme, mais pas un racisme ouvert, explicite ou agressif ; les deux touristes paraissent charmés par la beauté, les couleurs et les senteurs de l'Afrique, ils se montrent aimables, néanmoins leur amabilité laisse entendre, en filigrane, des propos racistes. Le racisme transparaît dans leur comportement, celui de l'homme blanc face à l'homme de couleur, notamment noir, à savoir considérer l'Autre comme étant moins que soi, l'amoindrir.
Il est question alors dans la pièce d'un racisme implicite, insidieux.
Les deux touristes, aux idées arrêtées et déjà élaborées, refusent de considérer l'autre comme étant différent d'eux-même, d'où la peur de la différence, une différence que ni la mère ni le fils ne peuvent assumer, en raison de l'absence de compréhension et d'humilité civilisationnelle.
Isabelle comme Desiré, tous deux agissent avec une mentalité semblable à celle d'un colonialiste : tout ce qui est en effet différent, autre ou ailleurs n'est que pittoresque, primitif ou inférieur. La pièce se présente alors comme un réquisitoire contre un racisme silencieux, qui ne dit pas son nom, à savoir un racisme doucereux et hypocrite.
- S'agissant de la mise en scène, le jeu, construit et substantiel, plein d'images et de clins d'œil, s'est révélé précis, fluide et notable. Les comédiens, notamment Chantal Trichet et Jacques Allaire, ont assuré chacun son personnage, rendant ainsi compte de la psychologie et de la dramaturgie du texte. Ce dernier est intense : il apparaît certes amusant, drôle, chargé de farces au contenu métaphorique, un texte parfois comique à travers le comportement naïf et amusé, et les propos creux et inconsidérés des deux touristes européens, mais c'est pour dire que l'ignorance de ces derniers de l'Autre fait le drame de celui-ci. C'est un jeu voulu. Le revers du texte, donc de l'histoire, est tragique, car il présente, alors que Isabelle et Alain s'ébahissent devant l'ailleurs, une Afrique pauvre et malade, victime des clichés qui lui sont collés et qui, à la longue, sont devenus partie intégrante de sa réalité. Le texte raconte une Afrique malade du regard porté par l'Occident sur elle : une Afrique superstitieuse, folklorique, frappée par la famine, rongée par les maladies et ravagée par les conflits armés. En somme, une Afrique tantôt carte postale, tantôt cauchemar. Une Afrique fantasmée et n'existant que dans et par l'imaginaire de l'Occident.


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