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Sur les bords du lac Tchad
Au cœur de la folie meurtrière de Boko Haram
Publié dans La Tribune le 23 - 08 - 2016

Avant de révéler sa barbarie, la rhétorique de Boko Haram a bercé des jeunes de la région. Les prêches de Mohammed Yusuf, le fondateur de la secte islamiste abattu en 2009, et ceux de son successeur, Abubakar Shekau, se sont faufilés à travers la brousse et les îles. «Depuis près de dix ans, on se les échange sur des cartes mémoire de téléphone», témoignent des jeunes du lac. Nombreux sont ceux qui ont vibré sur ces voix exaltées. Parmi eux, il y a les proches de Nassiru partis dans les rangs de Boko Haram. Des gens simples comme lui, des agriculteurs qui n'ont pas eu la chance d'aller à l'école. Les millionnaires de Lagos, la bouillonnante mégapole côtière, les ont ignorés. Le groupe djihadiste les a trompés, abusés. Mais il a permis à ces jeunes du bassin du lac Tchad de rêver de richesse et d'épanouissement, de pouvoir choisir leur épouse et de quitter ces marécages ou de se rapprocher de Dieu. Ce n'était qu'un mirage
Quoi de pire que de ne rien comprendre aux motivations de ceux qui veulent vous tuer ? Sous un appentis qui le protège d'un soleil de plomb, Nassiru, Nigérian de 43 ans, ne cesse de penser à ce qui a pu pousser ses voisins et ses amis à rejoindre Boko Haram.
Originaire du village de pêcheurs de Boro Baga, sur le lac Tchad, pris d'assaut début 2015 par le groupe djihadiste, il a entamé un périple de plusieurs semaines, d'île en île, pour se mettre à l'abri à Baga Sola. A l'écart de cette petite ville tchadienne du bord du lac, visée par cinq kamikazes en octobre 2015, il tourne en rond dans un camp de réfugiés.
«Ces diables disent qu'ils font le travail de Dieu, ils tuent chrétiens et musulmans, ils pillent et trafiquent comme des gangsters, violent les femmes. Mais ils veulent quoi ? Le pouvoir ? Régner sur une région qu'ils ont détruite ?»
20 000 victimes
Paysan raffiné, Nassiru s'interroge. Son visage se crispe et ses yeux se ferment lorsqu'il se souvient des horreurs qu'il a vues. Parfois, sa tête plonge dans sa gandoura pour sécher des larmes qu'on ne doit pas voir.
Que veulent-ils donc, ces djihadistes, la plupart illettrés, souvent drogués et faméliques, autrefois portés par la chimère d'un califat dirigé par des chefs qui aujourd'hui se déchirent publiquement ? Le mouvement, l'un des plus meurtriers de la planète, a causé la mort de plus de 20 000 personnes dans la région.
Avant de révéler sa barbarie, la rhétorique de Boko Haram a bercé des jeunes de la région. Les prêches de Mohammed Yusuf, le fondateur de la secte islamiste abattu en 2009, et ceux de son successeur, Abubakar Shekau, se sont faufilés à travers la brousse et les îles. «Depuis près de dix ans, on se les échange sur des cartes mémoire de téléphone», témoignent des jeunes du lac.
Nombreux sont ceux qui ont vibré sur ces voix exaltées. Parmi eux, il y a les proches de Nassiru partis dans les rangs de Boko Haram. Des gens simples comme lui, des agriculteurs qui n'ont pas eu la chance d'aller à l'école. Les millionnaires de Lagos, la bouillonnante mégapole côtière, les ont ignorés. Le groupe djihadiste les a trompés, abusés. Mais il a permis à ces jeunes du bassin du lac Tchad de rêver de richesse et d'épanouissement, de pouvoir choisir leur épouse et de quitter ces marécages ou de se rapprocher de Dieu. Ce n'était qu'un mirage.
«Une société idéale et autonome»
La forêt de Sambisa, dans le nord-est du Nigeria, a constitué le principal bastion de Boko Haram. Dans cette ancienne réserve naturelle grande comme deux fois la Belgique, des milliers de combattants et de sympathisants se sont installés autour de leur chef. «A Sambisa, ils ont recréé leur société idéale et autonome, sans corruption ni intervention de l'Etat», constate un analyste de la région.
Hommes et femmes y ont vécu comme dans un markaz, centre de vie typiquement musulman où chacun apporte son savoir-faire, vaque à ses occupations et prie. Il y a des paysans, commerçants, bouchers, tailleurs, chauffeurs, des mécaniciens…
Le recrutement de Boko Haram se veut large. L'ensemble de la société fournit des petites mains à l'organisation, le plus souvent motivées par un devoir de «protection de l'islam», convaincues par les comportements iniques et «haram» des gouvernements, et attirées par l'argent.
Tous se retrouvent autour d'une interprétation salafiste adaptée aux réalités locales. Tous rejettent les autorités politiques ou traditionnelles qui administrent leur territoire, considérés comme corrompues et impies.
A Sambisa, ils suivent un enseignement religieux dispensé par des épigones de Mohammed Yusuf. Parfois, Abubakar Shekau dirigeait la prière et se livrait à des prêches belliqueux. Les otages, comme certaines des filles enlevées à Chibok en avril 2014, sont tenues à l'écart, violentées.
Mission, «enseigner le Coran»
Un prédicateur camerounais de l'ethnie kanouri, arrêté en 2015, y officiait comme imam. Selon son interrogatoire consulté par Le Monde, ce goni (érudit qui a mémorisé le Coran, en kanouri) n'est pas peu fier d'avoir été recruté pour «(son) intelligence coranique» par des membres de Boko Haram en quête de «théologiens» capables de justifier et d'encourager leurs exactions.
Sa mission ? «Leur enseigner le Coran.» L'objectif ? «Instaurer la charia dans tout le Nigeria.» La loi coranique s'applique depuis 2000 dans douze Etats du Nord du pays. Pas suffisant pour Boko Haram. «Ceux qui se disent musulmans et suivent les coutumes occidentales, ils sont considérés comme des pécheurs», tranche froidement ce prédicateur.
A Sambisa, les djihadistes sont répartis dans les dizaines de «camps» plutôt bien organisés. On y prie et on s'entraîne à tuer lors d'une formation militaire de deux mois. «1, démontage et remontage de l'arme, 2, cinq points de maintien de l'arme, 3, les positions de tireur», peut-on lire dans les témoignages de combattants arrêtés. Femmes et enfants sont formés au maniement des armes prises lors des conquêtes ou trafiquées depuis le Soudan et le Tchad. Puis les combattants sont déployés sur les champs de bataille.
«Les cadres (du groupe) sont recrutés parmi les meilleurs élèves, le plus souvent des jeunes», ajoute le goni, qui se vante d'avoir fréquenté les décideurs. Outre Shekau, il dit avoir parlé avec Habib Yusuf, l'un des fils du fondateur de la secte. Il cite aussi l'influent Mamman Nur, réputé pour son entregent dans la nébuleuse djihadiste sahélienne, le «Monsieur opérations extérieures» Moudou Abba, et Bana Blachera, un temps pressenti pour prendre la tête du groupe. A propos de ce dernier, le prédicateur glisse, comme pour narguer les militaires camerounais qui l'interrogent : «Bana Blachera résidait souvent à Maroua (grande ville du nord du Cameroun) et Habib (Yusuf) venait de temps en temps au Cameroun.»
Dans le nord de ce pays, Boko Haram délègue le recrutement à des commandants de zone autonomes dans leurs actions comme dans leurs financements. Ces petits chefs ont orchestré la distribution de dons aux jeunes démunis pour les attirer. Comme pour ravager encore un peu plus le tissu social, des recrues camerounaises ont eu à égorger leurs parents pour démontrer leur détermination, selon plusieurs témoignages concordants. Une sorte de rite initiatique qui empêche toute réintégration.
Motivé par l'appât du gain
Il en va de même au Tchad. «Quand on égorgeait quelqu'un, on coupait l'œsophage pour l'attacher sur nos armes en guise de blindage», explique Mani, 19 ans, interrogé par les militaires tchadiens. Il est l'un des dix membres du commando arrêtés en 2015 pour avoir participé aux deux attentats-suicides perpétrés le 15 juin de cette année à N'Djamena, la capitale. Dans son témoignage, consulté par Le Monde, il dit avoir rejoint Boko Haram huit mois plus tôt, pour se faire un pécule. «On pillait les villages, on exécutait ceux qui n'avaient pas d'argent et on libérait parfois les riches», dit-il.
«En cas de défaite» sur d'autres fronts, ils avaient recours à des kamikazes qu'ils appellent bouchra («bonne nouvelle», en arabe), «formés dans le plus grand secret». Tailleurs, vendeurs d'essence, petits commerçants, ces jeunes hommes hâves répondaient aux ordres de Bana Fanaye, 30 ans.
Ce père de trois enfants, importateur de motos, originaire de l'Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, et installé au Tchad, faisait fonction de commandant de zone de Boko Haram. En lien direct avec Abubakar Shekau, Bana Fanaye occupait son temps à «l'achat d'armes et de pièces détachées au Tchad et au Soudan», à «l'accueil de combattants en repli au Tchad» et au recrutement local de djounoud Allah («soldats de Dieu», en arabe), comme dit ce cerveau des attentats de N'Djamena, condamné à mort et exécuté avec ses jeunes recrues. Avant de mourir, l'une d'entre elles, Tchari Ali, a résumé sa motivation en deux mots : «Gain facile.»
A 150 kilomètres de N'Djamena, le chef de canton de Bol, ancien ambassadeur du Tchad à Abuja, Youssouf Mbodou Mbami, ne reconnaît plus son lac. Le groupe djihadiste tue mais ne revendique rien. L'état d'urgence, décrété en novembre 2015 par le gouvernement tchadien, a été prolongé jusqu'en octobre.
Iles vidées de leurs populations
Depuis une année, Boko Haram a opéré un repli stratégique sur ce territoire lacustre. Les djihadistes ont exécuté ceux qui leur ont résistés et détruit des villes entières. Comme le petit port de Baga Kawa, plaque tournante du commerce de poisson, où plus de 2 000 personnes ont péri le 8 janvier. A 64 ans, le leader traditionnel de Bol, chef de lieu de la région tchadienne du Lac, ne s'imaginait pas un jour voir un tel niveau de violence.
Son canton se compose principalement d'îles aujourd'hui vidées de leurs populations par l'armée tchadienne qui traque les djihadistes. Face à lui, tout semble immobile. Les pirogues envasées n'ont plus le droit de voguer. «Tout étranger est désormais suspect et signalé car il n'y a pas de profil type de Boko Haram, le danger peut venir de partout», soupire-t-il.
Et de montrer du doigt cette île toute proche, Higa, d'où sont partis six kamikazes, trois filles et trois garçons, pour se faire exploser à Bol, le 22 décembre 2015. Repérés par les habitants, ils ont tenté de fuir, les filles ont déclenché leurs explosifs. Halimé, 16 ans, a survécu. Elle a été amputée d'une jambe dans le petit hôpital de la ville où elle a échappé à la vindicte populaire mais pas aux abus sexuels de militaires. Terrorisée, elle n'a pas souhaité témoigner.
Comme Youssouf Mbodou Mbami et d'autres jeunes du coin convertis au djihadisme, les membres de l'ethnie Boudouma, notamment, grossissent les rangs de Boko Haram. Pêcheurs hostiles à l'Etat central, en bisbille avec d'autres ethnies, ils ont mis au service du mouvement leur connaissance de ce labyrinthe de chenaux et d'îles parfois éphémères dont la cartographie évolue chaque jour.
Populations traumatisées
«Des centaines et peut-être des milliers de Boudouma les ont ralliés pour l'argent, l'aventure, la foi, on ne sait plus vraiment. Certains sont récemment rentrés pour s'infiltrer et se refaire une santé chez leurs parents qui nous les ont signalés, explique le chef traditionnel. Leurs tueries ont réduit le soutien de la population, traumatisée par les égorgements.»
Endogène, transfrontalier, le groupe djihadiste se révèle interethnique. Selon plusieurs témoignages d'habitants et d'autorités locales, les nouvelles recrues du lac étaient d'abord amenées sur des îles reculées, côté nigérian. Sous la surveillance d'hommes en armes, ils restaient un mois ou deux, à écouter des prêches. «C'est une sorte de test durant lequel ils sont observés, car au début, Boko Haram ne leur fait pas confiance», précise une source locale.
Ceux qui tentaient de s'enfuir étaient abattus sur le champ devant les autres, prisonniers de leur choix, de leur ignorance. «De nombreux jeunes de Boko Haram originaires du côté tchadien du lac sont juste passés par les écoles coraniques de Maiduguri où ils ont reçu un enseignement religieux radical», constate le préfet de Baga Sola.
Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, poumon commercial transrégional et pépinière de madrasas où est née la secte islamiste en 2002, n'est qu'à 250 kilomètres. A une soixantaine de kilomètres plus au sud, c'est la forêt de Sambisa, aujourd'hui encerclée par des militaires nigérians qui peinent à déloger les djihadistes.
Galimatias agressifs
La sombre utopie de Boko Haram semble appartenir au passé dans cette forêt. A l'image d'Abubakar Shekau, le groupe djihadiste s'est fragilisé, à la dérive tant sur le plan doctrinaire que militaire. Les messages et les objectifs clairs des débuts ont laissé place à des galimatias agressifs, parfois risibles, d'un chef avide de revanche et de sang mais dépourvu de stratégie.
L'unité du groupe s'est fissurée au gré des excès de folie de Shekau, de ses massacres de musulmans, de son recours aux enfants kamikazes. Le dessein d'établir un califat semble loin.
Est venu le temps de la survie, des razzias de subsistance, des trafics et des meurtres quotidiens de civils. Comme pour tenter d'entretenir la flamme, Abou Moussab Al-Barnaoui, le nouveau «wali» de Boko Haram que vient de désigner l'organisation Etat islamique (EI), s'est adressé aux irréductibles restés dans ce maquis lors d'une intervention sonore rendue publique le 7 août. «Nous ne laisserons pas nos frères dans l'obscurité ; ce message arrivera à la forêt de Sambisa», dit ce Nigérian qui s'est engagé à épargner les musulmans mais à intensifier les destructions d'églises et les meurtres de chrétiens.
Les hommes du calife de l'EI, Abou Bakr Al-Baghdadi, veulent éloigner Shekau pour reprendre le contrôle de leur franchise. Ce dernier se refuse à laisser sa place. Les commandants de zone et les fantassins de la province ouest-africaine de l'EI décideront, en fonction de leurs intérêts, à qui ils obéiront.
Sur les rives du lac Tchad, Nassiru attend que la guerre se passe. Son rêve est simple : retourner sur son île nigériane, cultiver sa terre et oublier ces atrocités. Ne plus chercher à comprendre pourquoi ses voisins et ses proches ont un jour voulu le tuer.
Joan Tilouine Nord du Cameroun, Tchad, envoyé spécial
J. T.
In lemonde


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