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L'économie britannique résiste au Brexit
Il n'y a visiblement pas eu d'effondrement au lendemain du référendum
Publié dans La Tribune le 21 - 08 - 2016

Jusqu'ici, tout va bien... L'économie britannique est-elle comme l'homme qui a sauté d'un immeuble dans le film La Haine, de Mathieu Kassovitz, en 1995, ne sachant pas encore qu'il va s'écraser ? Où se révèle-t-elle plus solide que prévu ? Les premières statistiques économiques publiées depuis le Brexit -le référendum s'est tenu le 23 juin- indiquent une robustesse inattendue. «Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais, pour l'instant, ça va», reconnaît John Hawksworth, économiste en chef chez PricewaterhouseCoopers.
Jusqu'ici, tout va bien… L'économie britannique est-elle comme l'homme qui a sauté d'un immeuble dans le film La Haine, de Mathieu Kassovitz, en 1995, ne sachant pas encore qu'il va s'écraser ? Où se révèle-t-elle plus solide que prévu ? Les premières statistiques économiques publiées depuis le Brexit -le référendum s'est tenu le 23 juin- indiquent une robustesse inattendue. «Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais, pour l'instant, ça va», reconnaît John Hawksworth, économiste en chef chez PricewaterhouseCoopers.
Jeudi 18 août, le Bureau britannique des statistiques a publié le très attendu premier chiffre économique qui concerne le mois de juillet. Les ventes au détail étaient en hausse en volume de 1,4 % par rapport à juin. Cela porte la progression sur un an à 5,9 %.
Contre-pied
Cette première donnée s'ajoute à un autre indicateur, publié mercredi 17 août : le nombre de demandeurs d'allocations-chômage a baissé, en juillet, de 8 600 personnes. Il ne s'agit que d'une donnée partielle, sachant que le taux de chômage ne sera connu que le mois prochain, mais cela indique qu'il n'y a visiblement pas eu d'effondrement soudain au lendemain du référendum.
Ces statistiques ont pris les économistes à contre-pied. Depuis le vote, ceux-ci ne disposaient que d'indicateurs «avancés», c'est-à-dire des sondages réalisés auprès des entreprises, des investisseurs et des consommateurs, pour tenter d'évaluer leur moral. Tous étaient en chute libre pour le mois de juillet et ont parfois retrouvé leur niveau de 2009, quand le Royaume-Uni était en pleine récession. « [Les nouvelles statistiques] indiquent une résistance de l'économie que les indicateurs avancés ne suggéraient pas, estime Elizabeth Martins, économiste chez Hsbc. Savoir combien de temps cela va durer est une autre question, mais, jusqu'à présent, les chiffres confirment notre prévision : le Royaume-Uni va éviter la récession grâce à une consommation qui résiste.»
Période de transition
De fait, cette apparente robustesse ne contredit pas vraiment les prévisions les plus pessimistes. Il n'y a, en effet, pas de raison que les Britanniques se mettent soudain à aller moins dans les magasins à cause du résultat du référendum. Le danger pour l'économie ne vient pas de là, mais des entreprises, qui pourraient geler leurs investissements face au climat d'incertitude créé par le Brexit.
La période de transition avant la sortie effective de l'Union européenne (UE) doit s'étendre au moins jusqu'en 2019. D'ici là, personne ne sait quelles seront les futures relations commerciales entre Londres et Bruxelles. Le Royaume-Uni restera-t-il dans le marché unique ? Des droits de douane seront-ils en vigueur ? Sur les biens comme sur les services ? Dans ces conditions, un patron peut hésiter avant de se lancer dans un grand investissement. Ce gel des dépenses des entreprises peut, dans un second temps, avoir une incidence sur l'emploi, les salaires et la consommation des ménages. Mais l'effet ne sera pas immédiat. Carlos Ghosn, le patron de Renault et Nissan, l'illustre, en évoquant son usine à Sunderland (nord-est de l'Angleterre), qui exporte majoritairement en Europe. «Nos futures décisions d'investissement vont dépendre des nouvelles relations entre l'UE et le Royaume-Uni, confiait-il à la BBC, début août. Nous allons connaître une période où la plupart des entreprises vont attendre de voir ce que sera cette nouvelle relation.»
L'apparente bonne santé économique s'explique aussi par des facteurs techniques, qui pourraient ne pas durer
Dans ces conditions, les statistiques des investissements des entreprises seront bien plus significatives que celles des ventes au détail, mais elles ne seront pas connues avant fin septembre. Il faudra attendre de longs mois avant que ne se dessine une image claire de la tendance économique post-Brexit. Comme le dit non sans ironie Danny Blanchflower, économiste et ancien membre du comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (Bank of England, BoE), «[les Britanniques] devr[aient] avoir une bonne idée de la croissance du troisième trimestre… d'ici deux ans». D'autant que l'apparente bonne santé économique post-Brexit s'explique aussi par des facteurs techniques, qui pourraient ne pas durer. Il a fait beau en juillet, après un mois de juin très pluvieux. Le soleil a pu pousser les Britanniques à consommer davantage. De plus, la dépréciation de la livre sterling de plus de 10 % depuis le référendum attire les touristes. Les dépenses dans les grands magasins, très fréquentés par les visiteurs étrangers (John Lewis, Harrods…) sont en forte hausse.
Reste que les économistes ne pensent pas que cette forme olympique va continuer. La BoE, très inquiète, a présenté un plan de soutien à l'économie dès le 4 août, en abaissant son taux d'intérêt directeur d'un quart de point, à 0,25 %, et en relançant la planche à billets.
Baisse du pouvoir d'achat
«Nous nous attendons à ce que l'économie ne croisse que faiblement pendant les prochains trimestres», notait son gouverneur, Mark Carney. Selon lui, une récession devrait être évitée, mais l'économie britannique entre dans une période de quasi-stagnation pour un an.
La baisse de la livre sterling va aussi renchérir les importations et risque de nourrir l'inflation, qui pourrait atteindre environ + 2,5% d'ici à un an (contre + 0,6% actuellement), selon la BoE. Cela réduirait le pouvoir d'achat des Britanniques, dont les salaires progressent encore lentement. «La croissance des dépenses des ménages devrait ralentir d'ici à la fin de l'année et en 2017», estime Sam Alderson, économiste au Centre for Economics and Business Research. Ces indications contradictoires semblent conforter les prévisions des économistes avant le vote. Dans leur immense majorité, ils prévoyaient un ralentissement de la croissance en cas de Brexit. Mais peu envisageaient une récession, dans la mesure où l'économie britannique arrivait à ce référendum dans une position de force. Les premières statistiques confirment ce scénario : le Brexit représenterait une blessure «auto-infligée», mais pas un coup mortel.
E. A.
In lemonde.fr


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