Le gouvernement est appelé à associer ses efforts à ceux du patronat, avec le soutien de la Centrale syndicale, afin de relancer des secteurs d'activités actuellement au ralenti, du moins une partie. La prochaine tripartite, prévue le 5 juin prochain, sera un événement crucial pour l'économie nationale qui tente de sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Le gouvernement promet de présenter à l'occasion un nouveau modèle économique qui permettra de concrétiser cette nouvelle vision basée sur la production locale et la promotion des exportations hors hydrocarbures. S'exprimant la semaine dernière sur cette rencontre, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a précisé que cette rencontre tripartite «sera consacrée à l'étude des moyens de dynamiser et d'améliorer l'économie nationale ainsi qu'à l'examen du nouveau modèle économique 2016-2019». Plus explicite, le chef de l'exécutif mettra en avant la nécessité de diversifier l'économie nationale tout en énumérant les secteurs susceptibles de devenir des moteurs de croissance dont l'agriculture, l'industrie, les services et le tourisme. Il convient de noter que les efforts du gouvernement se sont orientés ces dernières années sur le soutien de l'investissement, la rationalisation des dépenses et la régulation des importations. Des mesures qui permettraient à l'économie nationale de faire face au contre-choc pétrolier, lequel continue de frapper le marché énergétique mondial. Les différentes démarches prises par les pouvoirs publics ont permis d'atténuer les effets de la crise et de réduire l'impact de la baisse des prix du pétrole sur le budget de l'Etat. Mais, il apparaît que cette orientation a nécessité un appui et un soutien public supplémentaire. Ce qui devrait se traduire par de nouvelles orientations lors de la prochaine la tripartite. Outre les mesures financières qui ont été mises en branle depuis l'année dernière, le gouvernement sera amené à revoir dans les prochaines semaines, le code des investissements et la réglementation régissant les PME. Deux textes susceptibles d'apporter un nouveau souffle à l'économie nationale et l'investissement productif. Sur le plan budgétaire, le département des finances pourrait également annoncer de nouvelles mesures fiscales tendant à améliorer la collecte des impôts et optimiser les dépenses publiques. Pour l'économie réelle, les observateurs s'interrogent toujours sur ce que décidera le gouvernement dans la conjoncture actuelle. De nombreux secteurs d'activités nécessitent, il faut le dire, un assainissement et des mesures d'encouragements afin de booster leur croissance. Il est question notamment du tourisme, de l'industrie, et de l'agriculture qui apparaissent comme des secteurs porteurs et à forte valeur ajoutée. A travers ces multiples enjeux, il apparaît clairement que la prochaine tripartite sera décisive pour l'économie nationale. Le modèle économique promis par le gouvernement devrait dans ce sens avoir le soutien du patronat mais également de la Centrale syndicale. En d'autres termes, pour la réussite de cette nouvelle orientation économique, il est nécessaire d'assurer l'adhésion de toutes les parties intervenantes dans les circuits de l'économie nationale. Sur le plan macroéconomique, des réformes structurelles sont également préconisées y compris par le FMI. Cette institution préconise notamment à l'Algérie d'entamer des réformes de grande envergure en vue de soutenir l'activité économique. Ces dernières devraient intégrer l'amélioration du climat des affaires, une plus grande ouverture de l'économie aux échanges internationaux et à l'investissement étranger, l'amélioration de l'accès au financement, le développement des marchés de capitaux ainsi que le renforcement de la gouvernance, la concurrence et la transparence. Sur le plan budgétaire, il est recommandé aussi de procéder à un assainissement soutenu des finances publiques à moyen terme. Ainsi, les politiques de change, monétaire et financière devraient appuyer les efforts économiques. Il est aussi préconisé de maîtriser les dépenses courantes, poursuivre la réforme des subventions, mobiliser davantage de recettes hors hydrocarbures, accroître l'efficacité des investissements publics et renforcer le cadre budgétaire. Pour ce qui concerne le financement de l'économie, le FMI a jugé que «la diminution rapide de l'épargne budgétaire signifie que l'Algérie devra emprunter davantage pour financer les déficits futurs. Outre le recours accru à l'émission de titres d'emprunt nationaux, les autorités devraient aussi envisager d'emprunter à l'extérieur et d'ouvrir, dans la transparence, le capital de certaines entreprises publiques à des acteurs privés». Le constat de l'institution est sans appel : il faudrait libéraliser l'économie nationale. Ces recommandations confirment qu'il y a urgence de trouver des solutions internes au choc pétrolier. Car, le retour à l'endettement extérieur n'est pas une solution sans risque sur la stabilité économique du pays. Le gouvernement est appelé donc à associer ses efforts à ceux du patronat afin de relancer, du moins, une partie des secteurs d'activités actuellement au ralenti. S. B.