Le deuxième gisement «albien intercalaire» s'étend sur une superficie de 7 000 km⊃2; et englobe, outre l'Algérie, la Tunisie et la Libye. Il contient des eaux profondes et chaudes qui sont actuellement exploitées depuis 1991 par la Libye. Les eaux de cette nappe se trouvent à 2 000 m de profondeur. C'est cette nappe qui sera exploitée pour le méga-projet d'alimentation en eau potable des populations du Sud. Le projet vise à alimenter Tamanrasset à partir des eaux souterraines de la daïra de In Salah et mise sur un transfert de 50 000 m3/jour et jusqu'à 100 000 m3/jour d'ici à 2025. Devant s'opérer sur une distance de 750 kilomètres, le projet nécessitera la mise en place de 1 259 kilomètres de conduites, 24 forages et 6 stations de pompage, le tout impliquant la mobilisation d'une enveloppe de près de 1,3 milliard de dollars. La réalisation de 24 forages a momentanément été attribuée à l'entreprise chinoise CGCOC. Pour la suite, dont la réalisation de 6 stations de pompage et la pose des canalisations, des offres techniques émanant d'entreprises chinoises, espagnoles, portugaises, russes et françaises ont été réceptionnées. Ce projet ambitieux a été soutenu par le Conseil mondial de l'eau à l'occasion du deuxième colloque international sur l'eau et l'environnement à Alger, notamment par le président du Conseil de l'eau, M. Loïc Fauchon. Ce dernier a estimé qu'il s'agit d'un projet «rare dans le monde», le qualifiant de «courageux et audacieux». En raison des moyens financiers mobilisés par le pays pour le secteur de l'eau, à savoir 14 milliards de dollars, et la mise en œuvre d'une politique de l'eau qui en est à ses balbutiements, l'Algérie reçoit les encouragements des instances internationales. La première tranche de ce gigantesque transfert est le colportage des eaux de Aïn Salah vers Tamanrasset sur une distance de 750 km à double sens. D'un coût évalué à 1,8 milliard de dollars, soit 120 milliards de dinars, 48 forages d'un débit de 100 000 m3 par jour seront réalisés. La seconde tranche de ce projet est relative au transfert des eaux des nappes albiennes vers les Hauts Plateaux et plus exactement à Tiaret et à Biskra. La première phase est le champ de captage de Ghardaïa vers Djelfa, puis M'sila et Tiaret. S'agissant de la troisième tranche de ce gigantesque projet, les pouvoirs publics planchent sur l'étude des soumissions, alors que l'étude d'élaboration de la réalisation de la station d'épuration des eaux vient d'être lancée, ajoute-t-on de même source. L'opération, qui coûtera près d'un milliard de dollars, constitue en raison de son envergure l'un des plus grands projets en Afrique. La wilaya de Tamanrasset, qui avait bénéficié durant les années 1990 d'un projet d'AEP à partir de la région d'In M'guel, 130 km au nord du chef-lieu de la wilaya, demeure en quête d'autres ressources hydriques devant satisfaire la demande sans cesse croissante du liquide précieux devant l'extension de son tissu urbain et son développement démographique. Cet ambitieux projet de transfert des eaux, dont la canalisation d'adduction devrait être réalisée le long de la route transsaharienne, permettra la création de nouvelles bases de vie et l'amélioration des conditions de la circulation routière entre les régions de Tamanrasset et In Salah.