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Une crise diplomatique entre Washington et Téhéran éclate
Au moment où les négociations sur le nucléaire iranien évoluent
Publié dans La Tribune le 15 - 04 - 2014

Serait-ce une crise diplomatique en perspective entre Washington et Téhéran ? C'est du moins ce que laisse transparaître ce mini clash provoqué par la nomination par l'Iran de son ambassadeur à l'ONU, en la personne de Hamid Aboutalebi que Washington considère comme persona non grata sur son sol et refuse de lui accorder le visa pour rejoindre son poste. L'Administration américaine, pressée par le Congrès, accuse Hamid Aboutalebi d'avoir pris une part active dans la prise d'otages dans l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1979, au lendemain de la révolution islamique iranienne. Cette querelle
intervient alors que les relations diplomatiques entre les deux pays, rompues dans la foulée de la Révolution islamique de 1979, connaissent depuis l'an passé un certain dégel avec l'élection du président iranien modéré Hassan Rohani. Signe de cette détente, l'Iran et les grandes puissances sont en train de négocier sur la question du programme nucléaire iranien controversé. La Maison Blanche a annoncé vendredi dernier que les Etats-Unis ne délivreraient «pas de visa à M. Aboutalebi», un ancien ambassadeur auprès de l'Union européenne, en Australie et en Italie. Samedi dernier, l'Iran a répliqué, par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araqchi, en affirmant que Téhéran n'«envisageait pas d'autre choix». M. Araqchi a précisé à l'agence Mehr que le ministère iranien des Affaires étrangères contesterait ce refus de visa «via les mécanismes légaux à l'ONU». Mercredi dernier, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, avait jugé «totalement inacceptable» le possible rejet de la demande de visa, défendant la candidature de M. Aboutalebi, «l'un de nos diplomates les plus expérimentés». Alors que des parlementaires américains ont qualifié M. Aboutalebi de «terroriste», ce dernier affirme qu'il n'a pas participé à la prise d'assaut contre l'ambassade
américaine en novembre 1979 qui avait été suivie d'une prise d'otages. Le diplomate dit avoir uniquement travaillé comme interprète lors de la libération de 13 femmes et Afro-Américains. Les 52 personnes restant prisonnières dans l'ambassade avaient ensuite été retenues durant 444 jours. Les Etats-Unis sont en principe obligés d'accorder des visas aux diplomates onusiens mais le département d'Etat avait indiqué mercredi dernier qu'il existait déjà dans la loi américaine des «exceptions limitées» permettant de refuser un visa, notamment pour raison de sécurité. Ce serait la première fois que Washington refuse d'accorder un visa à un ambassadeur à l'ONU. Au début des années 1990, Téhéran avait dû néanmoins retirer son candidat. Cette situation risque
d'envenimer des rapports déjà fragiles. Si l'administration américaine peut fermer les yeux sur ce passif, le Congrès américain est formellement opposé à la délivrance d'un visa à M. Aboutalebi. Ce prétexte tombe à point nommé pour que les députés américains signifient à la Maison Blanche leur scepticisme sur le choix du président Barack Obama de privilégier la voie diplomatique pour résoudre la crise du nucléaire iranien, Téhéran étant soupçonné malgré ses démentis de chercher à se doter de l'arme atomique. Le Congrès a ainsi adopté à l'unanimité une loi qui élargit les critères actuels de rejet d'un visa en
ajoutant spécifiquement que «tout représentant aux Nations unies ayant été impliqué dans des activités d'espionnage ou terroristes contre les Etats-Unis» ne pouvait recevoir de visa pour entrer aux Etats-Unis, et donc se rendre à
New York où se situe le siège de l'ONU. En annonçant le refus de visa à
M. Aboutalebi, le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney n'a pas précisé si M. Obama comptait ou non promulguer ce texte. Mais, a-t-il ajouté, «nous
partageons naturellement (son) dessein». M. Carney a estimé qu'il n'y avait pas de raison que cette querelle ait un impact sur les négociations entre l'Iran et les grandes puissances sur le nucléaire, après l'accord intérimaire conclu en novembre à Genève. La prise d'otages de 1979 a eu une résonance très forte dans l'opinion publique américaine. Se félicitant du refus de visa à M. Aboutalebi, le sénateur démocrate américain Charles Schumer a souligné que cette «nomination aurait été une gifle non seulement pour les otages de 1979 mais aussi pour tous les Américains victimes de terrorisme». Hamid Aboutalebi est considéré comme proche des réformateurs iraniens et du président modéré Hassan Rohani élu en juin 2013 et qui a promis d'apaiser les tensions avec les pays occidentaux. Plusieurs des anciens preneurs d'otages de 1979 sont maintenant des modérés ou des réformateurs, dont la vice-présidente chargée de
l'Environnement, Massoumeh Ebtekar.
Israël se frotte les mains
Les prémices d'une crise diplomatique entre Washington et Téhéran ne manquent pas de faire des heureux parmi tous les alliés des Etats-Unis qui ne comprennent pas ce processus de rapprochement entre les ennemis d'hier. Israël en tête, n'a jamais caché ses craintes et sa désapprobation des choix stratégiques de Washington de détendre l'atmosphère avec Téhéran et de s'engager dans des négociations visant à régler le différent sur le nucléaire iranien. A propos de ce dossier, le ministre israélien des Affaires stratégiques, Youval Steinitz, a qualifié, hier, d'«inacceptables» des propos récents du secrétaire d'Etat américain sur les délais avant que l'Iran obtienne l'uranium nécessaire pour une arme atomique. «Nous ne pourrons pas adopter et accepter un accord qui laisse l'Iran à quelques mois, à un an d'une arme nucléaire», a déclaré M. Steinitz, un proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la radio publique israélienne. S'exprimant le 8 avril dernier devant une commission parlementaire américaine, Kerry a déclaré que si l'Iran reprenait son programme d'enrichissement d'uranium, il lui faudrait deux mois pour avoir assez de matériel pour une arme nucléaire. Il a aussi reconnu que les négociations en cours entre l'Iran et les grandes puissances, qui ont déjà obtenu un gel de six mois du programme d'enrichissement, visaient aussi à ralentir la capacité iranienne, pour faire passer le délai à 6 mois ou un an, même si l'objectif final restait d'empêcher l'Iran d'obtenir l'arme atomique. Pour M. Steinitz, ces propos sont «inquiétants, ils sont surprenants et ils sont inacceptables». «Nous observons les négociations avec inquiétude. Nous ne sommes pas opposés à une solution diplomatique, mais nous sommes contre une solution qui reviendrait à se rendre complètement à l'Iran et à laisser le pays au seuil de la puissance nucléaire», a insisté M. Steinitz. Bien que l'Iran assure que son programme nucléaire n'a que des visées civiles, les pays
occidentaux et Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire de la région, soupçonnent Téhéran de dissimuler un volet militaire. Au Sénat, M. Kerry a précisé que si l'Iran parvenait à obtenir «le matériel pour concevoir une bombe», il lui manquait encore la capacité nécessaire de la produire ou de l'envoyer. Le diplomate américain a aussi prévenu que si les Iraniens «rompaient l'accord et commençaient à enrichir, ils prendraient une décision aux conséquences énormes à laquelle nous répondrions très probablement immédiatement».
Les Etats-Unis, et plus encore Israël, ont à maintes reprises menacé l'Iran de frappes contre ses sites nucléaires en cas d'échec des négociations. L'Iran et les grandes puissances ont annoncé mercredi être prêts à lancer la rédaction d'un accord qui mettrait fin, s'il était adopté, à une décennie de controverses sur le programme nucléaire de Téhéran. «La partie difficile approche avec le début de la rédaction de l'accord» le 13 mai prochain à Vienne, a déclaré à la presse iranienne Mohammad Javad Zarif, le ministre des Affaires étrangères de la République islamique, après deux journées de discussions intenses dans la capitale autrichienne. Son interlocutrice pour les «5+1» (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, a évoqué pour sa part l'entrée dans «la prochaine étape» d'une négociation incroyablement complexe et serrée. Tous deux ont souligné, dans une déclaration conjointe, qu'un «travail intensif sera nécessaire pour résoudre les divergences qui demeurent». La prudence reste donc de mise. Mais le chemin déjà parcouru est important après trois mois de ce dialogue que peu d'observateurs auraient imaginé il y a un an, et qui est devenu possible après que Téhéran ait accepté, en novembre dernier, de geler une partie de ses activités atomiques en échange d'une levée partielle des sanctions qui étouffent son économie. M. Zarif a estimé mercredi dernier que les deux parties avaient déjà résolu «50 à 60% des questions», citant l'enrichissement d'uranium parmi celles qui restent.
L'étendue du programme iranien d'enrichissement est justement au coeur de la suspicion des grandes puissances, qui veulent s'assurer que l'Iran ne pourra pas se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil.
Concrètement, les deux parties doivent se mettre d'accord sur le nombre et le type de centrifugeuses (les appareils réalisant l'enrichissement) utilisables par l'Iran. Le réacteur à eau lourde d'Arak est un autre point épineux. Cet équipement, encore en construction, utilise la filière du plutonium, qui pourrait elle aussi servir à fabriquer une bombe nucléaire. L'Iran répète que
les travaux de construction d'Arak se poursuivront, mais se dit prêt à utiliser de «nouvelles technologies» pour apaiser les inquiétudes occidentales. L'accord final qui est discuté supprimerait toutes les sanctions en échange de garanties solides et vérifiables. Ces dernières consisteraient, entre autres, à augmenter les possibilités de contrôle des installations iraniennes par des inspecteurs de l'ONU. La délégation iranienne et celle du «5+1» ont pour mission d'aboutir à un document final d'ici au 20 juillet, même si ce délai pourrait être prolongé. En cas d'échec des négociations, l'Iran pourrait reprendre ses travaux nucléaires, et, selon le secrétaire d'Etat américain John Kerry, il ne lui faudrait que deux mois pour disposer de suffisamment de matériau pour confectionner une bombe atomique, ce qui entraînerait une réaction «immédiate» des Etats-Unis.
A. G.


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