À l'occasion de la 9e édition du Festival national du théâtre professionnel, le commissaire de la manifestation, Mohamed Yahiaoui, a animé une conférence de presse à l'Hôtel Safir, où il a présenté les grandes lignes de cette manifestation. Il a d'emblée annoncé que cette édition sera placée, «sous le signe de la continuité avec les efforts qui ont déjà été déployés par le regretté M'hamed Benguettaf, lors des précédentes éditions pour la promotion du 4e art et ouvrir les portes du théâtre». Afin de perpétuer la dynamique lancée par le grand homme de théâtre, décédé l'an passé, il a annoncé qu'un vibrant hommage sera rendu à M'hamed Benguettaf lors du spectacle d'ouverture et à travers une journée d'étude consacrée à son œuvre. Le ton solennel de cet hommage sera notamment donné à l'occasion du spectacle d'ouverture intitulé Adhoua (Lumières), une œuvre collective adaptée par Amel Mineghed d'extraits des œuvres du regretté M'hamed Benguettaf, mise en scène par Abdelkrim Beriber et Yacine Zaidi. Dans le synopsis de cette fresque il est souligné que de «retour au monde des vivants, l'illustre dramaturge M'hamed Benguettaf interroge la scène. Cette scène où il a effectué son parcours avec ses compagnons de route qui, eux aussi, ne font plus partie de ce monde». Ainsi, «au cours de ce voyage, l'artiste croisera nombre de ses personnages connus dans ses plus célèbres textes écrits et mis en scène. C'est sur cette même scène où il les a vu naître et déambuler qu'il va converger ou diverger avec eux avant qu'il ne retourne dans son ‘'Monde'' de l'au-delà avec la certitude d'avoir laissé, derrière lui, un précieux héritage : une génération de théâtre aux grands espoirs». Mohamed Yahiaoui a également annoncé qu'un hommage sera rendu à Ghaza la martyre en diapason avec l'esprit d'engagement des artistes algériens de porter haut et fort la défense des causes justes et la défense des peuples opprimés, et cela dans la lignée de la troupe artistique qui a porté sur la scène internationale le combat du peuple algérien pour sa liberté. Le commissaire de la manifestation souligne aussi que le programme de cette année sera marqué par l'entrée en compétition de dix-sept troupes de théâtre, qui seront en lice pour décrocher le grand prix du festival ainsi qu'une dizaine d'autres distinctions. Il est également prévu un programme hors compétition, animé par neuf coopératives et troupes indépendantes. Parmi les pièces en compétition, citons celles de la coopérative Canvas de Bordj Bou Arréridj intitulée Laylat I'dam (La nuit de l'exécution) avec un texte et une mise en scène de Sofiane Attia, Al-Nihaya (La fin), de l'Association culturelle Djilali Ben Abdelhalim de Mostaganem qui est une adaptation libre du texte Fin de partie de Samuel Beckett, mise en scène d'Ahmed Belalem. Le Théâtre régional de Béjaïa entrera dans la compétition avec Al-Djoutha Al-Moutawqa (Le cadavre encerclé) du grand dramaturge Kateb Yacine, mis en scène de Djamel Abdelli, aux côtés des théâtre régionaux d'Oran, de Tizi Ouzou, de Saïda avec Sat'ou Khas (Un braquage spécial), de Mascara, de Batna, d'Oum El Bouaghi, de Souk Ahras, de Mostaganem, de Skikda, de Guelma, du Théâtre régional de Sidi Bel Abbès qui présentera également une pièce du grand dramaturge Kateb Yacine, Al-Ajdad Yazdadoun Charassa (Les ancêtres redoublent de férocité), mise en scène par Mohamed Frimehdi. Le Théâtre national algérien participera également à la compétition avec Lil Biâ (A vendre), une adaptation d'Ahmed Meddah, d'après un texte du dramaturge irakien Kacem Mohamed, mise en scène de Mohamed Islem Abbas. La grande nouveauté de cette édition, est qu'un seul pays étranger sera mis à l'honneur cette année, ce sera l'Egypte, pays invité d'honneur qui présentera la pièce intitulée Les rituels de la mort et de la vie. En marge des représentations, il sera rendu le 31 août prochain un hommage au regretté M'hamed Benguettaf, lors d'une journée d'étude qui s'articulera principalement autour de son œuvre. A cet effet, plusieurs chercheurs universitaires et spécialistes du théâtre se pencheront sur cette œuvre à travers différents aspects sous un angle critique objectif. Participants : Waciny Laaredj, Moncef Souissi, Sonia, Abdelkrim Berchid, Boualem Ramdani, Ibrahim Nouel, Mohaemd Islem Abbas. Comme à l'accoutumée, des rendez-vous littéraires se dérouleront à la salle Hadj-Omar, marqués cette année par un hommage au défunt journaliste et romancier, Omar Bouchemoukha décédé en 2013. Il est également prévu un colloque sur le discours critique et la terminologie théâtrale le 1er et le 2 septembre prochain. Il est souligné à cet effet que : «Les participants à ce colloque se pencheront, à travers des études minutieuses, sur la question du rapport entre la conception de la terminologie théâtrale dans la région arabe et relancer ainsi, l'intérêt porté sur les problématiques liées à la disposition lexicographique de la critique dans les pays arabes.» S. B.
