Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Le documentariste français Jean-Jacques Andreani est depuis dimanche dernier à Constantine où il entreprend le tournage d'une série de courts métrages sur les us et coutumes de régions de l'est du pays. Ainsi, il a entrepris de filmer depuis hier des artisans dinandiers au cours de leur activité, pour ensuite s'attaquer à un autre sujet qui est celui du corbeau des gorges du Rhumel. L'oiseau de la famille des corvidés serait, semblerait-il, une curiosité de la ville d'abord et ensuite un volatile menacé de disparition.Ce qui est sans doute vrai, mais très certainement sous d'autres cieux dans la mesure où les gorges du Rhumel regorgent, en fait, de ce type d'oiseau, comme tous les types de volatiles, qui donne l'impression de se multiplier à foison parce qu'ils ne sont plus victimes de prédateurs.M. Andreani, qui travaille pour le compte de France 3-Corse, s'attaquera ensuite à deux autres sujets. La méthode de gestion d'un site historico-culturel, en l'occurrence celui de Timgad, dans la wilaya de Batna, et une centaine de kilomètres plus loin, soit à Biskra à un art musical en déclin et qui n'est entretenu que par quelques dizaines de personnes à travers le pays, à savoir le jeu de la cornemuse (chek'oua).Or, dans la ville des Zibans, ils sont encore une bonne centaine à jouer de cet instrument et dans le quartier des Merzoug, les familles du même nom, s'y adonnent encore de père en fils, perpétuant cet art et l'usage de l'instrument par l'animation des fêtes locales officielles ou privées. Soulignons que le documentariste français aura à tourner sur une durée d'une semaine cinq courts métrages de cinq minutes, chacun entrant dans le cadre d'une série de reportages concernant les pays des rives méditerranéennes.Celui des documentaires qui paraît a fortiori comme le plus intéressant, c'est à notre sens celui concernant le corbeau car le sujet est à double thème dans la mesure où c'est aussi et surtout la beauté des lieux qui sera mise en exergue. Parce que serait-il autrement envisageable de filmer ledit volatile sans s'appesantir sur les méandres des gorges du Rhumel et la luxuriante végétation qui le domine depuis que les services communaux concernés ne procèdent plus à son entretien. Il s'agira également de déterminer si les parois et arbres de l'abîme sont effectivement peuplés de corbeaux ou de corneilles même si chacun est d'accord pour admettre qu'ils font tous partie de la famille des corvidés.Or, et c'est regrettable, il n'existe pas d'ornithologue dans la ville des Ponts, exception faite d'un oiseleur traditionnel, en l'occurrence M. Zeghida, appelé communément Berouch, qui nous dira à ce sujet : «Un peu comme tout le monde, j'ai toujours parlé de corbeaux qui peuplent les gorges et cela remonte à mon enfance et sans nul doute à l'enfance de mes parents.» Et d'ajouter : «Mais il est plus que probable qu'il s'agit de corneilles. La ressemblance entre les deux oiseaux est forte. Mais je crois très franchement que la question ne se situe pas à ce seul niveau, l'essentiel étant de protéger le volatile pour tout ce qu'il représente.»
