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Espérer du «Regrexit»
Publié dans La Tribune le 20 - 07 - 2016

Jusqu'à ce que les Britanniques décident de la quitter, le plus grand problème de l'Union européenne semblait être la crise des réfugiés, qui, de fait, a joué un rôle crucial dans le déclenchement d'un désastre plus grave encore, le Brexit.
Jusqu'à ce que les Britanniques décident de la quitter, le plus grand problème de l'Union européenne semblait être la crise des réfugiés, qui, de fait, a joué un rôle crucial dans le déclenchement d'un désastre plus grave encore, le Brexit.
Le vote en faveur du Brexit fut un choc. Le matin suivant les résultats, la désintégration de l'UE semblait pratiquement inévitable. D'autres crises latentes, dans d'autres pays de l'UE, notamment l'Italie, renforçaient la probabilité de cette sombre prévision.
Mais alors que s'estompe le choc du référendum, on assiste à une réaction inattendue : la tragédie n'apparaît plus comme un fait accompli. De nombreux électeurs britanniques ont commencé à éprouver ce «regret de l'acheteur», pour lequel ce qui n'était qu'une hypothèse devient réalité. La livre sterling a plongé. Un nouveau référendum en Ecosse semble désormais hautement probable. Ceux qui avaient mené la campagne du «Leave» sont en proie à une étrange fièvre de destruction fratricide, et certains de leurs partisans commencent à réaliser l'avenir lugubre qui les attend, eux et le pays tout entier. Signe de l'évolution de l'opinion publique, une pétition adressée au Parlement, réclamant la tenue d'un nouveau référendum a déjà rassemblé plus de quatre millions de signatures.
Si le Brexit fut une mauvaise surprise, cette réponse spontanée en est une excellente. De gens des deux bords – et, mieux encore, des gens qui n'avaient pas voté (notamment des jeunes de moins de trente-cinq ans) – se sont mobilisés. C'est le genre d'engagement citoyen que l'UE n'est jamais parvenue à susciter.
La tourmente qui a suivi le référendum a laissé entrevoir aux Britanniques ce qu'ils s'apprêtaient à perdre en quittant l'UE. Si cette prise de conscience gagne le reste de l'Europe, ce qui semblait devoir déboucher sur l'inévitable désintégration de l'UE pourrait au contraire créer l'élan nécessaire à une Europe plus forte et meilleure.
Le processus peut partir de Grande-Bretagne. On ne peut pas revenir sur le résultat du vote populaire, mais une campagne pétitionnaire pourrait transformer le paysage politique en portant ce nouvel enthousiasme pour l'appartenance à l'UE. La démarche pourrait être reprise dans les autres pays de l'Union, créant ainsi un mouvement pour le sauvetage de l'UE en appelant à sa restructuration. Je suis convaincu qu'à mesure que les conséquences du Brexit se feront sentir, dans les mois qui viennent, de plus en plus de gens auront envie de rejoindre le mouvement.
L'UE ne doit pas plus pénaliser les électeurs britanniques qu'ignorer leurs inquiétudes légitimes quant à ses insuffisances. Les dirigeants européens doivent admettre leurs propres erreurs et reconnaître le déficit démocratique dont souffre l'actuel dispositif institutionnel. Plutôt que d'assimiler le Brexit à la négociation d'un divorce, ils devraient saisir l'occasion de réinventer l'UE – d'en faire ce genre de club que le Royaume-Uni et d'autres pays menaçant d'en sortir voudront rejoindre.
Si les électeurs déçus, en France, en Allemagne, en Suède, en Italie, en Pologne et partout ailleurs constatent que l'UE améliore leur vie, elle en sortira renforcée. Dans le cas contraire, elle se désintégrera plus vite que ne l'imaginent aujourd'hui ses dirigeants et ses habitants.
L'Italie est la prochaine zone de turbulences, qui doit faire face à une crise bancaire et où se tiendra en octobre un référendum. Le Premier Ministre Matteo Renzi est pris dans un cercle vicieux : s'il ne parvient pas à résoudre la crise bancaire à temps, il perdra le référendum. Cela pourrait amener au pouvoir le Mouvement 5 étoiles, partenaire au Parlement européen du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (Ukip), ardent promoteur du Brexit. Pour trouver une solution, Renzi a besoin de l'aide des autorités européennes, mais celles-ci sont trop lentes et trop rigides.
Les dirigeants européens doivent admettre que l'Europe est au bord de l'effondrement. Plutôt que de rejeter la faute sur les uns ou sur les autres, ils doivent s'unir pour prendre des mesures exceptionnelles.
Il faut tout d'abord tracer une distinction très nette entre les pays membres de l'UE et ceux qui appartiennent à la zone euro. Les pays qui ont la chance de ne pas appartenir à la zone euro ne doivent pas subir de discriminations. Si la zone euro souhaite, à juste titre, une intégration renforcée, il lui faut son propre Trésor public et son propre budget, qui représenteront l'autorité fiscale et budgétaire, aux côtés de l'autorité monétaire, en l'occurrence la Banque centrale européenne (BCE).
En deuxième lieu, l'UE doit mettre à profit ses excellentes perspectives de crédit, largement inexploitées. Ses dirigeants, s'ils renonçaient à utiliser les capacités d'emprunt de l'UE, dont l'existence est en jeu, rien de moins, feraient preuve d'un comportement irresponsable.
En troisième lieu, l'UE doit renforcer sa défense, afin de se protéger de ses ennemis extérieurs, qui souhaitent, à n'en pas douter, tirer parti de son actuelle faiblesse. L'Ukraine, dont les citoyens sont prêts à mourir pour défendre leur pays, constitue à cet égard son principal atout. En se défendant, les Ukrainiens défendent aussi l'UE – une disposition qui n'est pas aujourd'hui des plus répandues. L'Ukraine a la chance d'avoir un nouveau gouvernement, plus déterminé et plus enclin à réaliser les réformes que ses citoyens, comme ses soutiens extérieurs, réclament. Mais l'UE et ses Etats membres ne fournissent pas à l'Ukraine l'aide qu'elle mérite (les Etats-Unis sont mieux disposés).
Quatrième point, les plans conçus par l'UE pour répondre à la crise des réfugiés doivent être revus de fond en comble. Ils sont truffés d'idées fausses et d'incohérences, qui les rendent inefficaces. Ils sont mal financés. Ils recourent à des mesures coercitives, qui susciteront des résistances. J'ai proposé ailleurs une série de solutions à ces problèmes.
Si l'UE parvient à progresser dans ces directions, elle saura se muer en une organisation à laquelle les gens souhaiteront appartenir. À partir de ce moment, la renégociation des traités – et la poursuite de l'intégration – réintègreront le domaine du possible.
Si les dirigeants européens ne parviennent pas à agir, ceux qui veulent sauver l'Europe pour la réinventer devraient suivre l'exemple des jeunes militants britanniques. Aujourd'hui plus que jamais, les défenseurs de l'UE doivent trouver les moyens de faire sentir leur influence.
G. S.
(Traduction François Boisivon)
*Président du Fonds Soros pour le management et président de l'Open Society Foundations. Pionnier de l'industrie des hedge funds, iI est l'auteur de nombreux ouvrages dont L'alchimie de la finance, Le nouveau paradigme pour les marchés financiers : la crise du crédit de 2008 et ce que cela signifie, et La tragédie de l'Union européenne.
In project-syndicate.org


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