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Le pétrole poursuit sa hausse à trois jours de la réunion de l'OPEP La production de pétrole de schiste américain demeure une sérieuse menace pour le marché
La volonté de la Russie et celle de l'Arabie saoudite de prolonger l'accord de réduction de l'offre jusqu'en mars prochain, a eu beaucoup d'effet sur les cours du pétrole, qui ont terminé la semaine dernière à 53,65 dollars à Londres et 50, 43 dollars à New York, leur meilleur niveau depuis les trois dernières semaines. Hier, les prix poursuivaient leur hausse en cours d'échanges européens, les marchés estimant désormais qu'une poursuite de l'accord de limitation de la production de l'Opep est inévitable. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 54,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 40 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI), pour le contrat de juin gagnait 36 cents à 50,69 dollars. Les cours ont atteint, vers 02H00 GMT, en cours d'échanges asiatiques, 54,17 dollars pour le Brent et 50,89 dollars pour le WTI, à leur plus haut niveau depuis plus d'un mois. «Les prix continuent de monter en tandem avec l'optimisme des investisseurs sur la probabilité que les grands producteurs de pétrole étendront leur accord de limitation de la production pour rééquilibrer le marché», a expliqué un analyste. Les ministres du Pétrole de l'Opep et de pays extérieurs à l'Opep doivent se réunir jeudi pour discuter de l'avenir de cet accord. Parmi les pistes étudiées par le comité technique chargé de préparer cette réunion figure une prolongation et une amplification de la réduction de la production globale, via la participation de nouveaux producteurs à cet effort concerté. Le Turkménistan, l'Egypte et la Côte d'Ivoire devraient ainsi participer à la réunion de jeudi, selon des sources à Reuters. L'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep et premier exportateur de pétrole au monde, s'est dite confiante dimanche sur la prolongation des quotas. «Nous avons un engagement total de la partie russe, y compris du président Poutine lui-même», a déclaré le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, à des journalistes en marge du sommet entre le président américain Donald Trump et des dirigeants du monde arabo-musulman à Riyad. Khaled al-Faleh, a précisé que son pays ainsi que l'Irak et les pays du Golfe membres de l'Opep, étaient favorables à cette extension et pourraient potentiellement être rejoints par «deux ou trois producteurs». «Cela a déjà fait grimper les attentes sur cette rencontre», ont commenté des experts. Ces limites de production ont pour objectif de faire remonter le cours du baril en résorbant l'excès d'offre sur le marché. Toutefois, selon les mêmes experts, il reste à savoir si tous les pays impliqués dans la réduction de la production jusqu'à présent vont vraiment s'engager pour une prolongation de neuf mois. Pour l'instant, les efforts de l'Opep et de leurs partenaires sont loin d'avoir été couronnés de succès face à une production de pétrole de schiste qui progresse aux Etats-Unis. Dernier signe en date de la bonne santé de la production, le nombre de puits de forage en activité aux Etats-Unis a encore augmenté selon le décompte hebdomadaire effectué par la société privée Baker Hughes publié vendredi. Depuis un coup de mou en 2016, la production américaine totale a déjà repris plus de 850 000 barils par jour (bj) pour atteindre 9,305 millions de bj à la mi-mai 2017. Le record de 9,604 mb/j en plein boom du pétrole de schiste semble désormais à portée de main. A la suite de la dégringolade des cours du brut, le secteur du schiste américain s'est ainsi profondément transformé. Face à une demande alors faible, les opérateurs ont drastiquement réduit leurs coûts et la productivité a augmenté, rendant l'exploitation de certaines réserves de nouveau rentable. Les experts s'accordent à dire que le seuil de rentabilité a baissé de plus d'un tiers en deux ans selon les régions et devrait s'établir en moyenne entre 43 et 45 dollars pour les puits forés cette année. B. A./Agences