Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, accumule les bourdes. Hier, dans un entretien de deux pages sur El Khabar, il s'en est pris, encore une fois, à Ahmed Ouyahia, le SG du RND. Ould Abbès a accusé Ouyahia d'avoir des ambitions présidentielles, comme si le fait lui-même relève d'une haute trahison, voire qu'il s'agit d'un crime des plus abominables. Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, accumule les bourdes. Hier, dans un entretien de deux pages sur El Khabar, il s'en est pris, encore une fois, à Ahmed Ouyahia, le SG du RND. Ould Abbès a accusé Ouyahia d'avoir des ambitions présidentielles, comme si le fait lui-même relève d'une haute trahison, voire qu'il s'agit d'un crime des plus abominables. «Oui, je pense qu'Ahmed Ouyahia veut devenir président», dit le SG du FLN. Il ajoutera que «ce n'est pas un défaut», mais qu'il ne faut pas «être cupide». Comme pour justifier ses propos, il arguera qu'«il existe un détail important, c'est que l'Algérie est présidée par Abdelaziz Bouteflika et du moment que ce dernier est encore Président, celui qui désire devenir Président doit freiner ses ambitions et se taire jusqu'à ce que l'opportunité se présente devant lui». Cupidité, convoitise, se taire,… des mots que l'on ne peut qualifier que de malveillants et d'inopportuns de la part du chef du parti classé première force politique du pays à l'issue du dernier scrutin législatif. Première force politique du pays sans toutefois avoir la majorité absolue et qui, de plus, a perdu un nombre considérable de sièges par rapport à l'élection de 2012, contrairement au RND, classé deuxième force mais avec près de 50% de sièges de plus qu'en 2012. Le FLN, sous la coupe d'Ould Abbès, est loin d'être en position de force. D'aucuns qualifient sa campagne pour les législatives 2017 de médiocre : Ould Abbès défendait son statut d'ancien condamné à mort plus que le programme du parti qui n'est autre que le programme du chef de l'Etat. Ajouté à cela les scandales de corruption qui ont marqué l'élaboration des listes des candidats aux législatives. Tout cela ne milite pas pour la consolidation de la position du plus vieux parti. Bien au contraire, il perd des points, aiguise les haines au sein même du parti, après que des voix nombreuses se soient élevées contre lui et ont demandé son départ dans l'intérêt même du parti. Ce qui est étonnant, c'est que les deux partis, le FLN et le RND, sont appelés à continuer à travailler ensemble, étant les deux premières forces politiques du pays, sans qu'aucune d'elle n'ait la majorité absolue. Ce qui rend cette alliance indispensable. La sortie hier d'Ould Abbès risque de fausser la donne, sauf si ce dernier se considère déjà comme partant suite à la vague de contestation qu'il a nourrie lui-même. Côté Ahmed Ouyahia, c'est toujours la sérénité. L'homme, constant dans sa démarche, évite la polémique. Surtout pas lorsqu'il s'agit du FLN qu'il affirme être un «allié» et son chef un «frère», que ce soit Ould Abbès, Saâdani ou autre. Ouyahia n'a pas réagi à l'attaque d'Ould Abbès mais le porte-parole du parti, Seddik Chihab, l'a fait. Dans une déclaration à un confère de la presse électronique, il a dit : «On focalise trop sur les ambitions de Ahmed Ouyahia parce que les résultats obtenus par le RND les dérangent. En fait, la stature de Ouyahia, sa vision, son réalisme, ses compétences dérangent certains cercles.» Et de rappeler : «Cela fait des années que le secrétaire général du RND dit qu'il ne se présentera jamais contre le président Bouteflika. Toutefois, il y a des gens qui veulent faire douter de lui et saper sa crédibilité, son engagement, sa fidélité vis-à-vis de la République et du président de la République.» Cette guéguerre n'a pas lieu d'être mais ne manquera pas, à court terme, de faire perdre sa place à Ould Abbès parce qu'il a très mal géré le parti comme la campagne électorale pour les législatives 2017 qualifiées de très importantes et décisives, y compris par le président de la République. K. M.