Malik Boumati Les oiseaux de mauvais augure, les vautours hostiles à la JSK ont encore une fois été déçus par le comportement exemplaire des supporters du club kabyle, malgré la déception de la défaite. La rencontre JSK-USMA samedi soir dernier a souri aux visiteurs qui ont réussi à surprendre les protégés du nouveau coach kabyle Dominique Bijotat, à la fin du match. Le magnifique but de l'Usmiste Belaïli après une action individuelle, a été reçu comme un coup de massue par les milliers de supporters de la JSK présents. Pourtant, ils étaient très en forme tout au long de la partie et ont montré un visage que le stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou n'a pas vu depuis assez longtemps. Une ambiance de fête a régné dans les tribunes avant le match et pendant les 82 premières minutes de la rencontre, c'est-à-dire juste avant que Belaïli assomme les Canaris et leurs fans. Et ce qui a permis cette ambiance, c'est bien le jeu des coéquipiers de Rial qui ont montré un meilleur visage que lors du premier match de Ligue 1 Mobilis perdu, il y a quinze jours, face au CSC. Les joueurs étaient mieux organisés, mieux placés sur le terrain. La volonté de gagner était là aussi. Même avec une attaque jusque là stérile, les supporters ont apprécié les actions des deux attaquants kabyles, en l'occurrence El Hadi Boulaouidat et Banou Diawara. Le milieu de terrain était bien organisé, contrairement au premier match contre les Constantinois qui a vu l'ex-coach Mourad Karouf aligner quatre milieux récupérateurs. En défense, Ali Rial et Koceila Berchiche dans l'axe et Mohamed Khoutir Ziti et Patrick Malo sur les côtés ont formé un mûr solide, réduisant les interventions du gardien international Azzedine Doukha. Les joueurs ont mouillé leur maillot durant cette rencontre et les supporters l'ont constaté. Ils avaient cette terrible envie d'arracher leur première victoire de la saison, non seulement pour remonter au classement et faire plaisir à leurs fidèles supporters, mais aussi pour rendre hommage à leur buteur maison, Albert Ebossé, tué par un projectile, l'année dernière à l'occasion d'une empoignade entre la JSK et ...l'USMA. D'ailleurs, les supporters n'ont pas manqué d'imagination à cette occasion puisqu'ils ont exhibé un grand tifo aux couleurs de la JSK et du Cameroun, flanqué d'un numéro 9 noir, et ce, au moment de l'entrée des joueurs sur la pelouse. Un bel hommage à un joueur qui a fini sa carrière, et sa vie, meilleur buteur du championnat. A un joueur qui a fini sa vie après avoir fait la chose qu'il aime le plus au monde; marquer des buts, puisque le seul but des Canaris en ce fatidique 23 août 2014 était l'œuvre d'Albert Ebossé. Dommage que l'équipe n'a pas réussi à dédier une victoire à la mémoire du défunt attaquant, en remportant le match face à l'USMA. Mais si la JSK a perdu un match, elle a par contre gagné un public en or. Aucun débordement n'a été enregistré avant, pendant et après le match. Même le but assassin de Belaïli n'a pas provoqué plus que la déception parmi les supporters. Déçus naturellement, mais sereinement. Certains ont même applaudi l'équipe adverse, comme cela a été le cas lors de la défaite contre le CSC. Aujourd'hui, la JSK a retrouvé son public, alors il est temps pour les joueurs et le staff technique de réagir pour redonner espoir à ses nombreux fans qui ont évolué en symbiose avec l'équipe tout au long de la partie. Il s'agit de ce fait de consolider cette symbiose renaissante, pour le grand bien du club. A noter enfin que l'ex-baroudeur de la JSK Albert Ebossé a aussi été commémoré samedi par la communauté des étudiants camerounais d'Algérie et la communauté des étudiants étrangers de Tizi Ouzou qui avaient organisé un match au stade Oukil Ramdane de la ville des genêts. Ils ont également organisé des activités culturelles à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, en présence de plusieurs dizaines d'étudiants, notamment Camerounais. La danse et le chant a marqué cette cérémonie, en plus de certaines interventions en hommage de celui dont la mort attristé toute la Kabylie. Le temps d'une après-midi, la ville de Tizi Ouzou était devenue Douala la Camerounaise pour dire Adieu à Albert Ebossé, selon les rites en vigueur dans son pays natal, où l'on fait le deuil de son défunt une année après le décès. M. B.
