Concernant la création d'une chaîne dédiée à la culture, le directeur général de la télévision algérienne dira que «le marché actuel (ou l'audience) n'encourage pas la mise en place d'une chaîne thématique culturelle, et ce n'est pas une question de moyens au niveau de l'EPTV. En temps opportun, on verra». Après les constats, ratifiés sans contre-poids, exposés le 17 avril dernier par le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, le commissariat de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» (CCCA-2015) ainsi que l'Office national de l'information et de la culture (ONCI), c'était au tour du département de la communication de dresser, jeudi dernier à Constantine, un bilan exhaustif relatif à la couverture médiatique des programmes pendant toute cette année d'activités culturelles et artistiques. La courbe médiatique est aussi croissante que thématique, selon les intervenants. La conférence de presse du département de la communication de CCCA-2015 qui s'est tenue à l'ex-APW sise à Souidani Boudjemaâ, en présence du ministre de la Communication, Hamid Grine, a vu la participation des responsables de médias publics locaux ainsi que de Toufik Khelladi, Chabane Lounakel et Tahar Bediar, respectivement, directeurs de l'Entreprise publique de télévision (EPTV), de la Radio algérienne et du Centre international de presse (CIP). Les intervenants ont brossé un tableau exhaustif sur les programmes couverts par leurs organes respectifs une année durant. «Tous les moyens ont été mis à la disposition des services techniques et ressources humaines en vue de garantir un vaste champ d'opération», dira M. Khelladi, soulignant l'importance d'étaler le patrimoine du pays, et en particulier celui de Constantine, de le véhiculer à travers la télédiffusion, qui demeure un «partenaire fidèle pour la promotion des activités culturelles». «On a scindé notre action en deux chapitres distincts : le volet information et celui des programmes, avec 52 numéros «Joussor» de 25 minutes chacun consacré à chaque affiche. Et uniquement dans les journaux télévisés, 1 200 sujets ont été traités et présentés quotidiennement, avec une option de rediffusion le lendemain à 7h et à 11h. En plus, 42 invités sont passés dans les magazines de l'après-midi», détaillera le DG de l'EPTV. Le conférencier a mis l'accent sur «les émissions culturelles hebdomadaires qui ont accueilli par sept fois la page spéciale Constantine, et 42 matières informatives ont permis divers traitements en genres journalistiques». Pour concrétiser ce planning, «l'EPTV a réservé 100 MDA pour assurer une couverture à la hauteur de cette expression», révélera M. Khelladi. Quant à la Radio algérienne, elle a, à travers ses chaînes locales et thématiques, mobilisé 80% du temps à la manifestation. «650 heures, 400 heures et 360 heures étaient respectivement les volumes horaires de la chaîne I, la chaîne III et la chaîne II. Sans omettre les stations thématiques, Jil FM et Radio Coran, avec une moyenne de 570 heures de programmes», indiquera Chabane Lounakel, précisant que le plus grand volume est revenu aux stations régionales avec 1 361 heures qui ont été destinées à l'expression. Le Centre international de presse (CIP) a, quant à lui, recueilli 73 couvertures avec 276 000 photos réalisées et 819 heures d'enregistrement vidéo. «Toute cette matière informationnelle a été exploitée par de multiples relais des chaînes arabes (écrite et audiovisuelle)», soulignera M. Bediar. L'APS, à travers un bilan distribué aux journalistes, dès lors que M. Kacha, le patron général, était en mission avec le Premier ministre en Russie, évoquera 13 reportages vidéo traitant de l'évènement postés sur le compte Youtube de l'APS. «L'agence a accompagné tous les festivals (malouf, inchad, jazz, etc.) inscrits au programme et a fait état de l'ambiance des soirées. 130 reportages-photos comprenant 1 750 photos ont été réalisés. Quant à la clôture de CCCA-2015, un magazine multimédia (arabe et français) a été mis en ligne sur le site de l'APS. Le débat qui a suivi la présentation du constat s'est axé principalement sur l'impact généré par cette année culturelle. Les gestionnaires en charge de chaque canal ont jugé que la manifestation a pu engranger un fonds inestimable en «archives relatives au patrimoine de Constantine». S'agissant de l'absence des médias étrangers à Constantine une année durant, à l'exception de quelques présences éphémères, l'Egypte en particulier, le directeur du CIP a renvoyé cette absence au fait que «les données disponibles via les réseaux ont dissuadé les médias d'être présents et donc le traitement se faisait à partir du fond disponible en ligne». D'autres questions y ont été traitées dont l'éventuelle création d'une annexe de CIP à Constantine et le lancement d'une éventuelle chaîne culturelle. Les réponses sont immédiates. «Fin de mission pour le Centre international de presse à Constantine. On a été interpellé pour une mission déterminée», a précisé M. Bediar. «Le marché actuel (ou l'audience) n'encourage pas la mise en place d'une chaîne thématique culturelle, et ce n'est pas une question de moyens au niveau de l'EPTV. En temps opportun, on verra», clarifiera M. Khelladi. In fine, la boucle est définitivement bouclée sur CCCA-2015. Le secteur public affiche son satisfecit de médiatisation. L'autre presse, indépendante ou privée, a été omise dans les constats, alors que c'est un acteur non négligeable, qui a manqué dans les statistiques globales. N. H.