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Etats-Unis - Chine : les armes de la discorde
La vente de missiles à Taïwan exacerbe les relations entre les deux puissances
Publié dans La Tribune le 02 - 02 - 2010

Le face-à-face entre les deux puissances internationales Etats-Unis et Chine est empreint d'une brusque tension. La raison possède un nom : Taïwan.
En décidant de vendre des armes à Taipei, les Américains ont pris le risque de provoquer la colère de la Chine. Jusqu'à présent du moins, Pékin a évité de chercher une traduction politique trop voyante de sa prépondérance économique.
Les moyens militaires mis par Washington à la disposition de Taïwan ne pouvaient donc que susciter le courroux d'une Chine qui monte en puissance. Washington ne semblait pas s'attendre néanmoins à la fermeté de la réplique chinoise. Pékin a dénoncé une atteinte à la «sécurité nationale de la Chine et à ses efforts de réunification pacifique». L'ancienne Formose a de tout temps suscité la controverse entre Pékin et Washington. La question des ventes d'armes à Taïwan reste un point de friction récurrent entre les deux puissances. Aux Etats-Unis, ces ventes sont autorisées par une loi : le Taïwan Relations Act. Ce dernier encadre la politique américaine à l'égard de l'île depuis 1979. La Chine ne l'a jamais reconnu mais semblait jusque-là le tolérer. Pour les Chinois, les choses sont claires : les Etats-Unis se sont engagés en 1982 à ne pas poursuivre leur politique de vente d'armes à destination de l'île. La réaction de Pékin ne s'est pas contentée d'une prise de position publique. La coopération dans le domaine militaire avec les Etats-Unis est suspendue. Des sanctions contre les entreprises américaines impliquées dans les ventes d'armes à Taïwan sont annoncées. Mastodonte économique, la Chine entend bien se faire entendre par les Occidentaux. Alors que ces derniers subissaient les effets graves d'une crise économique dévastatrice, l'empire du Milieu traversait sans grandes secousses l'année 2009. L'économie mondiale ne s'est pas effondrée l'an dernier grâce en partie à la Chine. Avec une croissance de 8,7%, des réserves de changes, une capacité à mobiliser un financement quasi illimité pour soutenir la croissance, la Chine a influé de manière décisive sur l'économie mondiale. Ce pays a été d'un important secours afin de maintenir à flot une économie américaine qui menaçait d'être emportée par ses déficits. Récemment, son produit intérieur brut a dépassé celui du Japon. La Chine devient de fait la deuxième puissance économique du monde. C'est forte de cette «forme» que la Chine a modérément accepté la transaction militaire entre Les Etats-Unis et Taïwan. A l'image des Russes qui refusent les tentatives de déploiement de systèmes antimissiles à
leurs frontières, les Chinois voient d'un mauvais œil les mouvements américains envers Taïwan. Pour Pékin, la finalité est de mettre en joue sa puissance régionale. Pour les Chinois, la fourniture d'armements à Taïwan ne se déroule pas à la périphérie de la Chine. Cela se passe carrément sur leur propre
territoire. Un geste d'hostilité qui s'accompagne d'un manquement à des engagements antérieurs. «Taïwan fait partie intégrante de la Chine», rappellent inlassablement les Chinois. Et l'avertissement est à peine voilé : «l'administration américaine est allée à l'encontre de ses engagements et a pris une décision erronée en donnant un signe grave aux forces séparatistes de «l'indépendance de Taïwan», compromettant la paix et la stabilité au détroit de Taïwan, voir dans la zone Asie-Pacifique».
Implications
Le contentieux entre les deux puissances aura incontestablement des répercussions sur la gestion de certains dossiers géopolitiques. Les cas de l'Iran, de la Corée du Nord ou de l'Afghanistan reviennent avec acuité. Selon les analystes, la crise provoquera une «obstruction» de la Chine aux visées américaines.
La coopération chinoise dans des dossiers lourds pourrait être fortement compromise. Dans un éditorial du China Daily, le ton est donné : «Le message
doit être clair, et fort : si les Etats-Unis ne respectent pas les intérêts essentiels de la Chine, ils ne peuvent s'attendre à ce que celle-ci coopère sur une vaste gamme de problèmes internationaux et régionaux essentiels.» La rencontre annoncée entre Barack Obama et le dalaï-lama vient déjà comme un cheveu sur la soupe dans ce climat dégradé. Le chef spirituel tibétain est considéré à Pékin comme un dangereux élément séparatiste. Cependant, c'est sur le plan géopolitique que l'administration américaine va devoir assumer une orientation lourde d'implications. Le dossier du nucléaire iranien sera incontestablement influencé par la nouvelle donne. Pékin pourrait changer sa position sur la volonté occidentale d'imposer des sanctions de plus en plus contraignantes contre Téhéran. En ce qui concerne la Corée du Nord, Pékin pourrait également se permettre de refuser le tempo imposé par Washington. Le rôle de la Chine comme courroie de transmission entre Pyongyang et les Occidentaux est tel que Pékin pourrait peser de tout son poids pour annihiler les pressions visant la Corée du Nord. Autre dossier pouvant pâtir de la discorde entre les Etats-Unis et la Chine : l'Afghanistan. Pour les spécialistes, la Chine s'est véritablement engagée de façon indirecte au rétablissement de la sécurité en Afghanistan. Pékin pousserait même, à travers des aides, le Pakistan à renforcer ses efforts à la frontière afghane. La Chine est devenue le premier investisseur en Afghanistan. Son apport dans ce pays égale celui du reste du monde depuis 2001. Récemment, la China Metallurgical Group Corporation a entamé un projet de 4,39 milliards de dollars pour développer une mine de cuivre. C'est considéré comme le plus gros investissement de l'histoire de l'Afghanistan. Les Américains engagés en Afghanistan dans une guerre de stabilisation compliquée seraient particulièrement
gênés par un éventuel gel des investissements chinois. La dotation de Taïwan en armement alimentera la discorde entre les deux puissances. Seulement, la
Chine est loin d'avoir le profil caractéristique des cibles militaires américaines. C'est une grande puissance aux capacités avérées. Les Chinois ont montré leur ferme intransigeance quant il s'agit de l'île taïwanaise. La controverse pourrait-elle ouvrir un processus d'affrontement d'un type nouveau ?
M. B.


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