Quand on est instruit, on ne produit pas n'importe quoi. On fait attention à ce qu'on dit et à ce qu'on fait. C'est ce que font certains artistes de «bonne facture» qui ont réussi à se frayer une place sur la scène culturelle malgré la résistance farouche de «la culture fast-food». Cette culture qui a squatté la scène culturelle et artistique depuis les années quatre-vingt-dix, grâce notamment à un public peu regardant de la qualité des œuvres et pris plutôt par la fièvre du rythme et du défoulement. Quand on est instruit, on ne produit pas n'importe quoi. On fait attention à ce qu'on dit et à ce qu'on fait. C'est ce que font certains artistes de «bonne facture» qui ont réussi à se frayer une place sur la scène culturelle malgré la résistance farouche de «la culture fast-food». Cette culture qui a squatté la scène culturelle et artistique depuis les années quatre-vingt-dix, grâce notamment à un public peu regardant de la qualité des œuvres et pris plutôt par la fièvre du rythme et du défoulement. C'est ce qui a été constaté, notamment dans la chanson et la musique avec l'apparition au début de la décennie 2000 d'un jeune artiste «qui chantait différemment». Quand Ali Amran a fait son apparition sur la scène artistique, Cheikh Sidi Bémol peinait à se faire connaître alors qu'il faisait partie des rares artistes qui tentaient de faire sortir l'art de la médiocrité ambiante. Il est vrai qu'à l'époque du terrorisme et de la crise économique, il était difficile pour un chanteur à texte de se frayer un chemin parmi les artistes autoproclamés produisant des musiques à deux notes et des chansons à deux phrases. Pour la simple raison que le public avait cette préférence pour les chansons légères et festives. Des chansons à rythme qui lui permettaient de danser, de se défouler. D'un autre côté, les éditeurs et les producteurs ne faisaient aucun effort pour la promotion de la chanson à texte, parce que le commerce primait sur l'art et la culture. C'est moindre devant la démission quasi-totale des pouvoirs publics qui ont été emportés, eux aussi, par la fièvre de la chanson à deux sous, considérant peut-être que la chanson à texte était trop subversive à leurs yeux. Mais les choses sont en train de changer. Petit à petit. Au moment où Ali Amran et Cheikh Sidi Bémol confortent leur statut d'artistes aguerris, la chanson médiocre perd du terrain avec l'apparition de nouvelles figures de la chanson algérienne. Des figures qui font sortir la chanson de la médiocrité. Babylone, Freeklane, Amel Zen, Djmawi Africa, Mohsa sont venus donner des belles notes à la musique algérienne et bousculer un tant soit peu les gourous de la chanson dont certains ont, fort heureusement, disparu de la scène. Aujourd'hui, le choix est large avec notamment de nouvelles têtes qui n'ont pas encore atteint la notoriété mais qui confirment la tendance au changement de la scène artistique. Cette tendance est appuyée par une partie du public qui a appris à apprécier les belles choses. La belle musique et les belles paroles. Ce qui est encore plus intéressant, c'est que ce sont des jeunes qui deviennent de plus en plus exigeants en matière de qualité dans la chanson. Ce n'est pas encore la fin de la chanson médiocre mais petit à petit, elle retrouvera sa place de produit minoritaire sur la scène artistique. L'histoire retiendra que les véritables artistes étaient seuls à lutter contre la médiocrité ambiante et aujourd'hui une partie du public est venue les épauler en s'offrant leurs produits et en assistant nombreux à leurs spectacles. Les éditeurs ont également suivi le mouvement et ont fini par faire un effort en direction des belles œuvres. Il reste les pouvoirs publics qui semblent hésitants quant à une généralisation de la promotion et de soutien aux artistes talentueux. Ils soutiennent certains artistes et pas d'autres, et ce, pour des raisons encore inconnues. Certains artistes, à l'instar de l'artiste kabyle Mohsa, peinent à trouver des scènes pour se produire, la salle de spectacles de la maison de la culture lui étant fermée depuis des années. M. B.