Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, a présenté, hier, sa démission, laquelle a été approuvée, par les membres du Comité central du parti réuni en session ordinaire à l'hôtel Aurassi d'Alger. M. Saâdani a été remplacé par son camarade sénateur du tiers présidentiel, Djamel Ould Abbès. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, a présenté, hier, sa démission, laquelle a été approuvée, par les membres du Comité central du parti réuni en session ordinaire à l'hôtel Aurassi d'Alger. M. Saâdani a été remplacé par son camarade sénateur du tiers présidentiel, Djamel Ould Abbès. «Qui a retiré sa confiance au secrétaire général?», demande Saâdani aux membres de l'instance. Aucune main ne s'est levée, et à l'assistance de répondre en chœur : «Aucun, aucun…». «Donc, personne n'a retiré sa confiance au secrétaire général», reprendra M. Saâdani, pour signifier qu'il est seul maître de la décision de son départ. «Je veux présenter ma démission devant vous». Les membres du Comité central insistent pour qu'il change d'avis et crient leur refus. «Chacun de vous a le droit de démissionner. Les statuts sont clairs. La démission est un droit. J'insiste. Je ne reculerai pas», leur a-t-il répondu. «Je vous présente mon frère, le moudjahid Djamel Ould Abbès pour me succéder. Je vous pris de l'accepter», a-t-il conclu sous un tonnerre d'applaudissements, signe de consentement. «C'est un homme. Il a privilégié les militants du parti au détriment des fils de… et de …», dira Fella, une des chevilles ouvrière de la cellule de communication du parti. M. Saâdani évoquera son état de santé, lequel était l'objet de maintes interrogations de la presse, et dira : «Mon absence pendant quatre mois était liée à des raisons de santé.» Pour conclure, il demande trois choses aux militants du parti : «L'Algérie, puis l'Algérie et ensuite l'Algérie… Le FLN, le FLN et le FLN… Bouteflika, Bouteflika et Bouteflika.» Dans une laconique allocution, M. Ould Abbès, le désormais nouveau patron du FLN, revient sur la structuration du parti et parlera de la stratégie de ce dernier pour gagner la bataille des élections législatives. Il ne manquera pas de réitérer le soutien du parti, qu'il dirigera désormais, aux institutions de l'Etat et au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Pour illustrer ce soutien inconditionnel, il raconte une anecdote qui s'est passée dans un meeting lors de la campagne présidentielle de 2009. «J'animais un meeting en faveur de notre président et candidat et derrière moi, était collé son portrait. J'avais dit que l'Algérie a son saint, c'est Bouteflika. Aujourd'hui, je dirais que pour 2019, l'Algérie a son saint, c'est bien lui, Abdelaziz Bouteflika, que Dieu lui prête santé et longue vie», a-t-il lancé. Concernant la démission de M. Saâdani qui, dès la matinée d'hier, était donnée «imminente» pour certains et «intox» pour d'autres, la nouvelle s'est largement répandue dans les coulisses du Comité central dont les membres disaient tout ignorer de cette démission. Le suspens a été maintenu jusqu'en fin de journée, lorsque Saâdani a présenté devant les caméras et officiellement son retrait en évoquant les «raisons de santé». Interrogée, une source proche du secrétaire général donnera une réponse évasive : «le FLN est un grand parti. Il a structuré la Guerre de Libération nationale et a libéré le pays du colonialisme. Aujourd'hui, il œuvre à l'instauration de l'Etat civil. De ce fait, il ne peut accepter l'anarchie dans le pays.» A. B.