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Beau livre
«Silences», de Farida Sellal
Publié dans Info Soir le 19 - 01 - 2004

Magie Le Sahara inspire. Il stimule l?imaginaire, vitalise la création.
Le désert saharien, cette immensité troublante, vertigineuse, ce lieu qui ne finit pas, reste dans notre imaginaire un mythe qui se fait au seul rythme de sa grandeur, de sa beauté et de sa magie qu?il exerce sur chacun de nous. Le Sahara a su capturer, fasciner par son silence, son austérité, son immensité, sa générosité, il a inspiré ô combien de récits fantastiques, de formidables peintures et d?ouvrages photographiques, «mais celui de Farida Sellal n?est justement pas une froide et énième apologie de la beauté du désert», écrit Malika Hachid, anthropologue. Et d?écrire aussi :«Farida Sellal n?a pas traversé le Sahara en trombe pour un safari photo : elle l?a sillonné, y a séjourné de longues années durant lesquelles sa vie familiale, ses activités professionnelles, et surtout sa curiosité lui ont appris ce qui, pour elle, est devenu l?essentiel. Ce désert, c?est d?abord le sien. Chacune de ses photographies est un moment de sa vie et de sa relation personnelle au Sahara. Du coup, il suscite la curiosité du lecteur et l?on se prend à chercher ce que chaque photographie cache comme méditation, souvenirs et rêveries.»
Dans son livre Silences, paru aux éditions Casbah, Farida Sellal, munie de son appareil photo, fait, à des moments précis, particuliers, des prises de vues, elle capte l?instant, fige l?espace, s?empare du décor tout entier, là où la lumière n?est nulle part aussi belle. Farida Sellal nous montre le miracle du désert, son apparence, ses contradictions, des paysages féeriques, des sites grandioses, des êtres authentiques. «Farida Sellal nous montre les beaux visages de ces femmes et hommes, mais ces images nous ??disent?? autre chose. Dans l?immensité saharienne, les personnages apparaissent indéfinissables, placés dans des paysages étirés, allongés. D?étranges formes graphiques, ?uvres du vent et du temps, sont impossibles à dater, véritables défis posés à l?historien», écrit Benjamin Stora. Le livre offre au lecteur de belles photographies, des images que l?auteur a pris soin d?ordonner dans un jeu d?ombre et de lumière, des images qui «s?accordent avec l?apocalypse des pierres, ??sculptures?? posées dans la nature». Feuilleter les pages de son livre, admirer ses photographies s?avèrent une découverte de cet univers silencieux et secret. Le livre est aussi une invitation par voie onirique à un périple dans ce lointain ailleurs, profond et énigmatique.


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