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Quand les raisons financières l'emportent
Le Qatar et le Bahreïn font de la naturalisation des sportifs une politique
Publié dans La Tribune le 08 - 03 - 2009

Au mois de décembre dernier, une polémique avait eu lieu au sujet d'un athlète bahreïni d'origine kényane. Youssef Saad Kamel, de son vrai nom Gregory Konchellah, médaillé de bronze sur 800 m aux championnats du monde en salle (2008), avait déclaré qu'il envisageait de reprendre sa nationalité kényane, dès 2009, car «le Bahreïn n'aurait pas tenu [selon lui] ses engagements». «Les promesses ne sont pas honorées. Parfois, je ne suis pas payé pendant plusieurs mois et, lorsque je réclame mon argent, on me dit de patienter», avait-il déclaré. Une déclaration qui avait mis en exergue cette situation à laquelle est arrivé l'athlétisme mondial par rapport à ces fréquents changements de nationalité. Des pays comme le Qatar ou le Bahreïn ont, en fait, une stratégie de «développement» de leurs sports.
Le fait que ces «nouveaux arrivants» ont un niveau, qui leur permet d'arracher des médailles dans les plus prestigieuses compétitions, provoque un certain «intéressement» chez les jeunes pour la pratique du sport, et même de relever leur niveau, c'est l'amélioration de l'image du pays qui en est l'objectif principal. Mais est-ce que ce phénomène est pour autant normal ? Certaines fédérations internationales, à l'exemple de la Fifa, ont réagi depuis longtemps en interdisant ces transferts. Si un footballeur a déjà joué pour une nation en seniors dans un match officiel, il ne pourra plus changer de nationalité. En athlétisme, la Fédération internationale refuse, pour l'instant, de suivre cette voie, d'où ces polémiques répétitives. Youssef Saad Kamel, 25 ans, 2e performeur mondial de l'année sur 800 m et 5e des JO de Pékin, sur cette distance, avait aussi déclaré «être préparé à retourner à la maison et à courir pour le Kenya lors des championnats du monde 2009 de Berlin». Si cela devait se réaliser, il serait le second athlète kényan à retrouver la nationalité de son pays natal depuis 2007. Auparavant, Leonard Mucheru avait repris sa nationalité kényane après avoir été déchu de sa nationalité bahreïnienne pour avoir participé à un marathon en Israël en janvier de la même année. Il faut dire que c'est beaucoup plus le continent africain, souffrant du manque de moyens financiers, qui subit davantage ce phénomène.
De l'or aux JO pour le Qatar
On s'en souvient, l'été dernier, lors des jeux Olympiques de Pékin, le Bahreïni Rachid Ramzi, 30 ans, avait remporté la médaille d'or du 1 500 m. Une consécration qui avait été largement commentée par la presse marocaine. En effet, Rachid Ramzi n'avait acquis la nationalité du Bahreïn qu'en 2002. Un événement qui avait provoqué une polémique à l'époque au Maroc. Selon certains articles de presse marocaine, c'est en 2000 que l'athlète avait été approché pour la première fois par le Bahreïn. Il venait de contracter une blessure à la cuisse qui l'éloignait des pistes. Face à une absence de prise en charge réelle de la part de sa fédération, il répondit favorablement à la proposition du Bahreïn, qui a sauté sur l'occasion. Les plus hautes autorités marocaines réfléchissaient au meilleur moyen de mettre un terme à ce phénomène. La ministre marocaine de la Jeunesse et des Sports, Mme Nawal El Moutawakil, avait évoqué «la non-recevabilité de la naturalisation des sportifs qu'après avoir arrêté pendant trois ans de représenter leur pays d'origine et l'interdiction aux sportifs naturalisés de représenter le pays qui leur a attribué sa nationalité pendant quatre ans à partir de la date de leur naturalisation». En tout état de cause, les Etats du Golfe ne lésinent pas sur les moyens. Les sportifs qui choisissent leur nationalité se font grassement récompenser.
D'ailleurs, la première médaille d'or pour le Qatar, dans des championnats du monde, a été remportée par un étranger. C'était en 2003 grâce au Kényan d'origine Stephen Cherono, rebaptisé Seïf Saïd Shaheen. Ce dernier avait opté pour la nationalité qatarie en échange d'un salaire conséquent à vie. Dans une étude faite en 2006 par le Centre international d'étude du sport (CIES), Raffaele Poli avait estimé que «le changement de nationalité opéré par l'athlète kényan Stephen Cherono, à la veille des mondiaux d'athlétisme en août 2003 à Paris, a fait couler beaucoup d'encre. Le meilleur spécialiste mondial des 3 000 m haies a accepté de devenir qatari et de changer son nom en Saïf Saïd Shaheen. Dans le cas de cette naturalisation, l'opinion publique a été choquée par le manque total d'enracinement ou de lien culturel de l'athlète dans son nouveau pays. Pour la première fois, il s'agissait explicitement d'un transfert purement commercial, réalisé en échange d'une pension à vie de 1 000 dollars mensuels et de la promesse de la construction d'une piste d'entraînement pour le Centre national du Kenya. Jusque-là, si les changements de nationalité étaient relativement fréquents en athlétisme, ils étaient le plus souvent accompagnés de l'intégration de l'athlète dans son nouveau pays». En dehors des pays du Golfe, une grande partie des pays européens procèdent également de cette même manière, notamment en football où plusieurs joueurs africains détenteurs de la double nationalité, ou naturalisés dès leur jeune âge, optent pour les sélections européennes en raison des avantages financiers mais aussi des perspectives, qui leur sont offertes sur le plan sportif. «La naturalisation de sportifs africains par des pays riches répond ainsi principalement à deux objectifs : s'approprier le talent de l'athlète afin qu'il représente ses nouvelles couleurs lors des grandes compétitions internationales (championnats du monde, jeux Olympiques) ou recruter plus librement des footballeurs pour contourner les règles limitant la présence de non communautaires dans les clubs qui, bien qu'à des degrés de sévérité différents, sont toujours en vigueur dans les pays de l'Union européenne», ajoute encore Raffaele Poli.
A. A.


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