La troupe du Théâtre national algérien s'est envolée en direction du Caire pour représenter l'Algérie à la 21ème édition du Festival du théâtre expérimental qui se déroule du 10 au 20 octobre en cours. En effet, c'est la pièce le Professeur Kleanow, mise en scène par Haider Benhassine, qui a été choisie à côté de 49 troupes, dont 13 de nationalité arabe. Il faut souligner que le terme expérimental a longtemps été utilisé pour désigner les pièces qui sortent des sentiers battus et à qualifier toute forme d'art scénique non classifiable. Une définition qui va à merveille à la production du TNA, laquelle a surpris les spectateurs durant sa générale à Alger. En effet, M. Benhassine, diplômé de l'ISMAS, s'est penché sur une œuvre complexe en laissant agir son imagination. Avec la jeune Samia Meziane dans le rôle du professeur Kleanow et Amel Menighed dans le rôle de sa servante, le public est confronté à une situation délicate. Kleanow est un professeur hors du commun, très difficile à vivre mais qui se laisse attendrir par la situation d'une jeune fille retrouvée dans la rue. Entre la jalousie de sa servante, l'innocence de sa protégée, la bravoure de son amoureux et la tyrannie du père de la jeune fille, le public est confronté à divers personnages aussi bizarres les uns que les autres. Avec un décor inhabituel et un éclairage faible, la pièce est angoissante et obscure. Par ailleurs, le directeur du Théâtre national algérien Mohamed Benguettaf se verra honoré durant cette 21ème édition et cela à côté de dix autres personnalités du 4ème art. L'ouverture sera assurée par la pièce Don Quichotte du théâtre polonais. Aussi ; un colloque sur le thème «le théâtre politique» sera donné par vingt-quatre conférenciers. Nouveauté cette année : le commissariat du festival a veillé sur la traduction de 19 livres de théâtre vers plusieurs langues internationales. Quant au jury de cette année, il est présidé par Daniella Djiordano, comédienne, metteur en scène et écrivaine italienne de renommée internationale. Rappelons que le ministre de la Culture, Farouk Hosni, a tenu dans ce sillage une conférence de presse jeudi dernier dans laquelle il a tenu à rappeler les objectifs de ce festival. En l'occurrence, varier les intérêts culturels et favoriser l'échange entre les cultures et les religions. Au-delà du choix de la pièce, sur laquelle il y a beaucoup à dire, l'Algérie a quand même décroché une place pour concourir aux côtés de grands noms. Il reste à souhaiter bonne chance à la troupe. W. S.
