Pour Aït Abderrahmane, la rareté du LSP sur les étals observée ces derniers jours, résulte essentiellement d'une forte et subite augmentation de la demande. «Des milliers de consommateurs habitués à acheter de la poudre de lait conditionnée en étui n'ont pu continuer à le faire pour cause du renchérissement, ces derniers temps, de son prix sur les étals et du coup une grande majorité s'est rabattue sur le LSP», a expliqué le DG de la réglementation qui a poursuivi en indiquant : «Les cours mondiaux de la poudre de lait, en nette croissance ces derniers mois, se sont vite répercutés chez nous puisqu'il a été enregistré une augmentation sensible du prix de la poudre de lait conditionnée et destinée à la consommation des ménages.» A propos des cours mondiaux de la poudre de lait il a tenu à faire savoir qu'elle s'échangeait à 5 400 dollars la tonne le mois dernier contre 3 655 dollars au mois de novembre 2013. Il a également tenu à faire savoir que le subventionnement de la poudre de lait pour sa transformation uniquement en LSP a coûté à l'Etat 24, 5 milliards de dinars en 2011, l'année d'après 26 milliards et, en 2013, 30 milliards de dinars. Au sujet du fort renchérissement de la poudre lait sur le marché international, ce dernier a indiqué qu'il y a deux raisons : «Le principal producteur de poudre de lait, la Nouvelle-Zélande, a été exposé à une période de sécheresse et du coup sa production a diminué sensiblement. Seconde raison : la Chine a acheté au cours l'année écoulée pour 1, 8 million de tonnes de poudrait de lait. Ce qui a déséquilibré le marché mondial de l'offre et de la demande en poudre de lait», a-t-il expliqué. De son côté, M. Boukahnoun a fait savoir que sur les 133 laiteries contrôlées ces dernier jours, «chez aucune il n'a été découvert de détournement de la poudre de lait. Tout le quota que leur a livré l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) a été transformé en LSP». Par contre, selon le même responsable, il a été découvert tout au long de l'année écoulée que 43 unités de transformation ont triché. «Ces dernières n'ont pas respecté le dosage fixé à 103 grammes de poudre de lait dans un litre d'eau. Une tricherie, car ils ont revu à la baisse la dose prescrite, qui leur a valu des sanctions financières», a révélé Boukahnoun. Comme il a tenu à préciser que les centrales laitières se distinguent en 4 catégories. Celles qui font uniquement dans la transformation de la poudre de lait en LSP. Quelques- unes produisent du lait UHT à partir de la poudre de lait et vendu sous la forme tétra pack. D'autres produisent du LSP à partir d'un mélange de lait cru et de poudre de lait. Quatrième et dernière catégorie, celle qui collecte le lait cru auprès des éleveurs de vaches laitières et le conditionne en sachet en plastique d'un litre. A notre question de savoir si le maillon de la distribution du LSP, à partir des unités de production jusqu'au détaillant, n'était pas aussi responsable de la pénurie, M. Boukahnoun nous a répondu : «Il est en partie responsable puisque l'enquête que nous avons mené nous a fait découvrir que le réseau de distribution est des plus déstructuré et qu'il faudra à coup sûr y remédier.» Dans ce même ordre d'idée, Aït Abderrahmane, qui a repris la parole, a annoncé que le système des quotas de la poudre de lait, instauré et régi par l'Onil, allait être revu à la hausse dans les régions du pays où l'offre est inférieure à la demande. «Le but recherché à travers cette mesure est d'augmenter la production du LSP subventionné», a-t-il indiqué. Z. A.
