La Direction du tourisme de la wilaya de Tizi Ouzou a connu une mobilisation générale à l'occasion de l'ouverture de la saison estivale de l'année en cours. Cette mobilisation a touché également les services de plusieurs autres directions de wilaya ainsi que les communes, particulièrement celles balnéaires, les plus concernées en cette période de l'année. Lors d'une session ordinaire de l'APW tenue le 24 mai dernier, la Direction du tourisme a présenté un rapport volumineux pour présenter le secteur et les préparatifs susceptibles de réussir la saison estivale 2010. Il y est question des travaux d'amélioration urbaine des communes côtières, Azeffoun et Tigzirt, ainsi que le suivi des travaux d'aménagement des plages. Des travaux lancés il y a quelques années et qui n'ont pas connu beaucoup de retard, fort heureusement. D'ailleurs, le changement dans ces deux villes du littoral de la wilaya de Tizi Ouzou est visible à l'œil nu et c'est avec grande satisfaction que la Direction du tourisme dit avoir constaté une forte augmentation de la fréquentation, allant de 1 657 325 estivants en 2007 à 2.672 700 en 2008 et à 2 841 980 durant la saison estivale de l'année écoulée. «Ces travaux d'aménagement ont contribué à donner un aspect nouveau et une appréciation nouvelle de ces espaces par tous les utilisateurs» ajoute, le document de la Direction du tourisme de Tizi Ouzou qui met cependant en garde contre «la surexploitation de ces espaces qui peut conduire à moyen terme à leur dégradation». Les sept plages autorisées à la baignade sont donc prêtes à accueillir les estivants pour la saison touristique 2010 qui «s'annonce sous les meilleurs auspices» dans la mesure où «les travaux engagés au niveau des plages vont toucher à leur fin et vont conférer à ces espaces une nouvelle envergure». En plus de cette question d'aménagements, la Direction du tourisme n'a pas manqué de sensibiliser tous les établissements concernés par la saison estivale, autour de l'organisation de la saison estivale mais aussi et surtout autour du système préventif de maîtrise des risques, notamment en ce qui concerne la question cruciale des produits alimentaires et du respect de la chaîne de froid. Il s'agit généralement des établissements hôteliers, des restaurants ainsi que des agences de voyages et de tourisme auxquels un exposé a été fait sur la démarche HACCP, une méthode qui fait partie des normes ISO 22 000, un système de management de la sécurité des produits alimentaires et d'exigences pour les organismes à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. «Cependant, la saison n'étant pas exclusivement balnéaire, des efforts sont déployés afin de toucher l'ensemble de la wilaya» précise encore le document qui ajoute que les brigades de contrôle sont redynamisées à cette occasion ainsi que les brigades mixtes mises en place en collaboration avec la direction du commerce. De son côté, la direction de la santé est naturellement associée aux préparatifs de la saison estivale, comme chaque année, du fait que c'est une période à risque, en raison notamment de l'importante hausse de température et des mouvements de population. D'ailleurs, durant la saison estivale de l'année 2009, 400 inspections ont été effectuées dans nombre d'établissements de la wilaya. Des inspections qui ont mené à la fermeture de cinq établissements et à l'envoi d'une cinquantaine de mises en demeure. C'est que le risque est grand et sérieux avec les risques multiples d'éclosion d'épidémies de maladies à transmission hydrique (MTH) et des intoxications alimentaires collectives. Et dans le but d'endiguer tous ces risques, plusieurs actions sont menées par les responsables de la wilaya, mais aussi par les élus locaux, entre autres, le contrôle de l'eau potable et sa stérilisation, le ramassage régulier des ordures, la désinsectisation, la dératisation, la sécurité alimentaire au sein des commerces et des établissements de restauration avec un accent particulier sur le respect de la chaîne de froid, la surveillance épidémiologique de certaines zones à risque, l'interdiction de la vente du poisson au-delà de 11 heures, l'abattage des animaux errants, de l'augmentation du nombre de prélèvements des eaux des plages aux fins d'analyses bactériologiques et du renforcement des gardes médicales les week-ends et les jours fériés. Dans le même registre, la Direction de l'environnement est appelée à effectuer des contrôles de qualité sur les eaux de baignade et sur l'état des plages ainsi que des actions de sensibilisation autour du respect de l'environnement, surtout qu'en parallèle, et dans le cadre du dispositif «Blanche Algérie», la Direction de l'action sociale compte recruter 56 jeunes saisonniers pour des opérations de nettoyage des plages pour une enveloppe allouée de 525 millions de centimes. Il est bien entendu impossible d'envisager une saison estivale sans la mobilisation des éléments de la Protection civile, appelés à intervenir dans diverses situations d'urgence avec leurs faibles moyens, y compris au niveau des sept plages autorisées à la baignade au niveau de la wilaya. Sur les huit postes de secours mis à leur disposition, six sont en préfabriqué et quatre seulement sont en bon état, alors que l'un d'eux ne dispose d'aucune commodité. Ni eau, ni électricité, ni sanitaires. Les 32 professionnels mobilisés pour les différentes plages de la wilaya seront appuyés par des surveillants de baignade saisonniers au nombre de 224, recrutés selon les crédits alloués par la direction générale et qui interviendront en rotation, à savoir 50 saisonniers pour le mois de juin, 82 pour juillet, 50 pour août et 42 pour septembre. En outre, divers matériels et autres moyens de transmission sont mis à la disposition des pompiers qui mènent également des actions de sensibilisation en direction des estivants et organisent aussi des démonstrations et autres manœuvres en matière de secourisme. C'est dire qu'ils sont sur tous les fronts alors qu'ils sont toujours considérés comme le parent pauvre des corps constitués. Le secteur de la culture ne sera pas en reste durant cette saison estivale puisque la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou est impliquée dans un programme d'animation au profit des vacanciers mais aussi de la population des villes balnéaires de la wilaya, à savoir Tigzirt et Azeffoun. En effet, la cinquième édition du Festival culturel arabo-africain de danse folklorique, qui se tient du 5 au 9 juillet prochain et les organisateurs ont prévu à cette occasion des spectacles de danse folklorique au niveau de plusieurs chefs-lieux de daïras. Et à l'instar des éditions précédentes, les villes de Tigzirt et d'Azeffoun auront la part du lion de la programmation. Les deux villes côtières auront également droit à des activités culturelles à l'occasion de la première édition du festival culturel local «Lire en fête» qui se déroulera durant la deuxième quinzaine du mois de juillet au moment où d'autres activités sont prévues dans le cadre des fêtes locales et nationales, comme celles du bijou d'Ath Yenni, de la poterie de Maâtkas et du tapis d'Ath Hichem. En outre, deux quinzaines artisanales seront organisées à Tigzirt et Azeffoun par la direction de la PME et de l'artisanat, alors que la Direction de la jeunesse et des sports, à travers l'Office des établissements de jeunes (ODEJ), dispose, elle aussi, d'un programme riche avec différents spectacles, des campagnes d'information et de sensibilisation, une caravane du «jeune écolo», une campagne de prévention routière, une caravane de lutte contre le travail des enfants ainsi que diverses activités sportives, culturelles et de plein air. M. B. Les restaurants classés sont rares La restauration fait partie des services plus qu'indispensables pour l'activité touristique. Et dans la wilaya de Tizi Ouzou, les restaurants classés sont aussi rares que les établissements hôteliers de haut standing susceptibles d'accueillir des touristes étrangers. En effet, il n'y a que trois restaurants activant avec arrêté de classement de la wilaya avec une capacité de 140 couverts, alors que seulement quatre autres activent avec une autorisation de classement délivrée par le ministère du tourisme, et ce, avec une capacité de 190 couverts. Les sept restaurants emploient 52 personnes seulement. Donc, nous sommes loin du nombre idéal d'établissements de ce rang quand on sait que la petite ville de Hammamet en Tunisie dispose déjà de plusieurs dizaines de restaurants de toutes sortes, et ce, en dehors des zones touristiques qui regorgent déjà de restaurants chics et autres snacks. Mais, il est vrai que le rôle et la responsabilité des pouvoirs dans cette question ne sont pas très importants et la seule chose que l'Etat peut faire, c'est faciliter les démarches aux opérateurs privés, seuls à pouvoir créer des restaurants sur le littoral, mais aussi ailleurs dans la wilaya.
