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Doit-on encore fêter le 8 Mars ?
Publié dans La Tribune le 09 - 03 - 2010

8 mars 1910. 8 mars 2010. Un siècle s'est écoulé depuis que la première femme a osé braver l'ordre établi pour exiger que les femmes soient traitées sur le même pied que leurs collègues hommes. L'Allemande Clara Zetkin, membre du parti socialiste, SPD, puis du parti communiste, KPD, a eu l'ingéniosité de proposer de retenir une date symbolique en référence au combat des femmes pour leurs droits principaux. Le 8 mars avait été choisie pour rappeler la grève observée ce jour-là de l'année 1857 par les ouvrières d'une manufacture de textile de New York. Depuis, le 8 mars de chaque année revêt une symbolique particulière tant il nous rappelle les sacrifices de la femme pour arracher un traitement égalitaire à son égard. Le 8 mars est ainsi fêté en nous rappelant le sens de ce combat, le parcours qui a été celui de la femme depuis un siècle maintenant. Mais c'est surtout une halte pour nous rappeler tout ce qui reste à relever comme défis et acquis pour que la collègue, la concitoyenne, la mère, la sœur, l'épouse soient sur la même hauteur de considération que l'homme. Car, force est de constater qu'en dépit des avancées réelles et indéniables dans ce domaine, les Algériennes n'en continuent pas moins de subir des injustices et autres attitudes de dénigrement, sciemment ou inconsciemment, de la part de l'ensemble de la société. Cette société qui continue de véhiculer les stéréotypes réducteurs de la femme et d'entretenir, à plusieurs niveaux, les réflexes de discrimination et d'injustice à son égard, quand bien même l'homme qui les perpétue aurait acquis parfois un niveau plus ou moins élevé de conscience et d'instruction qui auraient dû l'inciter à s'en départir. La société algérienne continue souvent, hélas, de considérer la femme comme «le droit» absolu de l'homme et que celle-ci n'a que des obligations envers lui. Le pouvoir, de son côté, continue à s'adresser à la femme comme une mineure à vie, lui concédant, par la force des revendications féministes, des tranches de droits et se refuse, néanmoins, à l'affranchir définitivement de la tutelle de l'homme, à la faveur d'un code de la famille, revu et corrigé certes, mais qui n'en perpétue pas moins le statut de mineure à vie de la femme. Il ne faudrait plus que le 8 Mars soit une journée que l'on fête de manière automatique et nonchalante sans qu'on en saisisse le sens et l'intérêt profonds. Que le 8 Mars soit célébré comme on célèbre la journée du handicapé, de l'enfant, du moudjahid et du chahid… des «fêtes» nationales et internationales durant lesquelles ces catégories de la société bénéficient de tous les égards de la part de nos officiels, l'espace de quelques heures, avant de retomber dans l'indifférence et le mépris. Des fêtes nationales commémorées selon les mêmes rites folkloriques que les journées de l'arbre, de l'environnement, du patrimoine. Ou encore les fêtes locales, comme celles du tapis, de la fraise, de la datte, du bijou kabyle… Si le 8 mars renvoie à une escale décisive du long et laborieux parcours de la femme pour imposer l'égalité, il ne faudrait plus qu'il soit retenu pour servir d'alibi à ceux qui font semblant de la considérer plus justement et de reconnaître la légitimé de ses revendications, le temps d'une journée. Car la femme d'il y a un siècle n'a pas fait montre d'un rare courage pour qu'aujourd'hui encore on continue à lui signifier qu'elle doit s'estimer heureuse d'avoir le privilège d'une journée -voire moins que cela-, contrairement à l'homme. Faut-il continuer à fêter le 8 Mars, si c'est pour rappeler à la femme qu'elle est inférieure à l'homme en termes de droits ? Car, lorsque la femme cessera d'être une particularité -dans le sens péjoratif du terme- on cessera peut-être de fêter le 8 Mars sous le signe de la revendication en nous contentant de son sens historique et symbolique. Lorsqu'on n'aura plus besoin de dire que la femme est l'égale de l'homme, on peut alors s'estimer véritablement dans une ère d'égalité. Les revendications féministes ne seraient alors plus une «spécificité» mais s'inscriraient sous le générique des droits humains. Tout court.
M. C.

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