C'est l'été et des familles sont déjà en vacances dans des endroits féériques, comme l'Espagne, le Sud de la France, la Bulgarie, Malte ou la Grèce. Cela pour celles qui sont assez aisées pour se permettre de tels séjours. Il y a également celles qui se trouvent des moyens pour se rendre vers le littoral de la Tunisie voisine, ainsi que celles qui choisissent certains lieux de la côte algérienne que la majorité considère comme luxueux. C'est l'été et des familles sont déjà en vacances dans des endroits féériques, comme l'Espagne, le Sud de la France, la Bulgarie, Malte ou la Grèce. Cela pour celles qui sont assez aisées pour se permettre de tels séjours. Il y a également celles qui se trouvent des moyens pour se rendre vers le littoral de la Tunisie voisine, ainsi que celles qui choisissent certains lieux de la côte algérienne que la majorité considère comme luxueux. La population algérienne compte aussi des familles qui ne peuvent se permettre que quelques jours sur des plages de moindre qualité et surtout proches des lieux de résidence pour réduire les dépenses liées au transport. Mais en Algérie, il y a cette grande majorité qui ne peut se permettre aucune journée au bord de la plage ou dans certains endroits montagneux ou forestiers. Qui ne peut se permettre aucune dépense en raison d'une situation sociale dramatique. Cette catégorie ou cette majorité compte les sans- emploi, les smicards, les sous-payés, mais aussi une partie de ceux que l'on appelait pompeusement la classe moyenne. Ces Algériens ne peuvent compter que sur l'engagement des pouvoirs publics pour espérer trouver une occasion pour se reposer un tant soit peu ou, du moins, trouver un créneau pour leurs enfants. Ils peuvent également compter sur les associations qui se débrouillent des moyens pour donner un sourire à des familles ou à des enfants. Et enfin, leurs enfants peuvent compter sur certaines grandes sociétés nationales qui ont retrouvé le goût des colonies de vacances, très en vogue, il y a quelques décennies. En effet, les familles nécessiteuses n'ont pas un large choix pour les vacances en Algérie. Elles sont obligées de compter sur d'autres pour se permettre une petite trempette. Les premières victimes de cette situation sont les pauvres enfants qui ne trouvent même pas l'occasion pour faire un véritable break durant leurs vacances d'été. Surtout que les sociétés nationales et les administrations n'organisent plus les colonies de vacances pour la progéniture des employés, ce qui est une grosse perte pour l'Algérie dans la mesure où les colonies ont toujours été considérées comme des vacances utiles pour l'éducation des enfants. Elles sont vraiment rares aujourd'hui les sociétés qui offrent des colonies aux enfants de leurs employés. Même si son action est loin d'être suffisante et efficace, l'Etat fait un effort en direction de cette catégorie de la population de diverses manières. La récente directive du ministère de la Jeunesse et des Sports exhortant les responsables locaux de son secteur d'ouvrir les piscines pour les jeunes durant la saison estivale en fait partie, mais vu le nombre dérisoire de piscines existantes sur le territoire national, il est clair que l'impact sur les populations sera minime et que les pouvoirs publics devraient faire plus d'efforts pour offrir des vacances aux Algériens pauvres. Il faut dire que le même secteur organise à travers les maisons de jeunes des sorties plage tous les vendredis pour leurs adhérents et leurs familles, mais aussi pour les populations habitant la zone où sont implantées ces structures relevant de la direction de la jeunesse et des sports. Ces sorties ont plus d'impact sur les populations nécessiteuses que les quelques colonies de vacances au vu du nombre de maisons de jeunes et d'auberges de jeunes réalisées sur le territoire national, mais encore une fois elles restent insuffisantes devant les énormes besoins exprimés dans toutes les wilayas du pays. L'Etat devrait donc faire plus d'efforts pour permettre aux enfants des familles démunies de s'amuser un peu sur les 1 200 kilomètres de côte de notre pays, comme il le fait par exemple pour les enfants et les jeunes des wilayas du Sud qui bénéficient de colonies dans les wilayas côtières. En aidant par exemple les associations qui activent dans le sens de donner du «bonheur estival» aux enfants nécessiteux. Des associations qui activent généralement dans les villages et les douars et qui sont au cœur de la société. Il y a également le cas des opérateurs économiques privés qui peuvent faire des gestes, notamment par l'intermédiaire de ces mêmes associations. Ils peuvent donner le sourire à des enfants démunis s'ils activent dans le secteur, hôteliers sur le littoral, propriétaires de parcs aquatiques…, en offrant des services ciblés, comme une journée réservée aux enfants des familles démunies ou des déjeuners gratuits ou même des nuitées dans leurs établissements hôteliers. En fait, pour faire plaisir aux enfants, tout le monde doit mettre du sien. Et eux aussi ont le droit de passer des vacances ou au moins s'amuser un peu. M. B.
