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La démocratie menacée par les luttes ethniques et tribales
La lutte pour le pouvoir endeuille le Soudan du Sud deux ans et demi
Publié dans La Tribune le 23 - 12 - 2013

Ce qui s'est passé cette semaine dans le Soudan du Sud est révélateur du profond drame de tout un continent qui semble revenir progressivement à son état initial, c'est-à-dire à l'Afrique des ethnies. Les violences qui ont fait plus d'un millier de morts, dont plus de la moitié à Juba, en l'espace d'une dizaine de jours seulement, nous projettent en effet dans un tourbillon de craintes de voir le Soudan du Sud se fractionner en de micro-Etats d'ici quelques années, après des décennies de lutte contre Khartoum pour les mêmes raisons qui ont enclenché les récents combats dans ce petit pays.
La marginalisation politique, économique et sociale dont sont victimes les ethnies minoritaires sont un facteur important dans ce qui se passe aujourd'hui, pas seulement au Soudan du Sud mais dans l'ensemble des Etats africains où les guerres civiles ont toutes comme raisons la concentration du pouvoir entre les mains d'une poignée de despotes qui bénéficient du soutien de leurs tribus et ethnies. Il est vrai qu'il existe d'autres raisons à ces guerres, mais ce point constitue un des éléments essentiels dans l'instabilité que vit le Soudan du Sud. Et le scénario de ce présumé putsch du vice-président Riek Machar contre son président Silva Kiir n'a rien d'original, mais tente seulement de cacher la dure réalité dont parlent peu ou pas du tout les médias. Si on observe de près ce qui se passe actuellement à Juba on ne s'en étonnerait peut-être pas. Il y a d'abord d'autres violences entre les ethnies peuplant l'enclave d'Abyeï, où il existe une grande réserve pétrolière, et qui est toujours en attente d'un référendum populaire pour savoir si elle se ralliera au Soudan ou au Soudan du Sud. Dans l'Etat de Jongleï, bien avant la proclamation officielle de
l'indépendance du Soudan du Sud, les affrontements interethniques étaient
récurrents entre les Nuers auxquels appartient l'ex-vice-président Machar et les Murles, une autre ethnie qui veut sa part du gâteau au sommet du nouvel Etat. La célèbre armée blanche qui ne veut pas déposer les armes et se fondre dans l'armée régulière sud-soudanaise, issue de l'ancienne rébellion contre Khartoum. en 2010, des experts ont averti contre un déchaînement des violences dans cette région qui pourraient s'étendre au reste des autres provinces. Les Nuers étaient
déterminés à «exterminer» les Murles pour s'emparer de leur territoire et des richesses qu'ils possèdent, notamment le bétail une des premières sources des conflits entre tribus. Entre les Nuers et les Murles, les violences ont fait plus de 600 morts le 18 août 2011 dans l'Etat de Jonglei, d'après les chiffres fournis par l'ONU dont la mission de maintien de paix éprouve d'énormes difficultés à maintenir la paix un tant soit peu.
Les Dinkas face aux Nuers
Les violences de ces derniers jours ne sont pas loin de ces enjeux politiques et économiques, notamment le partage des bénéficies que promet l'exploitation
pétrolière dans le Soudan du Sud. Entre les Dinkas d'où est issu M. Kiir et qui
représentent entre 10 à 25% de la population totale sud-soudanaise, et l'ethnie Nuer (entre 5% et 10% selon les estimations), la confrontation ne date pas d'aujourd'hui elle aussi. Mais l'indépendance du Soudan du Sud a exacerbé les tensions entre ces deux ethnies, dont les représentants s'affrontent maintenant ouvertement au risque de mener le pays droit au mur. Selon les observateurs de l'actualité soudanaise, «le fait que Riek Machar ait, en 1997, signé un accord avec le président Omar el-Béchir, alors en guerre contre le Splm (The Sudan people's liberation movement) et sa branche armée, le Spla (des rebelles sudistes menés par John Garang, le charismatique chef Dinka)», cela a fait donc des Nuers les victimes de représailles, surtout que durant toutes ces décennies de guerre, de nombreuses milices Nuers ont combattu du côté des troupes de Khartoum. «Le Soudan du Sud a une longue histoire de violence ethnique. Les deux plus grandes communautés, Dinga et Nuer, avaient des relations assez proches jusqu'au conflit entre John Garang et Machar au sein du Alpsn en 1991. Deux mille Nuers ont été massacrés à Bor en 1991 par les troupes fidèles à Machar. Le conflit ethnique qui en découle reste irrésolu», explique Casie Copeland, consultante chargée du Soudan du Sud à l'International crisis group (ICG), dans un entretien paru dans le quotidien français Le Monde. «La violence ethnique atteint un niveau alarmant dans certaines zones, comme l'Etat du Jonglei, où l'Etat se démène pour réconcilier les citoyens et les différentes factions de l'armée. Cette question n'a pas été suffisamment prise en compte par le passé. Avant les affrontements de cette semaine, les hommes politiques ont multiplié les appels à l'unité, mais désormais, la question ethnique est manipulée par les politiciens», a-t-elle ajouté.
L'annonce de la candidature de M. Machar pour la présidentielle de 2015 a ravivé ces vieilles rivalités et a poussé M. Kiir a limogé son rival de Juba qui occupait le poste de vice-président. Le gouvernement que dirigeait Riek Machar a été également limogé en même temps par un Silva Kiir qui semble déterminé à
marcher sur les pas des autres chefs d'Etat africains qui, une fois au pouvoir,
y demeurent jusqu'à leur mort, quand ils ne sont pas renversés par leurs adversaires.
Le Splm qui détient la plupart des postes politiques n'est pas prêt à lâcher du lest ou à partager le pouvoir dans un pays en apprentissage du jeu démocratique. Il reste encore du chemin à faire et cela ne peut se faire sans l'aide de la communauté internationale qui demeure pour le moment plus intéressée par les réserves pétrolières que par le sort d'un peuple qui cherche la voie de la paix.
L. M.


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