C'est aujourd'hui, au cours d'un point de presse que le Parti des travailleurs (PT) annoncera sa participation ou non aux prochaines élections législatives, a-t-on appris, hier, lors de l'ouverture des travaux de son Comité central, à Zeralda, Alger. Mais, vraisemblablement, selon des indications recueillies sur place, le parti n'optera pas pour le boycott et restera fidèle à sa position traditionnelle qui est le refus de la politique de la chaise vide, surtout quand il s'agit de places dans les institutions élues. Dans son discours d'ouverture, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, dira que ces élections peuvent, «constituer un tournant positif comme elles peuvent constituer un tournant négatif». Toutefois, elle ajoutera qu'il y a d'autres priorités desquelles on doit s'occuper avant «une simple joute électorale». «Le soutien aux luttes des travailleurs, chômeurs et étudiants, leurs orientation dans des syndicats, qu'ils soient autonomes ou affiliés à la centrale Ugta», sont entre autres «priorités» du parti. Regrettant que la nouvelle année ait commencé par des remous, les émeutes de Béjaïa seront l'autre point central de sa longue allocution. Ces évènements ne sont qu'un «avertissement» aux autorités qui doivent se munir de sagesse, estime-t-elle, avant de rappeler que son parti «n'a cessé de prévenir sur la dangerosité de la situation, il y a au moins trois ans». «Malheureusement, a-t-elle regretté, nos inquiétudes sur la situation se sont vite vérifiées sur le terrain dès la première semaine de la nouvelle année.» «L'élan nationaliste et le refus du chaos exprimés par les citoyens n'est pas un soutien au gouvernement ou au système […]. Le gouvernement doit revoir ses lectures et soutenir les masses populaires», a-t-elle ajoutée. Réitérant son soutien à toute action «syndicale, organisée et légale», l'oratrice considère que ce qui s'est passé à Béjaïa relève d'une «désobéissance civile». «La grève est un droit constitutionnel, démocratique, sacré et légitime qui peut être un facteur d'ordre. La désobéissance civile est un acte politique. Pour notre pays, il est politicien. Dans les cultures démocratiques, ce sont les syndicats et partis politiques qui appellent à la désobéissance civile pour provoquer la chute d'un système. Mais quand les appels sont anonymes, la désobéissance civile provoque la chute du pays et non celle d'un système politique», a-t-elle alerté. S'agissant de la «main étrangère» pointée du doigt au lendemain des évènements de Béjaïa par plusieurs responsables dans leurs différentes sorties et déclarations publiques, la patronne du PT dira que «c'est le danger interne qui produit des politiques de désertification sociale et économique qui ouvre la voie au danger extérieur». Les dernières lois «injustes et antisociale fragilisent l'immunité sociale et politique», et de ce fait, a-t-elle mis en garde, «le gouvernement doit cesser de provoquer les masses populaires». Affirmer que l'austérité n'est pas à l'ordre du jour au moment où la majorité du peuple vit dans la misère est aussi une «provocation», a-t-elle insisté avant d'accuser : «Cela reflète l'ignorance des responsables par rapport à la réalité.» A. B.