Avec un onze largement remanié, les leaders de la poule «B» n'ont pas pu venir à bout du Mali, qui était dans l'obligation de l'emporter pour s'assurer une place parmi les 16 meilleures nations du continent. Depuis le début des qualifications, Islam Slimani et consorts ont littéralement survolé la campagne, mais hier à Bamako, ils ont livré la pire copie depuis que Christian Gourcuff a pris les rênes des Fennecs. Une prestation très terne face à des Aigles déterminés à arracher le sésame pour la CAN équato-guinéenne. Pour commencer, il y a eu ce premier acte où les camarades de Azzedine Doukha, titulaire dans les bois, n'étaient que l'ombre d'eux-mêmes. Face à un adversaire qui a manifesté son envie de scorer dès les premières minutes, les « Guerriers du Désert» semblaient tout simplement dépassés. Pas vraiment d'équilibre dans le jeu. Aligné dans le milieu de terrain en compagnie de Mehdi Lacen, Liassine Cadamuro avait les nerfs à vif... pour rien. Le carton bête, pour un mouvement d'humeur, qu'il a reçu au bout de 11 minutes de jeu montrait cette « frustration» qui a fait que les Verts ne sont pas parvenus à développer leur jeu habituel. Par conséquent, le tempo a été dicté par les Maliens, qui se sont montrés dangereux à plusieurs reprises mais Doukha (4', 24' et 25') était là pour préserver sa cage. A force de trop subir, l'arrière garde a fini par craquer lorsque Carl Medjani, qui a composé la paire centrale avec Belkalem, a fait une faute sur Seydou Keita dans la surface. L'arbitre ghanéen Joseph Odartei Lamptey n'hésite pas à désigner le point de penalty. Sentence transformée par Keita (28'), qui devient le meilleur buteur de l'histoire du Mali avec 24 réalisations, juste devant l'autre joueur emblématique: Frédéric Omar Kanouté. Les minutes passent et le rendement des Algériens ne s'améliore pas. Contrairement au match face à l'Ethiopie, les protégés de Gourcuff ont peiné à réagir à l'ouverture du score adverse. Après une ultime frayeur et une tête de Mustapha Yatabaré sortie par Doukha, l'EN rejoint les vestiaires menée au score pour la première fois dans ces éliminatoires. La pause citron a profité au sélectionneur national pour apporter un premier changement. Taïder a pris place dans l'entre-jeu à la place d'un Cadamuro, très peu inspiré à l'image de ses compères qui ont encaissé un second but à la 52e minute. La frappe de Yatabaré est déviée par Medjani et lobe le portier de l'EN. Le break concédé, la mission des huitième-de-finalistes du Mondial devenait impossible dans l'antre du 26 mars à Bamako. Néanmoins, les incorporations de Brahimi et Mahrez à la place de Soudani et Mesbah à l'heure de jeu ont fait un peu de bien aux nôtres. Pour ce qui est du score, il n'a pas changé pour autant. C'est même la troupe à Kasperszack qui a failli l'aggraver n'était le sauvetage de Doukha, qui aura marqué des points, dans les pieds de Sylla (71'), puis la barre transversale qui a renvoyé la tête de N'Diaye Mamoutou. Pas de record pour Gourcuff donc, qui ne dépassera pas Lucien Leduc avec un compteur bloqué à 5 victoires de rang. Par contre, il reste du travail à faire avant le début de la CAN. Cette défaite devrait secouer les joueurs, qui seront confrontés aux meilleures écuries du continent en janvier. Le Mali (9 points) accompagnera l'Algérie en Guinée Equatoriale. M. T.
