Après avoir entretenu le suspense, Donald Trump a annoncé que «l'heure était venue» pour son pays de quitter l'accord de Paris. La décision va au-delà de la question climatique. Elle donne une indication sur le rôle que les Etats-Unis sous la direction de Trump entendent jouer sur la scène internationale dans les années à venir Washington a décidé de tourner le dos à l'Europe après le retrait de l'accord de Paris sur le climat. L'UE et la Chine se sont aussitôt affichées comme les nouveaux portes drapeaux de la diplomatie climatique à l'importance grandissante dans le concert des nations. Les réactions n'ont pas tardé à se manifester dans la sphère politique mais aussi économique. Dès l'ouverture d'un sommet entre l'UE et la Chine hier à Bruxelles, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a dessiné les contours d'un nouveau moteur pour la «diplomatie climat». «Notre partenariat aujourd'hui est plus important que jamais», a assuré Juncker. La réaction des Etats-Unis parait paradoxale d'autant que l'engagement de Barack Obama avaient largement participé au succès de l'accord de Paris, signé en décembre 2015 par plus de 190 pays et qui vise à contenir la hausse de la température moyenne mondiale «bien en deçà» de 2°C. Washington, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre après la Chine, se retrouve désormais isolé dans le dossier climatique. La Chine de son côté est prête à prendre des mesures concrètes pour permettre la mise en œuvre de l'accord. Jeudi, après avoir longtemps entretenu le suspense, Donald Trump a annoncé que «l'heure était venue» pour son pays de quitter l'accord de Paris. Affichant sa volonté de négocier un «nouvel accord» ou de renégocier l'accord existant, Donald Trump, élu sur la promesse de «America first», est resté évasif sur les engagements que les Etats-Unis seraient prêts à prendre. La réponse des Européens ne s'est pas fait attendre. Berlin, Paris et Rome ont souligné, dans un communiqué commun, que l'accord ne pouvait en aucun cas être renégocié. Le gouvernement belge a estimé de son côté que la décision était «irresponsable» et «portait atteinte à la parole donnée». Les Nations unies, qui chapeautent l'accord, ont fait part de leur «grande déception». La chancelière allemande Angela Merkel l'une des principales critiques de Trump affirmé être «plus déterminée que jamais» à agir pour le climat. En opposition au président américain, les Européens, mais aussi le Brésil ou la Nouvelle-Zélande, ont jugé que Trump avait commis «une erreur» pour les intérêts de son pays et «une faute» pour l'avenir de la planète. La décision de jeudi va au-delà de la question climatique. Elle donne une indication sur le rôle que les Etats-Unis, sous la direction de Donald Trump, entendent jouer sur la scène internationale dans les années à venir. Aux Etats-Unis, de nombreuses figures du monde économique ont également fait part de leur déception. De New York à la Californie, plusieurs dizaines de villes et d'Etats américains ont immédiatement organisé la «résistance», promettant qu'au niveau local, l'Amérique continuerait d'avancer vers une économie verte. Barack Obama a amèrement regretté l'arbitrage de son successeur, estimant que «les Etats-Unis devraient se trouver à l'avant-garde». R. I. MsoNormal style='text-align:justify'S. B.