Le mouvement de grève qui touche sévèrement le secteur de l'Education a entamé hier sa quatrième semaine, malgré la menace du ministre de l'Education de reporter les examens de fin d'année. Les organisations syndicales campent donc sur leurs positions devant ce que leurs représentants considèrent comme «un manque de volonté» de la part de la tutelle de trouver une solution à ce bras de fer qui commence à inquiéter plus d'un. Cette situation est tellement inquiétante qu'elle a fait sortir la fantomatique Fédération de parents d'élèves de sa longue hibernation. Elle dénonce ni plus ni moins une prise en otages des élèves dont sont responsables, selon cette fédération de Tizi Ouzou, le ministère et les syndicats autonomes. «Les élèves sont pris en otages, ils sont devenus une monnaie d'échange entre, d'un côté, des éducateurs que rien ne semble satisfaire et, d'un autre, une tutelle qui promet en vain de travailler sur ce dossier», s'insurge la Fédération des parents d'élèves de Tizi Ouzou dans une déclaration rendue publique. Les rédacteurs de la déclaration qui se disent inquiétés par le spectre de l'année blanche et des conséquences qui pourraient en découler en termes de perturbations scolaires pour leurs enfants, appellent les enseignants à «reprendre les salles de classe où nos enfants les attendent tout en laissant (vos) représentants suivre le dossier avec la tutelle». Cela dit, sur le terrain, la grève menée par les trois organisations syndicales, à savoir le Conseil national autonome des personnels de l'enseignement secondaire et technique élargi (Cnapeste), le Syndicat national autonome des personnels de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) et l'Union nationale des personnels de l'Education et de la formation (Unpef) se poursuit toujours selon l'importance des bases de chacune. Si le Snapest ne pèse toujours pas sur l'échiquier syndical dans la wilaya de Tizi Ouzou, son frère ennemi, le Cnapeste, paralyse de nouveau les établissements secondaires de la wilaya avec un taux de suivi qui dépasse toujours les 90%, les enseignants non-grévistes étant les stagiaires qui n'ont pas le droit de participer au débrayage. De son côté, l'action de l'Unpef dans les établissements primaires et moyens, si elle n'est pas suivie de façon massive, perturbe sérieusement le fonctionnement des écoles. A signaler enfin qu'un certain nombre d'enseignants, notamment ceux des paliers primaire et moyen, ont demandé hier dimanche à leurs élèves de ne pas se présenter aujourd'hui. C'est une grève d'une journée qui ne répond à aucun des trois appels des syndicats, ajoutant ainsi de la confusion à une situation difficilement lisible. M. B.