Il n'y aura pas d'extension de la taxe automobile et la fameuse circulaire Ouyahia portant sur les parts des nationaux et des étrangers dans les entreprises mixtes sera appliquée, mais sans effet rétroactif. Ce sont deux mises au point importantes, faites hier par de hauts fonctionnaires du ministère des Finances, chargés d'expliquer la loi de finances complémentaire pour 2009. Si la première annonce a valeur d'assurance pour les salariés désireux d'acquérir un véhicule -et partant pour le marché de l'automobile en général- la deuxième annonce est d'importance capitale : elle met fin à la peur qui s'est emparée de plusieurs investisseurs étrangers déjà installés en Algérie.Au-delà de l'impact qu'aura l'une ou l'autre des deux annonces, c'est avant tout la communication gouvernementale qui a gagné dans cette affaire. Loin des spéculations en tout genre -et c'est parfois normal- les choses sont maintenant claires. Aux concernés de prendre ou laisser.Il y a quelques semaines, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a avoué que le gouvernement a un grand déficit de communication qu'il faudrait combler. Il a même admis que cela donne du fil à retordre aux spéculateurs et autres médias en mal de scoop. Cela est pourtant arrivé une autre fois au début de l'été, lorsque l'instauration d'une nouvelle taxe sur les véhicules neufs -tout de même maintenue pour les véhicules lourds et les engins des travaux publics- est évoquée, avec des interviews à la clef. Le gouvernement n'a même pas publié de communiqué pour rassurer et les concessionnaires et les citoyens.L'autre information, qui a suscité une grande polémique, est cette circulaire obligeant les entreprises étrangères désireuses de s'installer en Algérie de céder une partie de leurs actions aux nationaux. La loi qui vient d'être publiée au Journal officiel constitue quand même une remise en cause partielle de la mouture initiale de la circulaire signée au printemps dernier par le Premier ministre Ouyahia. Reculer n'est présentement pas une honte. Bien au contraire. Etait-il, en fait, raisonnable d'appliquer une mesure avec effet rétroactif à des opérateurs qui ont l'habitude d'exercer depuis des mois, voire des années pour certains ? La réponse est apparemment tranchée par cette décision gouvernementale qui a démontré qu'une économie ne se gère pas par l'improvisation.Cela ne remet pas, bien sûr, en cause le contenu de la loi dont le débat revient d'abord aux opérateurs concernés. Plus que cela, la conjoncture mondiale, marquée par la crise économique, est favorable à l'application de la notion de la préférence nationale. C'est cela que le gouvernement algérien entend appliquer, parfois de manière maladroite. L'impact d'une telle politique ne peut pas être quantifié dans l'immédiat. Il est, en revanche, certain que cela -tout comme la volonté de réhabiliter certaines grandes entreprises publiques- fera le plaisir des nombreux défenseurs du secteur public qui, pour avoir vécu une belle période de l'économie dirigée, réclament plus de l'intervention de l'Etat. C'est désormais chose faite. Mais cela va-t-il perdurer ? C'est la question qui reviendra avec insistance. Puisque l'expérience a déjà été vécue par le passé, avec les résultats qu'on connaît aujourd'hui : un tissu industriel public plus disloqué que jamais. A. B.