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Expositions, documentaires et conférences pour préserver la mémoire et l'histoire Commémoration des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata,
Le documentaire L'autre 8 mai 1945, aux origines de la guerre d'Algérie de Yasmina Adi qui sera projeté, est une enquête afin d'éclairer certaines zones d'ombres sur ce crime contre l'humanité dont les archives sont difficilement accessibles pour les chercheurs et historiens algériens Dans le cadre de la commémoration du 72e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, le Musée central de l'armée a organisé, samedi dernier, une conférence intitulée «Massacres du 8 mai 1945: un crime contre l'humanité», animée par l'historien Amar Belkhodja au cours de laquelle il a abordé les crimes commis par l'occupant français contre le peuple algérien depuis 1830. Le commandant Mokhtar Akriche, chef du service animation culturelle et audiovisuel au Musée central de l'armée a indiqué à l'APS que cette commémoration, qui se poursuivra aujourd'hui, est également marquée par la projection d'un documentaire sur les massacres du 8 mai 1945, l'organisation d'une exposition-photos sur la lutte du peuple algérien contre l'occupant français pour le recouvrement de sa souveraineté nationale et les principales étapes historiques et les crimes contre l'humanité commis par la France, le 8 mai 1945, notamment à Sétif, Guelma et Kherrata. Dans ce contexte, il souligne que «la conférence a permis aux élèves et jeunes des associations d'avoir une idée sur les crimes ignobles commis par l'occupant français contre des Algériens sortis pour des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma et Kherrata, en vue de célébrer, à l'instar de tous les peuples du monde, la victoire sur le nazisme». Il a ajouté que ce jour là, le 8 mai 1945, les forces d'occupation françaises ont réprimé violemment ces manifestations pacifiques en utilisant l'artillerie lourde, tuant plus de 45 000 parmi les manifestants. Il est à souligner que le documentaire L'autre 8 mai 1945, aux origines de la guerre d'Algérie réalisé par Yasmina Adi a été diffusé autant en Algérie qu'en France. Le documentaire est une enquête de la jeune réalisatrice afin d'éclairer certaines zones d'ombres sur ses massacres dont les archives sont difficilement accessibles pour les chercheurs et historiens algériens. Le documentaire met ainsi en lumière de nombreux documents inédits, des archives du gouvernement français et des services secrets anglais et américains. La réalisatrice donne la parole aux témoins français, algériens, ainsi qu'au premier reporter arrivé sur les lieux. En démontrant les mécanismes et les conséquences de ces massacres. Par ailleurs, dans le cadre de cette commémoration, l'université de Guelma a organisée, hier, la 14e édition du Colloque international consacré sur ces massacres intitulé «Les crimes du 8 mai 1945 dans les écrits algériens et français». Cette rencontre académique est marquée par une dizaine de communications par des chercheurs et historiens nationaux et étrangers. Des chercheurs des universités de M'sila et Guelma, ainsi que d'universités et organismes de recherche de France, du Portugal, d'Egypte et de Tunisie participent au colloque. Les intervenants ont à analyser, lors de cette rencontre, les écrits publiés en Algérie, dans les pays arabes et le reste du monde durant les 72 dernières années (1945-2017) autour de ces massacres. A ce sujet, il est intéressant de citer l'ouvrage intitulé Sétif 1945, histoire d'un massacre annoncé de l'historien français Jean-Louis Planche publié par les éditions Chihab. Dans la présentation de cet ouvrage, il est souligné que «le 8 mai 1945, deux faits mineurs survenus à Sétif et à Guelma déclenchent un des plus grands massacres de l'histoire de l'Algérie contemporaine». Ainsi, grâce au dépouillement des archives des ministères de l'Intérieur, de la Guerre et de Matignon, à de multiples entretiens avec des témoins, des acteurs et des journalistes, Jean-Louis Planche reconstitue le processus de cette «Grande Peur». Il montre, à l'origine, l'imbrication entre les conséquences immédiates de la Seconde Guerre mondiale (notamment la présence américaine), les ravages du marché noir qui a déstructuré la société coloniale et une épuration politique manquée. Il explique comment «on passe d'une psychose complotière à une peur de l'insurrection générale, puis à une répression aveugle. Il analyse le rôle des partis politiques français prompts à instrumentaliser l'affaire, au moment où ils se déchirent pour le contrôle du pouvoir dans la France d'après-guerre». Il conclu son ouvrage en mettant en exergue la «chape de plomb qui, soixante ans après, continue de peser sur les relations algéro-françaises et de hanter la mémoire coloniale». S. B./APS