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La proposition algérienne de baisse de la production soumise aujourd'hui à Vienne Retenue comme base de travail pour aboutir à la concrétisation de l'accord d'Alger
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tient, aujourd'hui à Vienne, sa 171e réunion ministérielle avec comme point principal l'examen de la proposition algérienne visant la baisse de la production tout en tenant compte des préoccupations de toutes les parties. Lors de cette réunion, les 14 pays membres de l'Organisation doivent débattre de la proposition de l'Algérie retenue pour servir de base de travail afin d'aboutir à un accord final concrétisant l'accord d'Alger qui porte sur la limitation de la production au sein de l'organisation dans une fourchette entre 32,5 et 33 millions de barils/jour. La proposition algérienne que le comité d'experts de l'Opep a retenue pour être soumise à la conférence ministérielle de l'Organisation est basée globalement sur une réduction d'environ 1,1 million de barils par jour par l'Opep et une baisse de 600 000 barils/jour pour les pays hors-Opep. L'Opep, qui avait réussi en septembre dernier à Alger à parvenir à un accord historique de baisse de la production, doit aborder aujourd'hui à Vienne les détails et la répartition des réductions de volumes entre les pays concernés de façon à garantir un accord consensuel, juste et équilibré. Dans cette perspective, l'Algérie a multiplié depuis plusieurs semaines les négociations et consultations au sein de l'Organisation pétrolière mais également avec les pays non membres, la Russie en tête. «L'Algérie a mis sur la table une proposition. Nous estimons que c'est une bonne proposition. Elle est équilibrée et tient compte des préoccupations de toutes les parties», avait déclaré récemment à l'APS le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa. La proposition algérienne tend, en unissant les efforts des pays Opep et non-Opep, à endiguer le déséquilibre entre une offre mondiale surabondante et une demande en progression modérée qui devrait perdurer jusqu'au premier semestre 2017. Après avoir rencontré plusieurs de ses homologues de pays Opep, M. Bouterfa s'était rendu lundi dernier à Moscou, en compagnie du ministre vénézuélien du Pétrole, Eulogio del Pino, où il a eu des entretiens avec le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak. L'objectif étant d'obtenir de pays non-Opep (notamment la Russie, premier producteur mondial de pétrole) une coopération et un engagement à soutenir l'accord d'Alger en ajustant leur production en faveur d'une stabilisation durable des marchés pétroliers. Même si un optimisme quant à la réussite de la prochaine réunion de l'Opep se dégage à l'issue des récentes rencontres entre M. Bouterfa et ses homologues de l'organisation (Arabie saoudite, Qatar, Iran...), le ministre a avisé qu'un éventuel échec pourrait affaiblir davantage les cours qui peinent actuellement à atteindre le seuil psychologique des 50 dollars le baril. Ce sera, a-t-il averti, une sanction du marché qui pourrait conduire les prix à chuter en dessous du seuil des 40 dollars. En revanche, a-t-il avancé, un bon accord conduira «à stabiliser le marché et les prix autour d'une fourchette comprise entre 50 et 55 dollars», voire 60 dollars vers la fin de l'année. Hier, les prix du pétrole reculaient en cours d'échanges européens à la veille d'une réunion cruciale de l'Opep pour l'accord d'Alger visant la limitation de l'offre sur le marché. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait vers midi 47,41 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 83 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance cédait 81 cents à 46,27 dollars. Alors que les membres de l'Opep se rassemblent aujourd'hui à Vienne, où se tiendra leur réunion officielle, les investisseurs ne savent que penser des négociations sur un accord de limitation de la production. «Le comité de travail n'a pas fait de progrès visibles, et il ne reste plus que la réunion officielle. L'Arabie saoudite aurait probablement souhaité trouver un accord avant, pour pouvoir annoncer la participation de la Russie dans la journée, mais l'Iran fait obstacle», résumait Olivier Jakob, de Petromatrix. L'Arabie saoudite, premier producteur de l'Opep et premier exportateur mondial, est le principal soutien d'un accord, mais son rival géopolitique, l'Iran, a déclaré plusieurs fois refuser de limiter sa production, alors que ses exportations ont été entravées par les sanctions internationales jusqu'en janvier dernier. La Russie, qui ne fait pas partie du cartel, a proposé de geler sa production à ses niveaux actuels. Alors que l'Opep lui demandait une participation plus active, le ministre de l'Energie russe a annoncé qu'il ne se rendrait pas à la réunion, à laquelle il a été invité. B. A./Agences